Claude Khal © - COMMUNICATION PRONOV I
ALLIANCES
ET UNIONS
PROFESSIONNELLES
UNIVERSELLES
Modèle
prospectif
de
la structure organisationnelle professionnelle
en
Unions Libres Universelles de Métier (ULUM)
Nouvelle
Charte Universelle du Travail Sociétaire
SOMMAIRE
DE LA COMMUNICATION PRONOV I
Envoi
Une
idée neuve : un modèle prospectif de structure économique
fondé
sur les Unions Professionnelles de Métier
1
- Les Unions et Alliances professionnelles
I
- 1 - A - Les « associations professionnelles » du corps
I
- 1 - B – Anatomie
I
- 1 - C - L'organisme social coopératif
I
- 1 - D - Une Histoire millénaire foisonnante des
regroupements par métier
et de compagnonnage
et de compagnonnage
I
- 1 - E – Définitions
Modèle
d'organigramme de la structure organisationnelle professionnelle
novalienne
en Unions Libres Universelles de Métier
I
- 2 - Les Unions Libres Universelles de Métier (ULUM)
I
- 2 - A - Structuration universelle des Unions libres de métier
Prospective
en clair
I
- 2 - B - Fonction associative des Unions de métier
1)
- L'Union de métier prend en charge l'individu qui y est affilié
2)
- L'Union de métier prend en charge les recherches professionnelles
3)
- L'Union de métier prend en charge les travaux spécialisés
I
– 2 - C - Rôle et pouvoirs régaliens de l'État
I
- 2 - D - L'infrastructure planétaire
I
- 3 - Entreprises affiliées - Entrepreneuriat
individuel et/ou coopératif
I
- 4 - Avantage mutuel et intéressement participatif
I
- 5 - Financement des travaux
I
- 6 - Déontologie professionnelle - Éthique individuelle - Honneur
du travail bien fait
I
- 7 - Coopérateurs et Compagnons
I
- 8 - le Travail : Art et Métier
I
- 8 - A - Le travail sociétaire : Un ART
I
- 8 - B - L'artisan artiste, maître d'œuvre
I
- 8 - C - L'initiation
I
- 9 - Gouvernement Mondial des Métiers par
les Unions Universelles de Métier
formant
un « MAGISTERIUM » de compétences
Freins
et oppositions prévisibles
Avantages
RESSOURCES
et LIENS pour approfondir la recherche
Associations
– Unions – Guildes – Syndicats – Corps – Alliances –
Fédérations – Hanses
Histoire
des regroupements par métier
Organisations
professionnelles mondiales
Organisations
professionnelles en France
Organisations
patronales
Organisations syndicales interprofessionnelles de salariés
Organisations professionnelles dans le monde
au
Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas,
en
Italie, en Espagne, en Pologne, dans les pays scandinaves,
aux
États-Unis d'Amérique, au Canada et au Québec,
en
Inde et dans la Fédération de Russie
Organisations
mondiales non-gouvernementales (ONG)
Sociologie
du lien social
MOTS-CLÉS
ENVOI
Les
structures existent. Alors allons droit au but et, d'un coup de pied
magistral, cassons la vitre teintée de préjugés normatifs qui nous
empêche de voir.
Essayons
donc de penser autrement la structure économique, en polytechnicien
qui se rend compte des difficultés non seulement sémantiques mais
d'organisation pour refaçonner le monde... Nous n'utiliserons pas le
discours, la terminologie et les lieux communs syndicaux ou
patronaux, ni les concepts des économistes qu'ils soient atterrés
ou en cour, ni les platitudes et les schémas normalisateurs d'une
majorité de politiciens sans imagination déroutés par la
complexité du monde. Et ne nous laissons pas décourager ou
intimider par « ceux qui sont revenus de tout sans jamais
être allés nulle part » (L. Macé-Scaron). Procédons par
étapes, en architectes rompus aux méthodes directes et pratiques,
et examinons la maquette avant de disposer le socle et de réunir les
conditions les plus favorables pour commencer à bâtir.
UNE
IDÉE NEUVE : UN MODÈLE PROSPECTIF
DE
STRUCTURE ÉCONOMIQUE
FONDÉ
SUR LES UNIONS PROFESSIONNELLES DE MÉTIER
Notre
réponse au désordre du monde est radicalement «innovante». Nous
la dirons sans simplification, approximation ou généralité.
Nous
ne visons pas à augmenter ou à limiter la production, à réduire
le chômage, ou à limiter les heures de travail ou la hausse des
prix... (de multiples organisations locales ou internationales s'en
chargent, sans trop d'effet, certes). Nous avons un projet
reconstructeur qui consiste à transformer les structures de base de
l'économie par une réorganisation radicale - qui, elle, a une
ambition de salut public. Tenter sans connivences de corriger les
injustices, d'éliminer complètement ou de réduire drastiquement le
chômage, cet enjeu vaut la peine, non ?...
Dans
la perspective d'une science de l'organisation ouverte, tout est-il
vraiment à changer sans délai ? Est-il impossible d'imaginer
une initiative et une mutation capables, hors du statu quo
institutionnel et de ses bigots, de la pensée binaire et de ses
dérives, d'asseoir une orientation différente de l'économie ?
Un socle existe pourtant depuis des millénaires et nous
passons à côté sans le voir. Notre besoin de l'utiliser est
irréductible, si l'on veut vivre dans un monde régulé plus
pacifié.
Nous
avons la conviction de pouvoir recomposer le modèle social global
sans heurts en proposant un modèle prospectif de structure
économique organisationnelle fondée sur les Unions
professionnelles de Métier (UPM) capable de créer une
dynamique collective : Structure naturelle, universelle non
artificielle, car elle se retrouve dans l'organisation cellulaire de
tout être vivant - et qui pourrait, seule, selon une stratégie
générale précise de rénovation, éliminer radicalement les
principales causes de mal-être social et fonder une civilisation
sociétaire. Nous avons nommé la structure organisationnelle unitive
des associations professionnelles universelles.
La
morphologie du corps socio-économique sociétaire, telle que la
conçoit notre raisonnement central, se présente donc comme
identique à la morphologie structurale du corps humain, formé de
chaînes cellulaires différenciées spécialisées. Structure
naturelle retrouvée de la vie. Mais en la dépassant, car l'Homme
est bien plus que sa biologie. Il est maître d'œuvre d'un
avenir constamment ouvert.
L'organisme
social se trouvera régi donc par des Unions de métier,
partenaires coordonnés et non plus concurrents, ayant d'autres
attachements que les motivations exclusives de profit ou de
rendement. Elles travaillent librement à concevoir, à planifier et
à appliquer une programmation rationnelle à l'échelle locale,
régionale ou universelle. Elles développent un plan stratégique
et une gestion rigoureuse, technicienne et non technocratique, pour
une régulation efficace de l'activité économique. Elles assurent
la maîtrise des cycles conjoncturels par l'utilisation efficace de
la totalité des connaissances et des technologies disponibles.
Le
pouvoir économique serait ainsi unanimement partagé et non plus
concentré entre les mains d'intérêts privés et de certains
centres de décision intéressés exclusivement par le profit
financier à court terme. Ce qui assurerait la redistribution
coordonnée des tâches et des responsabilités de la répartition
des tâches entre toutes les Unions, éliminant tout conflit ou du
moins les réduisant, notamment dans les territoires aujourd'hui
litigieux... Comment y aurait-il alors d'oubliés de la croissance ?
Cette
communication fait figure d'une nouvelle charte universelle du
travail sociétaire et sera lue comme telle. Nous y suivons un plan
discursif régi par l'organigramme (voir infra) de la
structure organisationnelle professionnelle. Sans littérature
superflue.
Que
le lecteur suive notre démarche jusqu'à son terme, même s'il ne se
trouve pas d'accord avec nos prémisses et nos assertions- dont nous
nous chargeons ultérieurement de prouver la validité. Quant à
ceux, nombreux, qui ont « ce
goût effréné des étiquettes » (J. Julliard),
preuve d'une grande paresse de l'esprit, nous leur demanderons de
tenter de raisonner juste et d'éviter toutefois les appellations
abusives ou non-contrôlées, comme « biologisme »,
« néo-corporatisme »,
ou « néo-fonctionnalisme »,
à part, évidemment, celle de « novalien »
qui caractérise notre démarche concertante et innovante de salut
public...
I
- 1 - UNIONS ET ALLIANCES PROFESSIONNELLES
Notre
principal projet n'est pas de fabriquer à partir du néant de
nouvelles structures socio-économiques, car le socle de
l'organisation universelle des métiers existe, mais
de retrouver l'ordre de la nature et appliquer ses lois structurantes
à la société humaine. Le corps humain vivant nous servira, ici,
d'exemple.
I
- 1 - A - Les « associations professionnelles » du corps
Le
corps humain est un organisme
uni, un système complexe évolutif formé d'organes et de fonctions
où tout se coordonne et interagit sans se subordonner. Et son unité
n'est pas le fait du hasard mais de la mission cellulaire - propre à
chaque cellule, à chaque ordre de cellules, à chaque ensemble
partiel, de leur vocation fonctionnelle codée (préétablie), à
réaliser un organisme sain et à le vivifier grâce à leur vitalité
intrinsèque unitaire. Et aucune fonction ne peut se pétrifier dans
cet ensemble vivant, stable (homéostasie),
régulé, hautement harmonisé.
Chaque
cellule, bien qu'elle soit à l'origine pluripotente, se
différencie par son code
épigénétique, se spécialise, s'ordonne finalement à un
groupe de cellules régi
par un objectif différencié,
par un travail particulier et unique à accomplir : édifier les
os, former les cheveux, la peau, etc. Aucune cellule ne travaille
isolément, indépendamment et à sa fantaisie. L'activité de
l'ensemble converge vers un objectif unique : l'harmonie, la
santé.
Les
kystes ne se forment que lorsque se dérègle un mécanisme
fonctionnel. Les cellules programmées pour tel travail - et pour
aucun autre - se retrouvent alors désorientées et prolifèrent dans
un endroit éloigné de leur destination première préétablie,
provoquant des douleurs, symptômes d'un dérèglement organique. En
traiter la cause est vital pour la survie de l'organisme.
Ainsi,
contrairement à l'opinion répandue et acceptée aveuglément, le
corps vivant ne se présente pas comme un État totalitaire fabriqué,
centralisé. Mais bien plutôt comme un vaste
organisme composé d'associations de cellules singulières,
décentralisées dans leur fonction, leur action (en mutualité
économique), et centralisées pour leur coordination nourritielle
informationnelle et décisionnelle, par les systèmes sanguin et
nerveux spinal et sympathique.
L'harmonie
- la santé - résulte fondamentalement de la concordance pleinement
consciente et volontaire de tous les efforts singuliers vers un but
commun, codé, préétabli. L'unité de l'être multicellulaire
résulte de l'initiative de chaque cellule orientée dans un but
commun. La logique cellulaire n'est pas une logique de majoritaires.
Et la structure de l'ensemble n'est pas démocratique, totalitaire ou
anarchique, mais coopérative, sociétaire. (cf
: Edgar Morin : Physique > biologie >
anthropo-sociologie)
Tout
dans la nature est échange entre complémentaires spécialisés. Les
cellules techniciennes échangent entre elles leurs mutuels apports.
La nature ne spécule pas. Elle ne vend ni achète par enchères. La
nature procède par échanges et transactions complémentaires. C'est
son commerce - au sens premier de relations qui consistent à donner
et à recevoir.
Mais
l'homme, lui, est un être différent de ce qui le compose et
l'anime. Il se différencie des règles de sa biologie par son
caractère indépendant, sa curiosité universelle, son inventivité
sans cesse renouvelée, comme par son égoïsme ou sa volonté de
puissance, nuisant souvent à lui-même, aux autres et à son
environnement. La nature est «holiste », elle constitue des
ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties. Tout
« biologisme » serait donc malvenu.
Essayons,
toutefois, de modéliser la structure économique du corps social
différemment.
I
- 1 - B - Anatomie
Les
associations cellulaires « professionnelles » du corps
travaillent conjointement à assurer au corps vivant sa structuration
continue, son entretien et son développement au moyen des
spécialisations de base formant, en synergie :
1
- les structures osseuse et tissulaire ;
2
- les systèmes circulatoire et lymphatique ;
3
- les structures informationnelles complexes.
Le
squelette : Structure de soutien de base. La charpente
architecturale.
Le
système musculaire : Structures préhensives de réalisations
physiques. Formation tissulaire organique...
Les
systèmes circulatoire et lymphatique : Circulation, utilisation et
protection des ressources vitales. Activités biologiques. Structures
de gestion. Assistance mutuelle. Pouvoir opérationnel dont
l'exercice s'articule harmonieusement avec le système
informationnel.
Les
systèmes nerveux : Structures informationnelles. Mémoires
associatives ou hiérarchisées. Matrices de codage et de décodage.
Centres de références (centration du savoir en banque). La pensée
volontaire et relationnelle. Planification centralisée. Aménagement
en circuits logiques, organisation rationnelle de la vie cellulaire
sociétaire relationnelle. Pouvoir synthétique décisionnel jamais
arbitraire ou arbitral mais unanime. L'initiateur. Induction
amplifiante de projets. Pour la nutrition bio-culturelle et
bio-physiologique.
Enfin,
l'énergétique vitale en synergie : le génie du corps vivant.
Homocentre qui réalise l'unicentrie corporelle coopérative et
sociétaire. Le dessein qui soutient et meut l'ensemble organique
dans la voie qui est la sienne, pour aboutir finalement à l'individu
avec non seulement ses pulsions mais sa liberté et l'intelligence de
ses projets.
I
- 1 - C - L'organisme social coopératif
Le
corps humain, tout comme le corps social coopératif sociétaire
considéré dans son ensemble, n'est donc pas seulement un assemblage
d'éléments matériels, mais un agrégat d'entités conscientes,
actives, spécialisées, unies en vue de réaliser un dessein commun
assigné, dans l'extension intégrale de leurs possibilités.
Les Unions de métier (UM) sont
donc des associations professionnelles locales, régionales,
supra-nationales ou universelles d'individus ou de groupes
d'individus spécialisés dans une technique particulière et
possédant une tradition et une orientation communes et exerçant
entre eux une solidarité active. Ces Unions possèdent une
personnalité juridique, morale et économique, sans tutelle de
l'État.
Nommons
UNIONS, ALLIANCES, GUILDES, COMPAGNONNAGES, COMPAGNONS DU DEVOIR, CORPS, HANSES,
LIGUES, CONFRÉRIES, CENTRALES, COALITIONS, JURANDES, CARTELS,
CONSORTIUMS, CONSEILS, SYNDICATS, SOLIDARITÉS, FÉDÉRATIONS,
ces associations professionnelles autonomes mais unies dans une
solidarité de besoins et d'aspirations communs, ORDRES DE MÉTIER
RÉGLÉS qui s'auto-gouvernent,
« classes »
fonctionnelles, groupes
d'intérêts publics, organismes syndicaux multiformes,
fédérations d'indépendances et d'interdépendances par-dessus les
frontières...
Il
ne s'agit donc pas de créer des États corporatifs ou de régimes
syndicalistes dans lesquels les Unions de métier seraient des
organismes d'État soumis à la volonté d'un pouvoir politique, quel
qu'il soit. Dans la nouvelle organisation économique dont nous
dessinons à grands traits le modèle et la portée prospective, les
principes d'autonomie et de solidarité interne sont inséparables
des principes d'expertise et d'universalité. Le partenariat et la
co-gestion universels sont bien la solution d'avenir. (Voir infra)
I
- 1 - D - Une Histoire millénaire foisonnante des regroupements par
métier et de compagnonnage
Je
renvoie ici à des sites très bien documentés sur les regroupements
par métier dans l'Antiquité puis au Moyen-Âge aussi bien en Grèce
et à Rome qu'en Egypte, en Mésopotamie, en Inde ou en Chine, en
terres d'islam comme dans les sociétés médiévales d'Occident...
Les mutations des temps modernes y sont décrites également d'une
manière exhaustive. De nombreux liens favorisent la lecture de cette
abondante documentation.
Pour
commencer, portons un regard sur l'histoire
de l'Architecture,
de la construction
et de ses acteurs, les associations, collèges ou corporations
d'ouvriers et d'artisans spécialisés. Périclès dans un discours
énonce : « Nous
avions la matière première, pierre,
airain, ivoire,
or, ébène,
cyprès ;
nous l’avons fait travailler et mettre en œuvre, par tout ce qu’il
y a d’artisans : charpentiers,
mouleurs,
fondeurs,
tailleurs
de pierre, brodeurs, doreurs,
sculpteurs en
ivoire, peintres,
orfèvres. Et
nous employons sur mer, au transport de tous ces objets, les
équipages et les vaisseaux du commerce, les matelots
et les pilotes de l’État : sur terre, ces travaux occupent
les charrons,
les voituriers, les charretiers,
les cordiers, les
tisserands,
les cordonniers,
les paveurs,
les mineurs. »
(Wikipedia d'après Plutarque).
A
Rome, « Le
premier empereur qui se montra favorable aux associations ouvrières,
fut Sévère
Alexandre (222 à 235). Dans l'intérêt du commerce et de
l'approvisionnement de Rome, il établit dans la ville un grand
nombre de fabriques; pour y attirer les marchands, il leur accorda
les privilèges les plus étendus. Enfin il organisa en collèges les
marchands de vins, les marchands de légumes, les cordonniers et tous
les métiers en général. Il fit plus : il leur donna une sorte
de constitution municipale en mettant à leur tête des défenseurs
tirés de leur sein, et en réglant la juridiction à laquelle
ressortiraient leurs procès.» (Wikipedia).
En
Egypte,
au temps des Pharaons, les organisations corporatives avaient un rôle
majeur, que ce soit dans le travail agricole, la chasse, la pêche ou
la construction, dans le travail de la pierre et du bois, du cuir, du
métal ou de la glaise, sans oublier l'importance des corps
d'architectes, de mariniers, de tisserands, de scribes, de copistes,
de musiciens, de sages-femmes,
de vétérinaires
et de la confrérie des embaumeurs.
(cf
Les métiers dans l'Egypte antique).
En
Mésopotamie et en
Perse, avec la
naissance d'importants centres urbains, les associations de métier
s'épanouirent et étendirent leurs ramifications jusqu'à la
Méditerranée, comme la corporation des verriers,
qui perdure jusqu'à nos jours à Venise. L'empreinte corporative la
plus importante est celle qu'ont laissé les corps d'architectes qui
ont construit les premières
grandes cités-états comme Ur, Sumer. Suse et Babylone ont fait
l'admiration d'Alexandre le Grand et d'Aristote, avec leurs
ziggourats,
leurs colonnades innombrables, leurs arts et leurs métiers
organisés.
En
Chine impériale, les Guildes professionnelles étaient les
outils indispensables à une administration omnipotente, sans pour
autant disposer de chartes ou de protection juridique.
Chez
les peuples
indo-européens,
l'organisation de la fonction économique et technicienne dépendait
des arts et métiers exercés par les agriculteurs-éleveurs et les
artisans. (cf
Persée. et
Wikipedia.)
En Inde
classique, dans
l'Empire
Gupta, « les
activités artisanales et commerciales des villes sont encadrées par
les « guildes » (shreni). Elles regroupent des métiers
qui sont généralement concentrés dans un seul quartier. Elles ont
leur propre organisation, avec leurs règles, des administrateurs, et
exercent traditionnellement un pouvoir fort au niveau local, d'autant
plus qu'elles peuvent prêter de l'argent... Ces institutions
exercent donc une influence non négligeable dans la société, et le
pouvoir royal doit les prendre en compte pour gouverner, ce qui
explique qu'elles prennent part aux conseils urbains. »
Dans
les cités-états
aztèques, l'économie
était organisée en métiers chargés de l'agriculture, de la
chasse, du commerce, des transports... Les marchands par exemple,
« les pochteca
constituaient un groupe social très distinct des autres : ils
habitaient des quartiers qui leur étaient réservés, se mariaient
entre eux et avaient leurs propres tribunaux. » (cf
Les Aztèques.)
Les
débuts de l'Artisanat
et des métiers en Grèce
furent difficiles car les compétences exercées étaient souvent
multiples. Quelques métiers, confiés à des esclaves, à des
affranchis ou à des « mercenaires », étaient reconnus.
A Rome,
Artisans et Compagnons se sont regroupés et on commença à les
distinguer fiscalement. Les professionnels sont reconnus grâce à
leur talent ou à leur expertise : charpentiers, forgerons,
architectes, orfèvres, agriculteurs, boulangers, potiers, filatiers,
drapiers, teinturiers, cordonniers, graveurs, sculpteurs, négociants,
armateurs et navigateurs (cf
La
navigation et ses métiers dans l'Antiquité),
médecins (cf La
médecine durant l'Antiquité romaine),
parfumeurs (cf
L'histoire
des parfums et des corporations de parfumeurs de l'Egypte à nos
jours),
etc.
L'irrigation et le drainage, les canalisations souterraines étaient
l'œuvre de spécialistes dont les connaissances et le savoir-faire
étaient hautement appréciés. (cf
Pierre Briant : Irrigation
et drainage dans l'Antiquité, qanâts et canalisations souterraines
en Iran, en Egypte
et en Grèce).
L'influence de ces
collèges ou classes fonctionnelles fut telle que le pouvoir
politique leur conféra une personnalité juridique, notamment pour
mieux organiser et encadrer la population. Chaque groupement
professionnel avait ainsi un nom, un statut, une organisation
interne, un culte, une caisse de solidarité, des privilèges...
Au
Moyen-Âge, les collectifs ou Collèges d'Artisans
gallo-romains ont subsisté, puis se sont transformés, grâce à la
christianisation et au développement urbain et démographique, en
Métiers réglés : Compagnons, Guildes, Corps, Confréries,
Hanses... Chaque collectif se distinguait par un monopole
professionnel patenté, un nom allié à un saint patron, (St Yves
les Avocats, St Joseph les Menuisiers), un quartier réservé, des
règlements spécifiques, une hiérarchie de compétences, une
conscience de groupe, des rituels d'initiation et de formation au
métier, une sécurité de l'emploi, une solidarité horizontale
(Bourse de travail, assurance santé et secours mutuel, frais
d'obsèques) ainsi que la mise en scène sociale de son prestige. Il
fixait les salaires, les prix et veillait à la qualité de ses
prestations et à la rigueur de ses pratiques professionnelles. Après
leur formation et leur Tour de France, les Apprentis devenus
Compagnons étaient encadrés par des Maîtres qui dirigeaient les
ateliers et qui avaient pu créer un chef-d'œuvre, témoin de leur
habileté.
Le
Livre
des métiers
(Les Etablissements des
Métiers de Paris) a
été rédigé vers 1268 par le prévôt de Paris Étienne
Boileau qui réorganise les communautés de métiers. C'est le
premier grand recueil des statuts détaillant les métiers
parisiens, registre sur lequel sont consignés
leurs coutumes, leurs solidarités et leurs règlementations...
La
concurrence entre ces collectifs de métier et leur esprit tourné
toujours vers l'innovation
technologique, permirent la découverte de nouvelles techniques,
notamment dans le bâtiment, le tissage, la construction navale, la
navigation, le transport, et, plus tard, dans les métiers de
l'imprimerie et du livre (typographes, imprimeurs). De nouvelles
corporations professionnelles virent aussi le jour comme les
chapeliers, les tailleurs, les dentelliers, les bottiers, les
couteliers, les bateliers, les tonneliers ou les ébénistes,
tout comme, en 1321, la corporation des ménestrels, musiciens et
saltimbanques (cf La
Menestrandise)...
L'essor des pôles commerciaux (Venise, Gênes, Florence, Bruges...),
des transports, des lettres de change, de l'assurance
maritime (Gênes), déclencha l'aventure de la renaissance et de
la modernité.
En
islam,
« la
structure initiatique des corporations est
attribuée à un héros éponyme, Salman Al Farisi, mazdéen converti
à l'islam... Il aurait organisé les corporations de 51 métiers
reconnus... Salman établit une doctrine de l'honneur
artisanal,
appelée « futuwwa » dont la base reposait sur un
consensus hiérarchique, un rituel initiatique et la qualité du
travail bien fait. On eut ainsi un maillage presque complet de toutes
les catégories professionnelles d'artisans reconnus, qui assuraient
une formation professionnelle mais aussi humaniste, à l'image de
celle des « Compagnons du Devoir » d'Europe. Elle
s'étendait aux non-musulmans, chrétiens, juifs, mazdéens,
sabéens, hindous très présents dans les métiers de
l'orfèvrerie, de la décoration, ou comme médecins. »
(cf
Christian Lochon : Corporations et Confréries en islam).
Quant
aux métiers du bâtiment, leur organisation suivit l'exemple et les
pratiques architecturales de Byzance. On en a dénombré plus de
vingt métiers différents interdépendants en Occident musulman
(Andalousie). (cf
Y. Benhima : Thèse Lyon 2). Leur
savoir-faire contribua pour une large part à l'éclosion de
l'architecture gothique.
A
partir de la Sicile musulmane puis normande et les républiques
maritimes italiennes, l'artisanat d'art s'étendit aux cités
continentales européennes et y développa le travail des tissus
importés d'Orient et de Byzance, notamment du coton d'Arabie et de
la soie d'Orient, créa les broderies, le brocard, les draps d'or...
Ce qui, grâce notamment aux négociants avisés et à l'essor
commercial de leurs réseaux, enrichit considérablement les
vêtements, les décors et l'ameublement médiéval occidental et
remplaça avantageusement la rigueur monacale romane et la rugosité
des mœurs qui codaient strictement le port de signes catégoriels
ostentatoires, en introduisant le chatoiement flamboyant des couleurs
et des étoffes, amorçant ainsi le faste de la Renaissance.
(cf Le tissu au Moyen-Age)...
André
Raymond, dans son texte remarquable sur « Les
transformations des corporations de métiers au Caire du xviiie
au xixe
siècle »,
note,
concernant les
corporations
de métiers traditionnelles en Egypte,
«
qu’il
n’y a pas de mot en arabe pour désigner la « corporation de
métier. Dans l’usage courant les corporations de métiers sont
appelées ṭā’ifa
(pl.
ṭawā’if)
un mot qui a le sens général de « groupe » et qui
s’applique aussi bien aux communautés géographiques de quartiers
(ḥāra),
ethniques (communautés turque, syrienne...) ou religieuses (juifs et
chrétiens) et aux soufis. Hirfa
signifie
« métier » plutôt que « corporation », et
ce n’est guère que dans les expressions arbāb
al-ḥiraf
ou arbāb
al- ḥiraf wa l-ṣanā’i’ (maîtres
des métiers, maîtres des arts et métiers) que ḥirfa
prend le sens
de « corporation ». Les mots ṭarīq,
ṭarīqa
n’apparaissent
que dans les « catéchismes » de corporations (futuwā) :
ils appartiennent au vocabulaire du soufisme, ce qui est intéressant
pour ce qui concerne l’aspect « initiatique » de la
corporation. »
L'Histoire
moderne
fait également une très large place à ces groupes sociaux
professionnels exceptionnellement dynamiques dans l'exercice de leur
activité et leur créativité aussi bien que dans l'organisation de
la société. « Les
corporations et leurs productions très spécialisées ainsi que les
contrôles de la qualité et des prix qu'elles réalisaient avaient
créé des conditions favorables aux évolutions. Ainsi, dans la
métallurgie et la mécanique de précision comme dans le textile,
l'industrie minière et l'imprimerie, des innovations techniques
révolutionnaires furent trouvées, qui purent être mises en œuvre
à l'époque moderne. La plupart de ces découvertes étaient
apparues dans le cadre des métiers organisés en corporations. »
(cf
Sabine (von)
Heusinger : Les
corporations de Strasbourg au Moyen Age).
Cependant,
les ajustements et les régulations sociales et économiques aussi
bien que les adaptations technologiques, modifièrent le champ
d'action des collectifs de métier et leur organisation. L'émergence
de nouveaux pouvoirs en limita l'influence ou contint leurs
prérogatives. Les syndicats patronaux se dissocièrent des syndicats
des salariés. Les démocraties firent jouer les influences des
lobbies dans l'élaboration des lois et les prises de décision. Le
tissu financier devint incontournable. Les intérêts des uns et des
autres se contredirent dans un bruit de fond médiatique ou dans des
mises en scènes bien agencées.
En
Grande-Bretagne, le
syndicalisme ouvrier moderne naît avec les Trade
Unions, qui, longtemps interdits et réprimés, constituent
aujourd'hui les forces vives du Labour Party. (cf
Trades Union Congress).
59 organisations nationales dans 31 pays membres de l'OCDE y sont
affiliées, regroupant et organisant près de 66 millions de membres
et de travailleurs qualifiés (cf
Trade Union Advisory Committee).
En
France, les édits
libéraux de Turgot suppriment en 1776 Jurandes
et Maîtrises (qu'on nomme depuis Corporations), interdit les
coalitions de métiers au nom de la liberté d'entreprise, ouvrant la
voie à la prolétarisation des ouvriers, corvéables à merci, sans
organisations pour en défendre les droits. Puis la Révolution
abolit les privilèges de l'Ancien Régime au profit de la
bourgeoisie. « La
loi
Le Chapelier du 14 juin 1791 interdit les syndicats ou toute
forme d'association ouvrière de ce type. Les classes dirigeantes
privilégient le contrat individuel reposant sur la volonté libre
des deux intéressés, en l'occurrence le patron et l'ouvrier :
entre les libertés, elles choisissent la liberté du travail contre
la liberté d'association. En fait, le travailleur vend sa force de
travail pour survivre et ce qu'il reçoit comme salaire est un
salaire de subsistance. »
(cf
Le mouvement ouvrier et le syndicalisme – SUD)
Napoléon toléra le Compagnonnage, et, paradoxalement, organisa l'administration de l'État et de l'armée
en décalquant pour une grande part l'organisation corporative et
ses règlements : recrutement et formation des fonctionnaires,
école militaire, grades, avancement et carrières, couverture santé,
pensions, corps d'inspecteurs, intendance, logistique des
approvisionnements et transport (cf
les Trains des équipages militaires),
médecins, chirurgiens et hôpitaux militaires, cantines et magasins
avec leurs cantinières, blanchisseuses
et vivandières, tribunaux administratifs et militaires, etc.
L'État devint ainsi le premier employeur de France.
Pour
défendre les travailleurs livrés à eux-mêmes au XIXème
siècle, depuis
l'interdiction des regroupements professionnels, et dénoncer les
injustices qu'ils subissent, l'Église romaine, s'inspirant des
études et des propositions des Jésuites et de l'Union
de Fribourg, inaugure
sa politique sociale en publiant en 1891 l'encyclique Rerum
Novarum. Celle-ci
condamne les causes de la misère des ouvriers. Elle encourage la
création d'organisations capables de défendre leurs droits et de
pratiquer une solidarité active au sein d'une société organique.
Ces valeurs de référence se concluent principalement par la
formation du syndicalisme
chrétien et la constitution de la Démocratie
chrétienne.
En
Europe, durant la première partie du XXème
siècle,
s'affirment et se développent les organisations syndicales tandis
que naissent des régimes dictatoriaux qui vont les contrôler et les
embrigader. Le corporatisme
d'association professionnelle est ainsi à distinguer du corporatisme
autoritaire d'État totalitaire,
qui ne fut qu'un leurre.
(cf
Encyclopædia Universalis) : « La distinction entre
corporatisme d'État et corporatisme d'association est si importante
qu'elle scinde pratiquement en deux l'école corporatiste. Le
corporatisme d'État est le seul des deux qui, dans les temps
modernes, ait eu des applications pratiques : il s'est alors agi
de politiques autoritaires, créant de toutes pièces des
organisations corporatives à objet économique et social,
d'affiliation obligatoire et étroitement soumises aux directives et
au contrôle de l'État. Ainsi du fascisme mussolinien, du
corporatisme salazarien au Portugal, du phalangisme espagnol et, à
certains égards, du national-socialisme hitlérien. En France, sous
l'occupation allemande, le gouvernement de Vichy afficha des
intentions corporatistes, mais les législations et réalisations ne
furent que les articles d'un programme général d'économie
dirigée. »
En
Suisse,
le journal l’Ordre
professionnel « est
publié par les groupements patronaux affiliés à la Fédération
genevoise des corporations, ancêtres de la Fédération des
entreprises romandes Genève. Les objectifs qu’il s’assigne :
promouvoir la paix sociale, la solidarité professionnelle, combattre
la lutte des classes et l’étatisme.... L’ordre social qui se
généralise autour du partenariat social s’en inspire largement, à
tel point que son héritage joue encore un rôle fondamental dans la
Suisse contemporaine. Il se manifeste dans des concepts tels que la
paix du travail ou le partenariat social, qui jouent un rôle
essentiel dans la prospérité et la stabilité du pays. »
« Alors que 150 entreprises étaient affiliées à la
Fédération genevoise des corporations en 1932, la Fédération des
Entreprises Romandes Genève compte maintenant 75 associations
professionnelles et 26.000 entreprises membres, dont 9.000
indépendants. » Ses
prestations : Passeport pour l'accès aux services, assurances
sociales, prévoyance professionnelle, service d'assistance
juridique, un service des salaires, offres d'emploi... (cf
Fédération des Entreprises Romandes de Genève)
En
Europe,
les corporations des ébénistes, des menuisiers et des tonneliers
forment une alliance qui perdure aussi bien en Belgique qu'en France.
Leurs estampilles ou marques de fabrique, portent les initiales ou le
nom d'un maître ébéniste.
C'est à Bruxelles que l'on trouve, « construite
en pierre en 1644, la Maison de la Corporation des Ébénistes, dont
les outils décorent la façade. »
(cf
Corporation des ébénistes en Europe).
Dans
Gouvernance
et Emploi,(décembre 2008), Franz
Clément aborde de manière complète la notion de
« social-corporatisme » (Pierre
Rosanvallon) et
de « néo-corporatisme », son historique, ses théories,
ses définitions génériques et ses applications au modèle
luxembourgeois
de relations professionnelles. Ses tableaux relèvent les différences
entre corporatisme sociétal ou libéral, en précisant les
distinctions établies par Durkheim, Cotta et La Tour du Pin, Suppiot
et Allegrezza, Schmitter, Muller et Saez, etc.
Le
modèle
et l'esprit corporatif des compagnons bâtisseurs (construction des Temples
égyptiens, du Temple de Salomon, des cathédrales, leurs ateliers
opératifs, loges, outils, symboles, mots de passe, voyages et signes
de reconnaissance, leurs rituels d'initiation aux secrets du métier
selon les grades d'apprenti, de compagnon, de maître) a inspiré la
constitution de la Franc-Maçonnerie
dans son art d'initier à la symbolique philosophique et de bâtir
une société fraternelle à travers leurs loges
régulières et leurs diverses obédiences
(regroupement de Loges) telles que la Grande
Loge unie d'Angleterre,
la
Grande
Loge de France (GL), le Grand-Orient
(GODF), la Grande Loge
Nationale Française (GLNF), le Droit
Humain, l'Ordre de Memphis-Misraïm,
la Grande
Loge Féminine de France (GLFF), la Grande
Loge suisse Alpina, la Grande
Loge du Québec, Prince
Hall aux États-Unis, ou le Grand
Orient Arabe Œucuménique (GOAO)...
Au
Canada,
Éric
Montpetit définit les enjeux du Compagnonnage professionnel corporatiste au Québec :
« Qu’entend-on par « mode corporatiste de relations entre
l’État et la société civile»? Le concept de corporatisme
mérite d’être expliqué, car on lui accole souvent une
connotation péjorative. On parle de corporatisme lorsqu’une
relation quasi institutionnelle est établie entre l’État et des
groupes représentant divers segments de la société civile. Ce mode
de relations entre l’État et la société civile favorise la
négociation des politiques gouvernementales. Le Québec est à peu
près le seul endroit en Amérique du Nord où la relation entre
l’État et la société civile est largement régie par le mode
corporatiste. Les grands sommets, tels que le Sommet du Québec et de
la jeunesse, en sont les manifestations les plus visibles. Ils ont
pour but de définir les grands problèmes de la collectivité et de
proposer des pistes de solutions. Ils contribuent à dresser l’ordre
du jour du gouvernement. Les nombreuses tables de concertation
institutionnalisées au niveau des différents secteurs sont les
manifestations les moins visibles du corporatisme québécois. Ces
tables ont pour objectif d’élaborer les politiques
gouvernementales face à des problèmes bien précis. Contrairement
aux grands sommets, les tables de concertation agissent au niveau de
l’élaboration des politiques gouvernementales. » (cf
une archive d'Options politiques).
Aux
États-Unis
d'Amérique,
le terme « Corporation » correspond à une société
anonyme (SA) en France. Ce sont les termes Association, Federation, Guild, Congress et
Union qui désignent les groupements professionnels, tels que
American
Federation of Labour - Congress of Industrials Organisations, Air
Line Pilots Association, American
Federation of Musicians, Directors
Guild of America (réalisateurs de films), National
Education Association,
Transport
Workers Union, United
Mine Workers of America, United
Steelworkers, Writers
Guild of America (scénaristes)... (cf
le syndicalisme aux USA et droit
du travail aux USA (Wikipedia).
Parmi
les Organisations, Associations, Unions, Syndicats professionnels
internationaux, citons : le Conseil
national des Barreaux, l'Association internationale du transport
aérien (IATA)
, l'Union postale universelle (UPU),
et parmi les institutions mondiales à vocation professionnelle
d'encadrement des normes et des pratiques : l'Organisation
internationale du travail (OIT),
l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et
l'agriculture (FAO),
l'Agence internationale de l'énergie (AIE),
etc.
La
liste
des Syndicats dans le monde est impressionnante. La liste des
syndicats
professionnels,
plus exhaustive, regroupe, en plus des organisations de salariés,
les organisations patronales de chefs d'entreprise et d'entrepreneurs
de tous les corps de métier qui participent au dialogue des
partenaires sociaux. Mais
les rationalisations toujours impeccablement justifiées ne suffisent
plus à rendre cohérentes des sociétés déboussolées...
Il
nous faut à présent passer un nouveau cap. Le modèle novalien que
nous préconisons ouvre de nouvelles perspectives. C'est
bien sur ce socle solide d'organisations professionnelles existantes,
fortes d'une expérience multidisciplinaire séculaire, que notre
modèle socio-économique va s'appuyer. Les Unions libres universelles de
Métier représentent l'avenir, qu'elles soient locales, régionales, continentales ou universelles...
I
- 1 - E - Définitions
L'Union libre
professionnelle de métier est une sphère d'appartenance
sélective et de référence. Elle permet à chaque trajectoire
individuelle de définir sa socialisation par un engagement et
un attachement motivé, une identité catégorielle de réseau
facilitant la reconnaissance et la légitimité de son savoir et de
ses missions, tout comme l'identification de ses compétences.
Son implication dans ce cadre souligne sa motivation, sa
mobilisation, ses performances tout comme son sentiment de justice et
d'utilité sociale dans la réalité de son exercice.
L'Union libre
professionnelle est un service public formé en corps
auto-régulé pour l'exercice des arts et métiers dont il a le
monopole.
Pour
clarifier les enjeux, il nous faut à présent définir les
différences entre emploi, fonction, métier et profession. J'invite
le lecteur à se reporter à la thèse incontournable de Robert
Holcman sur l'Ordre sociologique et l'appartenance
professionnelle. Il note avec pertinence : « La
profession se caractérise par le prestige et la position sociale
qu’elle accorde à ses membres, ainsi que par le fait qu’elle
s’exerce au sein de l’organisation de travail. La profession a
davantage de points communs avec le métier qu’il n’en est
généralement fait état – avec certains métiers en tout cas : la
technicité, le besoin d’une formation longue, la nécessité de
l’expérience et du compagnonnage, rapprochent certains métiers et
certaines professions. »
Robert
Holcman cite C. Dubar et P. Tripier (Sociologie
des professions – Colin 1998)
pour qui « le
terme « profession » possède quatre sens
: une déclaration (identité professionnelle) ; un emploi
(classification professionnelle) ; un métier (spécialisation
professionnelle) ; une fonction (position professionnelle). Ils
voient dans le processus historique et culturel de constitution des
professions dans les modèles protestants anglo-saxons et catholiques
latins l’explication de la différence de sens accordé au même
terme en anglais et en Français. Ils distinguent ainsi trois modèles
professionnels : le modèle de la profession-corps,
où la profession s’identifie à la notion théologique du Corps et
à sa transposition organisationnelle dans les corps d’Etat ; la
profession-confrérie,
fondée sur un modèle collégial empreint du droit germanique et de
l’éthique puritaine protestante ; la profession illégitime,
définie par la critique des marchés fermés chez Smith et Marx ».
Quant
au terme
« corporation »,
il est emprunté de l'anglais. Inconnu avant le XVIIIème siècle, il
définit depuis, avec le sens de former un corps constitué à statut
juridique, une communauté civile, une association de métier avec
ses catégories hiérarchisées, ses règles et ses privilèges. Il y
a donc un abus de langage lorsque l'on évoque sous ce vocable les
Métiers, les Maîtrises, les Jurandes, les Guildes, les associations de Compagnons et communautés professionnelles de l'Antiquité ou du Moyen-Âge,
telle que les Associations de Marchands ou des bâtisseurs des
cathédrales. (cf
Dictionnaire historique de la langue française – Alain Rey – Ed.
Laffont)
Précisons
encore la différence qu'il y a entre les deux organismes sociaux
organisés que sont un Ordre
professionnel
et un Syndicat.
Leurs missions se complètent.
« Un Ordre n’est pas un Syndicat. Ils ne sont pas en
opposition mais se complètent. Alors que le Syndicat défend les
seuls intérêts des professionnels, le conseil de l'Ordre défend
les intérêts de la profession. » (cf Ordre
professionnel - Wikipedia)
Les
associations de Compagnons remonte
à la plus haute Antiquité lorsque se regroupaient les métiers pour
s'entraider, se protéger mutuellement, transmettre leur savoir-faire
par initiation non seulement aux secrets techniques du métier mais
également à la déontologie à respecter. Plus proche de nous, le
terme apparaît en 1420 en France
:
«
lorsque le roi Charles
VI
rédige une ordonnance pour les cordonniers de Troyes dans
laquelle il est dit que : « Plusieurs
compaignons et ouvriers du dit mestier, de
plusieurs langues et nations, alloient et venoient de ville en ville
ouvrer pour apprendre, congnoistre, veoir et savoir les uns des
autres. ».
(cf
Wikipedia - Le Compagnonnage)
Quant
au terme Compagnonnage,
« il
n'apparaît dans la langue française que vers 1719, pour désigner
le temps du stage professionnel qu'un compagnon devait faire chez un
maître. Du
latin populaire companionem,
proprement, « celui
qui partage le pain avec un autre »,
de cum, « avec », et panis, « pain ». Du cas
sujet compain est issu copain ».
(cf
Wikipedia -op cit)
« Le
compagnonnage a également été pratiqué plus marginalement
en Belgique,
et sous une forme un peu différente au Canada et
en Allemagne.
Mais il ne s'est jamais implanté en Grande-Bretagne,
dans laquelle une autre forme d'organisation, les « sociétés
amicales »
ont succédé aux confréries
et corporations du Moyen
Âge. »
Le
compagnonnage français a été inscrit au patrimoine
culturel immatériel de l'humanité en
2010 sous le titre « Le
compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités
par le métier ».
Un comité intergouvernemental de l'UNESCO réuni
à Nairobi y
a vu « un moyen unique de transmettre des savoirs et
savoir-faire ». (cf
UNESCO Le Compagnonnage).
Modèle prospectif d'organigramme de la structure organisationnelle professionnelle
novalienne
en Unions Libres Universelles de Métier (ULUM)
1- Collège et Directoire confédératif professionnel universel
| ||
2- Fédérations
Agriculture
et Industries alimentaires
Recherche / Développement
|
3- Fédérations
Travaux Publics
Architecture et Urbanisme
Recherche / Développement
| |
4- Fédérations
Industries chimiques, mécaniques, numériques...
Recherche / Développement
|
5- Fédérations
Transports
Recherche / Développement
| |
6- Fédérations
Recherche, Information
et Communication
Recherche / Développement
| ||
7- Fédérations
Education
et Arts Culturels
Recherche / Développement
|
8- Fédérations
Financement
et Crédits
Recherche / Développement
| |
9- Fédérations
Protection santé
et Mutuelles d'assurances
Recherche / Développement
| ||
10- L'Organisme sociétaire universel
|
Le tableau suivant est
certainement plus explicite. Il montre en effet les relations
d'interdépendance entre les différents acteurs professionnels. (Pour le voir, téléchargez la version en PDF)
I
- 2 - LES UNIONS LIBRES UNIVERSELLES DE MÉTIER (ULUM)
I
- 2 - A - Structuration universelle des Unions libres de métier
A
chaque métier, une Union ou une Alliance, un collège, une guilde,
une hanse ou un syndicat, peu importe la dénomination. Les
spécialistes qualifiés de chaque métier se regroupent au sein
d'une Association professionnelle unique à l'échelle locale,
régionale ou universelle régie par une Centrale et un Directoire
uniques.
Toutes
les Unions de métier affinitaire se réunissent en Fédérations
d'unions libres de métier, différenciées dans leurs objectifs
professionnels, mais complémentaires. A titre d'exemple, les
principaux opérateurs économiques homologués, c'est-à-dire ayant
une organisation, un pouvoir de décision et d'action autonome,
seraient :
• Une
fédération des métiers pour l'alimentation : l'eau,
l'agriculture, les industries alimentaires, la sylviculture, la
pêche, les parcs naturels...
• Une
fédération des métiers pour l'urbanisme, l'habitat,
l'architecture, le bâtiment et les travaux publics...
• Une
fédération des métiers pour les industries textiles,
chimiques, mécaniques et énergétiques...
• Une
fédération des métiers du transport (postal, routier,
fluvial, aéronautique et spatial)...
• Une
fédération des métiers de la transmission des savoirs, la
recherche, l'information, la formation, l'enseignement supérieur,
l'édition, les communications audio-visuelles et numériques...
• Une
fédération des métiers pour les arts culturels (musique,
théâtre, danse, sculpture, peinture, mode, cinéma, arts
numériques...), l'archéologie, la préservation du patrimoine
(musées), le tourisme...
• Une
fédération des métiers pour le financement, le dépôt, le
crédit, l'expertise comptable et l'investissement...
• Une
fédération des métiers pour la protection sanitaire, l'hygiène
et la prévoyance santé (médecine, hôpitaux, polycliniques,
recherche médicale, prévention...)
Réunies,
toutes, en une Alliance confédérative universelle, base
fonctionnelle de l'organisme sociétaire vivant.
Chaque
Union ou Guilde, unité centrée, est graduée selon l'expérience ou
les mérites cognitifs, inventifs de ses membres.
Une
Centrale générale regroupe les experts-responsables de tous les
corps, guildes, unions, etc. en un Directoire qui élabore les
stratégies économiques, conseille les États nationaux, leur
apporte leur expertise et l'aide de leur chaîne de transmission
rapide pour appliquer les décisions prises, en parfaite cogestion.
Et
pourquoi un tel Directoire ne pourrait-il pas former un jour lointain
un gouvernement mondial ?
PROSPECTIVE
EN CLAIR
La
nécessité de remédier à la situation chaotique dans laquelle se
débat le monde nous appelle à proposer à la conscience
individuelle et collective une structure économique innovante issue
d'une réflexion sur
les méthodes biologiques structurales qu'emploie tout organisme
vivant, quelle que soit sa dimension. Tout en sachant que l'homme est
bien plus que sa biologie.
L'ordre
réel structurant tout organisme vivant est basé sur la
spécialisation compétentielle de ses différents ordres de
cellules, travaillant, tous, en rigoureuse harmonie biologique pour
le plus grand bien de l'ensemble et en vue du développement intégral
de ses possibilités.
Nos
propositions, se basant sur ce fait biologique patent et irrécusable,
cherchent à appliquer la base bio-structurale naturelle à la
structure socio-économique de l'humanité
considérée elle-même comme un TOUT
organique solidaire.
L'humanité
devra donc, pour survivre aux conditions de sa précarité, essayer
de se structurer, comme tout organisme universel, en se basant sur
les chaînes professionnelles (cellulaires) différenciées
spécialisées, et se fonder organisme uni où tout se coordonne sans
se subordonner.
Voici
sur quelles bases se fonde le modèle novalien de structure
universelle d'Alliances et d'Unions autonomes de métier :
1
- La société humaine planétaire est considérée comme un vaste
Ensemble organique vivant. Elle est le socle sur lequel bâtir des
solidarités exigées par les mutations de notre temps.
2
- Cet Ensemble partage toutes les
ressources disponibles nécessaires à sa survie comme un tout, sur
la base d'une économie de solidarités effectives et de partenariats
stratégiques multi-sectoriels.
3
- Les Unions, Corps, Syndicats Professionnels, Guildes, Associations
et Ordres de Métier sont les seuls détenteurs réels de toute
autorité et de tout pouvoir réalisationnel relevant de leur
compétence. En partenariat avec les pouvoirs publics locaux,
régionaux ou mondiaux.
4
- Structurer l'Ensemble humain sur la base (bio-)structurale
supra-nationale des Unions, Corps Professionnels, Associations,
Syndicats, Guildes et Ordres de Métier, regroupés
en Fédérations ou Alliances, signifie
qu'il faut confier à chaque Corps professionnel compétent,
exclusivement et
suivant sa spécialité spécifique, tous les pouvoirs
réalisationnels relevant de sa compétence. Ainsi devrait-on
a) - déléguer à
la Fédération supra-nationale mondiale des Unions
et Syndicats pour l'Alimentation et l'approvisionnement alimentaire,
comprenant les ingénieurs agronomes et tous
les travailleurs de la terre, les pleins
pouvoirs sur la gestion des ressources nourritielles de la planète,
la revalorisation des terres et la juste répartition régionale et
planétaire des denrées alimentaires et de l'eau potable, assurant
autant que possible la satisfaction autonome des besoins régionaux.
L'alimentation est l'activité
fondamentale la plus urgente pour la survie du genre humain. La
nature procède par échanges.
b)
- déléguer à la Fédération supra-nationale mondiale de
l'Architecture et du Bâtiment
(les Ordres d'architectes et
d'ingénieurs urbanistes, comprenant
tous les travailleurs du secteur du bâtiment),
les pleins pouvoirs concernant
tous les travaux publics d'aménagement et d'urbanisation.
c)
- confier à la Fédération supra-nationale des Syndicats du
Génie industriel comprenant tous les travailleurs des secteurs
industriels, les pleins pouvoirs sur la gérance, l'exploitation des
industries textiles, chimiques, mécaniques, énergétiques et
numériques (hardware) ainsi que la répartition des ressources et
des biens industriels suivant les besoins communautaires les plus
urgents.
d)
- mandater la Fédération supra-nationale mondiale des Syndicats
des Transporteurs, et lui confier les pleins pouvoirs sur les
transports intra et interurbains (postal, routier, ferroviaire,
fluvial, naval, aéronautique...)
e)
- habiliter la Fédération supra-nationale mondiale des Guildes
spécialisées, à la gestion de la transmission des savoirs,
la Recherche fondamentale,
l'information et la Communication médiatique, la Formation et
l'Enseignement supérieur, leviers de la transformation des
mentalités socio-culturelles et économiques.
f)
- confier à la Fédération supra-nationale mondiale des Guildes
d'artistes et d'artisans tous les arts culturels,
l'enseignement et la pratique de tous les Beaux-arts, du Théâtre à
la Chorégraphie, du chant et de la Musique à la Sculpture, de la
Peinture à la Filmographie, de l'Archéologie à la préservation du
patrimoine (Musées, Conservateurs) et au Tourisme…
g)
- confier à la Fédération supranationale mondiale de Syndicats
pour le financement, l'assurance et le crédit (Banques
d'investissement, Banques coopératives, Banque centrale mondiale,
etc.), les responsabilités relevant de leur compétence, notamment
les études de faisabilité des projets avant tout investissement.
h)
- charger la Fédération supra-nationale mondiale des métiers de la
protection sanitaire et de l'hygiène (Ordres
de Médecins et d'Infirmiers, de Sages-femmes et de Pharmaciens, de
Guildes d'Ostéopathes et de Praticiens des diverses
disciplines de soins...) et leur conférer les pleins pouvoirs sur la
prévention et la protection sanitaire mondiale.
Ainsi
les Unions de Métier pourront-elles prendre en charge, dans les plus
brefs délais, les destinées de la société humaine
et accélérer la mise en œuvre d'une
rénovation intégrale de ses structures. Sous
l'égide des États, des organismes régionaux ou onusiens, garants
de leur fiabilité.
5
- Les Unions de Métier représentent l'ensemble des organes et
services indispensables destinés à satisfaire tous les besoins de
la communauté humaine et à la gérer. Chaque Corps de Métier
est responsable des recherches prévisionnelles, des travaux
spécialisés et de leur financement, s'auto-finançant
par ses ressources propres, ou bien recevant les subventions que lui
accordent les collectivités ou les organismes internationaux. Il est
responsable de tous les services indispensables relevant de sa
compétence.
Les
priorités d'investissement dépendent des besoins et de la capacité
d'absorption communautaires régionaux en fonction des conventions
signées dans le cadre d'un plan stratégique universel, régional et
local.
6
- Chaque Union de Métier prend en charge l'individu volontaire (à
partir de 14 ans) qui a choisi la vocation qui l'exprime le mieux,
ainsi que tout volontaire adulte qui en ferait la demande. Elle
assure son initiation, sa formation et son information
professionnelle et éthico-culturelle, la protection de son travail,
sa rémunération, son recyclage en fonction des avancées
technologiques, sa sécurité, son assistance, etc. Le chômage
devient ponctuel entre deux affectations.
7
- Chaque Fédération de Métier jouit, pour ce qui concerne
l'exercice de sa spécialité, d'une autorité universelle
autonome, sans tutelle aucune et sans limites territoriales. Un
Médecin du Monde est avant tout médecin et soigne les gens là où
les nécessités l'appellent, sans préjugés d'ethnie ou de
religion.
8
- Chaque Union de Métier est responsable de la protection de
l'environnement. Elle évite tout gaspillage et coopère au
recyclage des déchets de toute sorte.
9
-Tous les Corps de Métier travaillent en étroite symbiose,
aucun ne pouvant se passer des autres. Chaque Union est responsable
devant tous les autres et leur rend régulièrement compte de ses
activités locales, régionales et universelles. Les Corps de Métier
partagent, tous, leurs connaissances technologiques, dans la
concordance de tous les efforts singuliers vers un but commun
unanime.
10
– Conférer à un Collège interprofessionnel autonome le
pouvoir réel de gérer la réalité socio-économique collective. Et
ce à travers toutes les Unions Professionnelles compétentes. Toute
décision, soutenue par la plus large consultation possible, est-elle
ainsi assurée d'une réalisation compétente dans les meilleurs
délais.
11
- Renouveler la vie socio-économique et culturelle en favorisant la
naissance d'entreprises et de communautés coopératives
autarciques à personnalités différentielles (artisanales,
industrielles, pédagogiques, thérapeutiques, de recherche, etc.).
Foyers de civilisation, elles s'articulent entre elles localement,
régionalement ou mondialement. Cette structure sociétaire à base
atomaire forme une unité solidaire dans l'infinie diversité.
Le
travail y est libéré de l'emploi pour la survie. Tous les
travailleurs d'une entreprise ou d'une communauté coopérative
prennent en charge solidairement la responsabilité de la réalisation
d'un projet unanime, travaillant tous en coopération pour le plus
grand bien de l'ensemble.
12
- Renouveler les réseaux des relations économiques et
informationnelles intercommunautaires en développant les
perspectives d'usage autarcique et d'industries complémentaires et
non plus seulement concurrentielles,
assurant ainsi, par des partenariats
stratégiques, une coopération plus
solidaire.
I
- 2 - B - Fonction associative des Unions de métier
Grâce
aux associations professionnelles, chacun passe d'une condition
d'exploitant ou de main-d'œuvre exploitée, à la condition de Compagnon, technicien maître d'œuvre, universellement reconnu.
Chaque
Union prend en charge les Compagnons volontaires qui ont choisi le métier
qu'elle sert, les initie, les informe, les assiste, protège leurs
droits, définit leurs obligations, les couvre contre les risques
d'accident, de maladie, d'invalidité ou de chômage, leur assure une
pension de retraite... D'autant qu'elle prend en charge les travaux
d'orientation, de planification et de réalisation d'un objectif
social précis requérant un niveau défini de technicité
spécialisée et pour lequel l'Union s'est constituée.
I
- 2 - B - 1 - L'Union de métier prend en charge l'individu qui y est
affilié
Le
corps de métier se charge lui-même de l'initiation, de la formation
professionnelle et culturelle de chacun de ses membres, accueilli et
pris en charge dès l'adolescence (ou plus tard), après les
inévitables tests d'orientation. Cet apprentissage passe par
différents avancements évolutifs expérimentaux jusqu'à la
maîtrise et l'expertise.
L'Union
recycle les compétences qui ne cessent d'évoluer de ses membres et
les forme constamment, afin que chacun développe continuellement son
savoir-faire professionnel et la maîtrise de son métier. La
formation y est continue.
L'Union
informe ses membres de l'avancement constant des sciences et des
techniques, particulièrement de la branche concernant le métier
servi par l'Union elle-même. Les informations sont communiquées
dans les deux sens entre les Unions concernées et l'Union
centralisatrice des informateurs.
L'Union
informe ses membres des demandes et offres des ateliers-entreprises
par la création de Bourses de travail.
L'Union
protège les intérêts de ses membres, définit leurs obligations et
défend leurs droits. Par solidarité organique, elle les couvre
contre les risques d'accident, de maladie, d'invalidité ou de
chômage et leur assure une pension de retraite. (Les
organisations syndicales dans les pays scandinaves sont chargées de
verser des allocations en cas de chômage)...
L'Union
rémunère ses membres selon leurs compétences, leur
« grade » ou leur échelon, et les conditions de travail.
L'Union
assiste ceux de ses membres qui n'ont d'attaches avec aucun
atelier-entreprise en subvenant à leurs besoins.
L'Union
garde en dépôt en banque, l'argent des cotisations que ses membres
lui confient.
L'Union
collabore avec toutes les autres Unions, avec tous les autres
corps de métier pour s'assurer de leurs services : Par exemple,
avec l'Union des transporteurs; avec l'Ordre des médecins et des
auxiliaires médicaux pour la protection sanitaire, la prévention
des maladies professionnelles notamment, l'assistance médicale en
polycliniques, préventoriums, chaînes thermales, etc.; avec les
branches spécialisées de l'Union des assureurs afin d'assurer les
risques pesant sur les travailleurs, les récoltes, etc.
L'Union
assure le contrôle technique professionnel, veille au
perfectionnement du niveau technique de ses membres, pour une
protection qualitative optimisée du travail.
L'Union
assure le contrôle des
conditions de travail
: dangerosité, pollution de l'air,
pollution
électromagnétique,
niveau de bruit,
normes d'intensité lumineuse, température, sol, réservoirs, pièces
d'eau, wc, dépôts de déchets industriels et leur reconversion,
etc.
L'Union
prend en charge les membres devenus inaptes au travail par
suite de maladie ou d'accidents, en collaboration avec les Unions et
associations spécialisées.
L'Union
met à la disposition de ses membres des constructions locatives,
des hôtels, des cantines, des centres de formation, des
bibliothèques, des clubs, des gymnasiums, des centres de vacance ou
de repos, des centres hospitaliers, des résidences
médicalisées, etc.
L'Union
définit les grandes orientations, la ligne directrice de ses
objectifs et un plan stratégique pour le plus grand bien de tous et
réglemente l'activité économique par une convention collective
annuelle, selon l'estimation des besoins en projets et en
effectifs, en partenariat avec les autres Unions.
En
restructurant un espace socio-économique de solidarité, sans rivage
d'intérêts
politiques nationaux ou idéologiques, se revitalisent et se
reforment les mentalités :
L'identité
par le Métier exercé. Par la
structure sociétaire unitaire, chaque
personne devient universellement reconnue par son Métier,
indépendamment de toute autre condition.
Le métier ignore toute frontière superficielle.
Le métier est le seul pouvoir légitime
que peut avoir un homme et que personne ne saurait dénier ou trahir.
Car il s'agit d'une expérience et non d'une foi. Ainsi, par le
travail compétentiel, seront respectées et préservées
universellement
les libertés fondamentales de chacun.
L'individu
n'a d'autre allégeance régionale qu'affective - sa nationalité. Et
il ne peut perdre ni renier cette géo-et bio-appartenance affective,
ni en être déchu. Mais son identité professionnelle l'autorise
à travailler partout dans le monde là où, par solidarité
organique, l'appellent les nécessités. (cf Médecins du Monde)
Le
travail se sacralise ART.
Il devient joie de réaliser quelque
chose de précis, d'important, de
satisfaisant pour l'individu et pour le groupe. Et, le travail se
libérant des nécessités de survie, l'individu, au sein de
l'Atelier-Entreprise solidaire, devient Maître d'œuvre.
L'homme
s'initie
au rationnel par une action formatrice qui le centre en lui-même,
fier et libre, au lieu de le dresser comme cheval de cirque en en
faisant un élément anonyme d'une foule manipulée.
Il
s'initie à la responsabilité, à une liberté autre que la
liberté d'exploiter ou de se faire exploité. Il n'y a pas de
société sans obligations, satisfaite de ses complaisances.
Il
s'y initie
à servir, à n'asservir jamais. A s'unir pour partager et non plus
trafiquer, rivaliser et coloniser. A assurer les besoins des hommes
simplement reconnus en tant qu'hommes,
sans aucune servitude aux clientèles.
Il n'est plus ni au service ni à la
merci exclusives du rendement.
Il
s'initie à se servir des outils disponibles, à ne pas chercher à
les posséder au détriment des autres. Et la technologie, dans la
structure sociétaire, libère l'homme plutôt qu'elle ne l'asservit.
I
- 2 - B - 2) - L'Union de métier prend en charge les recherches
professionnelles
L'Union,
l'Alliance ou la Guilde professionnelle dégage, par une prévision
normative et exploratoire, les besoins et les nécessités du moment,
planifie son propre champ de production en vue d'un constant
perfectionnement par l'emploi maximal des ressources et une meilleure
utilisation du matériel.
Elle
recherche, prospecte, étudie, examine, propose les innovations
(idées, procédés technologiques, équipements...) de ses membres.
Elle recycle la compétence de ceux-ci afin de les familiariser avec
les innovations, introduit les acquisitions de la science et de la
technique dans les ateliers-entreprises, en particulier l'automation
industrielle et la miniaturisation.
Elle
analyse les projets qui lui sont soumis par les méthodes de
comptabilité financière actualisée et grâce à des modèles
économétriques certifiés. Par exemple, elle analyse les paramètres
suivants : la faisabilité stratégique, le taux d'utilité (valeur
nette), d'actualisation, les risques liés à la dangerosité, les
dépenses maximales justifiées, le mouvement financier différentiel,
le taux estimatif de rentabilité intrinsèque du projet,
l'estimation du coût des usines, des installations de service, des
capitaux de roulement nécessaires aux frais de gestion, les moyens
de recherches et de développement...
I
- 2 - B - 3) - L'Union de métier prend en charge les travaux
spécialisés
Après
en avoir étudié la faisabilité stratégique, l'Union élabore sa
stratégie économique et veille directement à son application en
cogestion avec les autres Unions partenaires et veille à la bonne
exécution des travaux spécialisés dont elle a la charge et qui la
justifient.
Elle
investit, prend directement à son compte la réalisation d'objectifs
particuliers requérant un niveau avancé de technicité ou exigeant
des conditions difficiles de travail (par exemple, pour la guilde des
industriels, les travaux du sous-sol, de traitement de métaux à
chaud : sidérurgie, forgeage, emboutissage, etc. ou les travaux
exigeant des conditions de travail particulièrement insalubres :
traitement des peaux, etc.)
Elle
confie l'exécution des travaux, en partenariat stratégique, aux
entreprises affiliées qualifiées et s'engage à en vérifier
l'aboutissement dans les délais impartis et la qualité de la
prestation.
En
cas d'absence, au sein d'une entreprise, d'un membre au métier
spécialisé, l'entreprise peut y suppléer en recourant aux services
de l'Union du métier concerné. Celle-ci, par son service de
placement, confie le service demandé à un membre intérimaire,
choisi localement de préférence, reconnu et accepté de tous.
I
- 2 - C - Rôle et pouvoirs régaliens de l'État
Au
nom de l'intérêt général, l'État se réserve toutes les missions
régaliennes héritées du droit romain. Ce sont les instruments qui
lui permettent d'exercer les fonctions qui assurent sa souveraineté
c'est-à-dire la sécurité extérieure (la diplomatie
et la défense du territoire),
la sécurité
civile et le maintien de l'ordre
public, la définition du droit et de la justice, la souveraineté
économique et la régulation financière, la gestion des biens
collectifs (patrimoine, écologie, zones protégées, réserves
naturelles)...
Dans
notre scénario prospectif de socio-démocratie directe, l'État ne peut faire
l'impasse sur son rôle décisif dans la modifications des
institutions, donnant l'impulsion nécessaire à la
restructuration économique par l'organisation professionnelle
sectorielle de la société. L'État confirme la constitution de
chaque Union, à qui il transfère certaines de ses compétences, en
précise les statuts, les modalités et les limites de leur exercice.
Il transfère certaines de ses attributions qui relèvent strictement
des professions exercées aux Unions et Associations de métier
non-étatiques agréées - dont c'est le cœur de compétence, tels
que les Bourses de travail, les bureaux de placements, les caisses de
solidarité, de maladie, d'invalidité, de chômage et de décès.
L'État veille, dans la concertation sociale intersectorielle,
à optimiser les échanges catégoriels, à préserver les acquis
sociaux, à mutualiser l'émergence des métiers d'avenir... Ainsi
sera créée la synergie d'une union sacrée entre tous les
acteurs de la société dans le cadre d'une décentralisation
fonctionnelle.
Ce
n'est donc pas une structure néo-corporatiste ou un socialisme
corporatif d'État, dans lequel les Syndicats professionnels sont un
rouage sinon un relais, mais une socio-démocratie directe où les
Unions universelles de métiers qualifiés sont libres et
indépendantes de tout pouvoir. Autogérées, elles s'auto-gouvernent
et se régulent, pour le plus grand bien de tous.
L'État institutionnalise les
Unions et Ordres de métier autonomes. Il se déleste de tout ce qui
concerne directement ou indirectement ces organismes professionnels.
Allégé, l'État, garant des institutions et de leurs libertés, se
réserve le rôle d'arbitre et veille à la bonne exécution des
accords paritaires entre les partenaires sociaux. Il n'exerce aucune
tutelle sur les Unions professionnelles mais arbitre leurs éventuels
litiges. Ainsi l'État n'assure-t-il que les services d'habitat,
d'éducation, de protection sociale, d'assurance chômage,
d'allocations et de pensions de retraite qu'aux
non-professionnels, non affiliés à l'un ou l'autre des
organismes professionnels.
L'État
s'est organisé lui-même également en corps de métiers tout en en
gardant la tutelle. L'Administration, le Trésor Public, l'Armée, la
Police, la Justice, l'Education, sont des corps de services publics
organisés depuis Napoléon, avec leurs propres codes, leurs
structures, leurs hiérarchie, leurs protections sociales, leurs
villages de vacances, etc. Cependant,
« dans
le processus de construction européenne, certaines fonctions parfois
considérées comme régaliennes sont attribuées à des organismes
supranationaux (par exemple, le pouvoir de « battre monnaie » avec
la création et l’adoption de l’euro). »
(cf
Service régalien).
La
sous-traitance privée (l'externalisation,
voire la privatisation) ont ouvert des perspectives inconnues jusqu'alors dans les domaines
de l'économie résidentielle, de l'habitat, de l'éducation, de la
protection sociale (les Mutuelles), de l'infrastructure routière ou
aéronautique, des industries énergétiques, la fourniture en eau,
en électricité...
L’Union
sociale pour l’habitat rassemble
par exemple en France cinq fédérations d'organismes
HLM, publics ou
privés, qui bénéficient d'un financement public partiel, direct
(subventions) ou indirect (privilèges variés : crédits,
exonérations fiscales, etc). (Cf
habitations à loyer modéré ou modique):
la Fédération nationale
des Offices publics de l’habitat, la Fédération nationale des
Entreprises sociales pour l’habitat, la Fédération nationale des
Coopératives HLM, la Chambre syndicale des sociétés du Crédit
immobilier de France et la Fédération nationale des associations
régionales.
Les Musées nationaux
réunissent établissements publics et associatifs,
gérés
et
contrôlés dans le cadre d'une convention passée avec l'État. EDF,
d'Etablissement
Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) devient une
Société Anonyme (SA). La Poste
devient une société anonyme à capitaux publics...
I
- 2 - D - L'infrastructure planétaire
Imaginons
la terre entière recouverte d'un immense réseau d'Unions de métier,
d'experts spécialisés, d'associations universelles professionnelles
volontaires, souveraines planétairement, transmettant l'art du
métier de maître à apprenti et organisant rationnellement les
relations économiques et industrielles comme l'exploitation des
ressources nourritielles de la planète. Une Internationale des
métiers...
Toutes
les activités sociales nécessaires à la vie communautaire et
nécessitant la maîtrise d'un art et une organisation
professionnelle, sont ainsi confiées à des Unions spécialisées
plutôt qu'à des administrations bureaucratiques lentes à mouvoir.
Cette
infrastructure sociétaire constitue enfin comme une omniarchie
ou polyarchie, sinon une nomocratie, définition d'une
authentique structure socio-démocratique régie par des lois simples
et un sens développé des responsabilités. Elle dessine
planétairement une gouvernance multipartite, séquence d'unités
co-gestionnaires où chacune est liée à l'autre, dans un réseau
mondial de solidarités, antidote aux égoïsmes et aux jeux
spéculatifs des intérêts privés.
Et
chaque oscillation d'un pendule gagne son amplitude à l'oscillation
précédente.
I
- 3 - ENTREPRISES AFFILIÉES
ENTREPRENEURIAT
INDIVIDUEL ET/OU COOPÉRATIF
Précisons
la nature et le rôle de ces micro-, petites, moyennes ou grandes
unités d'entreprises personnalisées, affiliées à l'Union
professionnelle de leur secteur d'activité...
Chaque
entreprise est une association volontaire de partenaires ayant
le même objectif. Elle forme un organisme coopératif
autonome, fédéralisme de pluralités, un agrégat de tensions
réciproques, qui, par un accord tacite d'association, se fonde en
vue de réaliser un objectif unanime, en vue de gérer les intérêts
communs, et qui réunit, autour d'un entrepreneur animateur d'un
projet et de son directoire, autant qu'il est nécessaire de
personnes spécialisées, de préférence membres des Unions
professionnelles concernées.
Les
relations inter-individuelles sont régies par le respect et la
stricte responsabilité de chacun. Si l'entreprise prend la forme
d'une coopérative (SCOP),
il n'y a pas de subordonnés et tous les coopérants participent
directement à sa gestion dynamique. Les limites dépendent de la
seule volonté des membres de l'association.
Ainsi,
dans l'entreprise, et quelle que soit sa forme juridique, il ne
s'agit plus d'exécuter ponctuellement les ordres d'une
administration autoritaire et tatillonne, mais de vivre ensemble,
tous alliés dans l'exécution d'un projet, de participer,
volontairement, en accord parfait, à la réalisation d'un objectif
précis pour le plus grand bien de tous.
De
même, il ne s'agit plus de chercher à augmenter le rendement d'un
travail qui ne profite exclusivement qu'à des actionnaires lointains
le plus souvent anonymes, mais de réaliser un travail rationnel
efficace, d'améliorer la qualité de vie individuelle et sociale,
et, par voie de conséquence, la qualité des objets produits.
Chacun
observe évidemment les obligations de son engagement et les règles
de sécurité technique, de l'hygiène professionnelle, de sa
discipline technologique. Et chacun s'initie à tous les aspects de
la vie en atelier afin d'être à même de soutenir un bras
défaillant. L'atelier-entreprise devient ainsi une école de
co-gestion collective.
Cela
sera détaillé dans la prochaine Communication.
I
- 4 - AVANTAGE MUTUEL ET INTÉRESSEMENT PARTICIPATIF
Faut-il,
à présent, introduire un intéressement matériel, un stimulant
autre que la satisfaction du devoir accompli ? En effet, cela
nous paraît nécessaire mais uniquement afin de soutenir les
relations d'échange.
Mais
faut-il, au départ, redéfinir le rôle de l'argent comme outil
d'échange commode pour l'acquisition et la transmission d'objets
manufacturés, de biens individuels, d'objets d'art, de loisirs et de
connaissance du monde, d'accessoires esthétiques, ce superflu
culturel qui rend la vie intime et collective si attrayante...
L'interdépendance
au niveau planétaire est soulignée par l'avantage mutuel,
base de tout échange.
Chaque
Union rémunère directement ses membres. L'intéressement se fait
sans aucune discrimination, selon un barème souple de rémunération
convenu entre toutes les Unions professionnelles lors d'une
convention annuelle. Le répertoire des qualifications et des taux
d'intéressement différenciés correspondant est publié à l'issue
de cette convention et appliqué indistinctement par toutes les
Unions pour tous leurs membres selon la portée de leurs
qualifications, leur grade ou leur ancienneté.
Le
taux d'intéressement unifié est ainsi calculé selon la tache,
jamais aux pièces, par unité de temps, fixé pour toutes les
branches et catégories professionnelles d'un secteur d'activité
selon un système de points. Ainsi l'intéressement au sein de chaque
Union est-il convenu selon, par exemple, les coefficients de base
suivants :
1)
- La capacité, l'expérience, la compétence, la qualification des
contractuels selon un système de grades, de l'apprentissage à la
maîtrise, à l'expertise, de 1 à 9 points.
2)
- Les conditions adjacentes :
a)
- L'effort fourni (de 1 à 7 points - qui ont la valeur de primes
progressives d'encouragement...)
b)
- Les conditions de travail (danger, complexité, difficulté du
travail) : (de 1 à 7 points)
c)
- Les conditions climatiques et naturelles (coefficients régionaux
sectoriels) : (de 1 à 7 points )
3)
- La qualité du résultat (de 1 à 3 points), le 3 étant la qualité
exceptionnelle récompensée par une gratification spéciale,
équivalent d'un prix Nobel…
NB
: - L'indice d'intéressement pour chaque coefficient varie
évidemment. La monnaie utilisée est universelle et basée sur l'or.
L'intéressement
de tous les apprentis de tous les corps professionnels est, par
exemple, au départ le même. Et il n'appartient au plus jeune ou au
moins cultivé qu'à parfaire ses compétences pour mieux servir la
communauté, et, par cela même, acquérir plus de points, donc une
rémunération meilleure qui lui permettra d'acquérir ou d'échanger
ce qu'il désire. Ainsi évitera-t-on la sécurité paresseuse de
l'emploi ou l'assujettissement à une tâche stérile, et pourra-t-on
vivre, authentiquement, toute sa capacité créative.
Chaque
Union garantit, en outre, nombre d'avantages à ses affiliés et à
ses contractuels qui cumulent travail et études, que ce soit au sein
de l'un même corps de métier ou bien d'une autre guilde.
I
- 5 - FINANCEMENT DES TRAVAUX
La
rentabilité est actuellement l'indice essentiel du fonctionnement et
de la réussite de chaque entreprise. D'aucuns distinguent une
différence entre les profits, prétendant que cette différence
n'est que dans la façon dont le profit est obtenu et à qui il est
destiné. Le surprofit capitaliste provient surtout aujourd'hui de
l'exploitation d'un monopole, d'une idée, d'un brevet, d'une
application immédiatement adoptée par l'ensemble de la société...
Il est concrètement le résultat de l'utilisation d'une main-d'œuvre
salariée par des actionnaires lointains souvent anonymes, par des
capitaux flottants ou des cartels d'intérêts, qui veulent assurer
un rendement maximal aux capitaux investis, sans égards pour les
salariés, cadres ou non, et élargir leur marché, leur appareil de
production, leurs bénéfices, indifférents aux éventuelles
nuisances engendrées. D'autre part, le surprofit provient aussi de
la spéculation sur les prix des matières premières, calculés
selon leur rareté et le profit à en retirer plus que sur leur
utilité... Sans parler de fraudes, de falsifications ou de
blanchiment d'argent...
Une
autre rentabilité est déterminée par le résultat de
l'exploitation par un État devenu abstrait de collectivités qui ne
jouissent pratiquement jamais des fruits de leur travail. Les
bénéfices - si bénéfices il y a - ne profitent en aucun cas à
tous ceux qui ont participé à la gestion collective par l'effort
qu'ils ont fourni, par l'organisation rationnelle de la production,
mais profitent à une nomenklatura partisane ou à une bureaucratie
imposée rarement élue, etc. Le profit ne sert dans ce cas qu'à
l'expansion continuelle d'univers concentrationnaires, quels que
soient les déguisements sémantiques dont on les affuble et les
couleurs dont on les pare.
En
revanche, par les structures de coordination, de coopération, de
co-gestion ou de partenariat entre Unions professionnelles, États et
entreprises, la spéculation est bridée c'est-à-dire toute
possibilité de spéculation sur les prix de l'eau, des sources
d'énergie, des métaux, des matières premières, ainsi que le
profit arbitraire laissé à la rapacité d'intérêts privés, et
les bénéfices dus aux hasards de la bourse des prix. Seules les
Unions de métier spécialisées peuvent investir, directement ou par
le moyen et l'entremise des entreprises affiliées, dans les produits
de première nécessité (blé, beurre, riz, eau, etc.) ainsi que
dans l'extraction de matières premières indispensables à la
société, leur production, leur traitement, leur distribution.
Nul
n'est possesseur éternellement de la terre. La terre ne peut en
aucun cas appartenir à vie à des « exploitations »
individuelles ou collectives, à des unions coopératives rurales
qui, seules, avaient le droit d'en disposer, d'en mettre en valeur
l'exploitation, de la céder ou de la transmettre. La terre n'est pas
propriété privée coopérative ni familiale. Ce qui élimine au
départ toute possibilité de spéculation foncière. La terre est
allouée aux paysans qui la font fructifier par un bail
emphytéotique d'une
durée déterminée de
99 ans, comme en Grande-Bretagne, en Chine ou en France à Lyon dans
le quartier de la Part-Dieu (cf
le bail emphytéotique).
Seuls
des corps de métier et leurs entreprises fermières spécialisées
se voient allouer l'exploitation de la terre, selon la nature de
l'exploitation et conformément aux statuts de l'Union agricole
considérée. Evitant, toutefois, autant que possible, la
spécialisation économique régionale et privilégiant la
pluri-culture nourritielle.
Chaque
entreprise s'autofinance par l'apport financier de ses membres en vue
de réaliser un objectif économique précis, ou emprunte aux Unions
spécialisées les capitaux nécessaires pour financer un
investissement projeté.
Chaque
projet est publié à des fins de consultation, afin d'optimiser les
résultats par l'apport d'idées et d'initiatives nouvelles.
I
- 6 - DÉONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
ÉTHIQUE
INDIVIDUELLE
HONNEUR
DU TRAVAIL BIEN FAIT
Que
constatons-nous particulièrement aujourd'hui ? Une dégradation
et une mutilation éthique. Le surprofit et le pillage sournois, sous
quelque label ou habit qu'ils se déguisent, épuisent l'individu
dans une course à la survie. N'est-il pas un sujet à traire par les
monopoles concentrant les principaux moyens de communication de masse
et dirigeant le « marché » du travail ? Le
travailleur, notamment dans les pays du Tiers- ou du Quart-Monde,
homme, femme ou enfant, remplit de sa sueur, de ses larmes, de son
sang, la poche de financiers inconséquents dont les marchandages
cyniques sur les produits de première nécessité (blé, beurre,
riz, eau, etc.) provoquent disettes, famines, déplacements de
population, voire guerres tribales...
Par
les structures sociétaires des Unions de métier, les besoins
matériels étant assurés, la survie n'est plus le principal
aiguillon de la vie des hommes. On peut rêver, connaissant les
intérêts contradictoires ou l'avidité des uns, la malveillance des
autres ou leurs rancunes, chapeautés par la suffisance de chefs
corsetés de certitudes et de platitudes...
Grâce
aux structures sociétaires des Unions de métier, la société peut
devenir enfin comme une association d'indépendances où le
libre développement de chacun est réellement la condition du libre
développement de tous. La qualité de la société est
proportionnelle au pouvoir d'indépendance de chaque individu, à sa
conscience responsable et à sa volonté sociale. Enfin une vraie vie
où ne tient plus l'opposition séculaire entre l'individu et la
société.
Chaque
corps de métier régit ses membres par un code éthique
professionnel particulier au métier. L'éthique professionnelle
détermine l'attitude de chacun envers la société (le devoir et
l'honneur professionnel du travail bien fait). Par exemple, le
médecin ne verra plus dans le malade une source d'enrichissement.
Chacun
est responsable des autres, de leur éthique, de leur apprentissage,
de leur éducation. L'entraide fraternelle n'est plus un vain
mot.
L'émulation
sert, paradoxalement, à s'entraider, non à se nuire. On s'aide par
l'expérience, la connaissance acquise, la comparaison des résultats,
en restant ouvert à toute suggestion, à toute invention - mais sans
confusion des responsabilités.
Les
conflits de travail sont réglés exclusivement par l'Union
professionnelle du membre concerné ou bien par des tribunaux
interprofessionnels mixtes au cas où sont mis en cause des membres
de plusieurs professions.
Un
spécialiste expérimenté ne peut, bien sûr, accepter un travail
non qualifié, en dehors de sa spécialisation et cela par pure
efficacité et utilité sociale. Mais, en définitive, c'est sa
convenance personnelle qui décide.
L'avancement
et les promotions sont uniquement professionnelles et fondées sur la
compétence. L'Union est une « armée » sans autres
grades que ceux définis par la compétence. Un ajustement périodique
définira constamment les responsabilités et les compétences selon
l'avancement des sciences et des techniques et les besoins adaptatifs
immédiats.
Les
congés de repos servent à des voyages d'études, à des remises
en forme... La femme enceinte prend, selon sa convenance, au moins 60
jours de repos avant et après son accouchement.
Les
relations multiformes, par contrat social implicite ou explicite à
travers décrets, constitutions et codes, coordonnent les intérêts
de chaque collectivité professionnelle avec la société.
I
- 7 - LES COMPAGNONS COOPÉRATEURS
Résumons-nous.
Les systèmes actuels ne s'intéressent qu'au produit. Les Novaliens
s'intéressent autant à l'entrepreneur qu'à l'ouvrier coopérateur ;
autant au travailleur qu'à son travail, le « faire »,
l'adresse, le talent, l'art, la maîtrise en acte qui se prouve et
s'éprouve ; autant aux conditions de son travail qu'à l'objet
d'art final produit.
Le
seul critère valable, et mieux que diplômes, titres et fortunes,
c'est le métier. Par lequel chacun est maître de son travail à
part entière. Ce qui le garantit contre toute tutelle oppressive,
contre toute exploitation de monopoles ou d'États. Le travailleur
est donc un technicien initié à un art choisi qui fait ses preuves,
puis révèle et déploie librement ses talents par une activité
inventive utile et fructueuse.
Le
coopérateur devient, selon sa formation, membre de l'Union de métier
qui l'agrée,. Puis il se lie également à une entreprise qui
réalise un objectif unanime précis qui l'accueille pour ses
compétences professionnelles.
Auprès
de l'Union, il développe ses compétences, s'instruit auprès des
plus expérimentés en vue d'acquérir une plus forte qualification
intellectuelle et professionnelle, sans être atteint d'étroitesse
professionnelle et sans s'habituer, se murer dans sa spécialité. Il
peut également faire l'apprentissage d'autres spécialités que la
sienne, ou de métiers polyvalents, afin de dépasser les
cloisonnements et de mieux servir la communauté humaine.
Il
se lie à une entreprise à laquelle il participe comme membre
coopérant à part entière, rouage nécessaire qui anime, au même
titre que les autres coopérateurs, la réalisation d'objectifs
unanimes. L'atelier-entreprise est un groupe d'hommes et de
femmes de diverses spécialités complémentaires unis par un même
projet à réaliser, où chacun reconnaît sa stricte responsabilité.
Il n'y a plus d'autre subordination qu'à la compétence reconnue.
Les intérêts des uns et des autres ne sont plus inconciliables.
Le
regroupement et la sélection, dans les deux sens, se font par appel
d'offres.
Le
coopérateur est un chercheur qui formule des propositions concrètes
en vue de perfectionner l'outillage, la gestion, les conditions de
travail, etc. propositions qui seront évaluées sérieusement par
l'Union de métier.
I
- 8 - LE TRAVAIL : ART ET MÉTIER
I
- 8 - A - Le travail sociétaire : Un ART
Dans
la communauté sociétaire, chaque Union, chaque atelier-entreprise,
chaque homme, travaillent à la réalisation d'une œuvre utile au
réel bénéfice de tous, exaltant les valeurs d'usage et
d'esthétique. Par la maîtrise d'une technique efficace, on
sacralise le métier et le travail hautement qualifié, et transforme
le travail de corvée en source d'art, récital de vie sociétaire.
C'est donc ne plus s'asservir à une corvée mais servir par son art.
Notre
modèle novalien œuvre donc non pas pour éluder l'importance du
travail, mais, essentiellement, pour modifier l'organisation du
travail et des relations humaines... Réorganisation fondamentale
pour allier le besoin individuel au besoin communautaire, et se
centrer sur les besoins naturéels urgents, évitant gaspillage et
pénurie.
Le
travail, pour nous, se définit comme un instrument de vie en vue de
la réalisation de chacun dans et par son propre objectif. Exister
dans sa propre réalisation. S'épanouir. Développer l'ensemble des
fonctions psycho-physiologiques de chacun. L'homme n'est pas pour
nous un manœuvre plus ou moins spécialisé mais un maître d'art;
non plus un instrument de rendement aliéné à un tout national
abstrait, mais un maître d'œuvre. Sa dignité ne se fonde plus sur
la sueur des autres mais sur son art et sur l'art de chacun.
Travailler c'est créer. Relever la tête et jamais plus courber le
dos. Travail volontaire, jamais plus commandé, tarifé, marchandé,
évalué, dévalué selon les caprices du marché...
Chacun
travaillant pour soi, sa famille, sa communauté, travaille pour
toute la société humaine. Chacun, toute dignité retrouvée, sait
enfin pourquoi il travaille, pour qui, comment, et goûte, lui et les
siens, directement aux fruits de son travail.
I
- 8 - B - L'artisan artiste, maître d'œuvre
L'art
comme aboutissement du travail. Finitude de l'objet. Raffinement
continuel. L'homme ne vit pas seulement de pain mais d'esthétique.
Et seul l'artisanat est digne de l'homme sociétaire. Le travail :
pratique conceptuelle et gestuelle. L'artiste écrit, grave son geste
dans la matière.
Il
ne faut plus travailler n'importe comment pourvu qu'on produise, ou
bien n'importe quoi pourvu qu'on vende. Ce travail au rythme du
halètement mécanique, pourrit au lieu d'épanouir. Le travail, pour
un homme d'initiative, c'est faire ce qu'il faut, ce qui l'affirme,
talent et volonté, pour le bien de la communauté humaine.
Il
travaille sans rien attendre que la satisfaction du travail bien
accompli. Il réalise à la perfection son œuvre mais sans s'y
attacher. Il donne naissance sans s'approprier, crée sa trace.
Utile, elle subsistera : d'où sa valeur. Son œuvre l'exprime car
il construit par amour intégral de la perfection, de la beauté. Et
il reste perfectible.
Il
n'est rien de plus urgent que l'art et l'innovation : Saut
mutatif qualitatif essentiel.
I
- 8 - C – L'initiation au métier
Chaque
Union de métier initie. Chaque maître d'œuvre est initiateur. Et
la qualification est progressive, chacun gagnant des points de
compétence professionnelle.
A
travers les chaînes de transmission initiatique d'un art, l'apprenti
volontaire se mue, grâce à son savoir-vivre autant qu'à son
savoir-faire, en compagnon semi-qualifié, gagnant ses points de
compétence, puis en maître qualifié, puis en expert à la
compétence reconnue d'un très haut niveau, puis en initiateur, à
son tour, après une longue expérience. Gradation dans la
connaissance et la maîtrise d'un art. Et il n'y a pas de travaux,
d'arts équivalents. Chaque art, chaque travail est différent.
I
- 9 - GOUVERNEMENT MONDIAL DES MÉTIERS
PAR
LES UNIONS LIBRES UNIVERSELLES DE MÉTIER
FORMANT
UN « MAGISTERIUM » DE COMPÉTENCES
Le
gouvernement mondial des Métiers, tel que nous le définissons, sera
la conclusion logique de la structure sociétaire novalienne d'Unions
universelles de métier.
Tous
les animateurs du Collège central de tous les corps professionnels
supranationaux se réunissent en une Confédération collégiale,
« Magisterium » de compétences affirmées, ce qui
élimine tout parasitisme intermédiaire, toute avidité d'égoïsmes
aventureux et toute incompétence.
En
commun, vivant une prospective innovante, exploratoire ou normative
planétaire, continentale ou régionale, ils étudient les projets
développés par les membres des Unions de métier respectivement
concernées et présentés par leur Conseil central. Les avantages de
ce centralisme professionnel sont évidents.
Après
information active étendue à tous les membres des Unions
professionnelles libres, et le recueil des avis et des idées, le
Conseil central mondial dégagera une politique souple, jamais
définitive, définira une programmation à court et à long terme,
déclarée à la conclusion de la convention annuelle. Tandis que la
« division du pouvoir » dispersait une autorité souvent
contestée dans un manque de coordination et d'efficacité flagrant,
notre modèle propose la seule autorité de la compétence
professionnelle universellement reconnue, sans connotations
idéologiques.
La
décision est unicentrée et unanime et polycentrée dans la
réalisation. Ainsi, les fonctions normatives et exécutives sont
remises entre les mains des corps de métier spécialisés, seuls
experts capables de manipuler l'outillage adéquat en vue d'une
optimisation des résultats, par une coordination presque instantanée
grâce aux moyens d'information récents.
Chaque
Union de métier est à même de mener des études précises des
besoins sociaux circonstanciés, de dégager des pronostics
scientifiques des possibilités économiques par l'analyse et
l'estimation des impératifs et des objectifs concrets et de leurs
incidences immédiates ou éloignées. Chaque ordre de métier rend
compte régulièrement aux autres ordres, au niveau planétaire, de
son bilan, de ses engagements concrets, des nécessités, des devis,
des recommandations même à l'intention des autres guildes.
Des
coordinateurs régionaux (de même grade), des relais de toutes les
Unions couvrent l'avancement des projets de développement. Des
réunions de groupe permanentes ou périodiques sont tenues pour la
mise au point continuelle des programmes, pour l'étude des
recommandations diverses, surtout budgétaires, en fonction des
objectifs et des possibilités, et enfin pour la stratégie commune à
adopter, à tous les niveaux professionnels.
FREINS
ET OPPOSITIONS PRÉVISIBLES
Nous ne sommes pas naïfs. Par soucis de
réalisme - et non pour donner des armes à tous ceux qui préfèrent
l'immobilisme à toute innovation visant à remodeler la réalité
sociale et économique, reconnaissons d'emblée que notre modèle
prospectif basé sur les Alliances et les Unions universelles de
métier, libres et autogérés, va provoquer maintes oppositions. Les
résistances à tout changement institutionnel sont innombrables. Et,
sans évoquer la malveillance des banksters ou des Mafia, quels sont
les groupes qui n'ont aucun intérêt à remettre une parcelle de
leur pouvoir économique ou politique à des Unions qu'ils ne peuvent
pas contrôler ? Et leurs antagonismes sont-ils définitivement
inconciliables ?
Tout d'abord, les
puissantes Multinationales. Elles sont organisées en cartels qui
bloquent tout ce qui va à l'encontre de leurs intérêts privés ou
qui menace directement ou indirectement leur monopole et les sources
de leurs profits. Pourtant elles auraient un rôle important à jouer
dans une organisation universelle de leur secteur d'activité.
Et c'est là où
réside probablement le danger le plus sournois et un des effets
le plus pervers: Des firmes internationales pourraient imposer leurs
pratiques à toute l'Union de métier dont elles relèvent, et par
conséquent à toute la société. Mais l'État et les collectivités,
garants des institutions et des libertés, veilleraient à
l'équilibre des dynamiques sectorielles et, par leur arbitrage,
réduiraient la part d'arbitraire toujours possible, notamment les
ententes, entre monopoles collectifs de bien commun et monopoles
privés.
Quant aux pouvoirs
politiques, prisonniers de leur propre histoire, ils n'admettent que
très rarement et forcés par la voix des urnes, le partage de leurs
prérogatives ou de leurs privilèges. Ils préfèrent régenter ce
qu'ils ne peuvent contrôler, à l'exemple de ce qui, dans la
première moitié du XXème siècle, provoqua le corporatisme d'État
totalitaire, enrégimenté dans presque toute l'Europe.
Un autre danger
guette les Alliances et les Unions de métier, leur sens moral
et la défense du service public universel : les intérêts
antagonistes et l'offensive des forces en présence. Les groupes
d'intérêt internationaux, nationaux, régionaux ou locaux, les
revendications territoriales pour la captation des sources d'eau, les
dynamiques religieuses, les nationalismes étroits, les enjeux
diplomatiques de puissances pour la possession exclusive des
ressources minières... ont tous des intérêts contradictoires
paralysants. Mais au lieu de se lamenter, en constatant les
difficultés, et de se laisser envahir par le doute et l'impuissance,
essayons de les surmonter en décrivant les avantages que tous les
acteurs sociaux trouveront dans une telle réorganisation du monde.
Par ailleurs, dans plus d'un pays, entrepreneurs et salariés s'opposent (sans s'entendre comme en Allemagne) sur les horaires, la grille des rémunérations, les conditions de travail et la sécurité... Dans
certains pays même, salariés et patrons ne peuvent s'unir,
paradoxalement, au sein d'une Alliance commune car, au regard de la
loi en vigueur, il y aurait « délit d'entente » !
On peut en sourire...
AVANTAGES
Le
métier ignore les frontières politiques superficielles. Ce qui
compte désormais ce n'est plus la race, la couleur du teint,
l'idéologie, la nationalité, mais la compétence professionnelle.
Et la seule loyauté sûre est la loyauté envers la profession.
Comment la trahir ?
Prenons
l'exemple du Compagnonnage
inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par
l'UNESCO :
« R.1 :
Le compagnonnage est un système de transmission des connaissances
par l’apprentissage qui est enraciné dans sa communauté et recréé
en permanence pour s’adapter à l’évolution des environnements
sociaux...» «Son originalité tient à la synthèse de méthodes et
procédés de transmission des savoirs extrêmement variés :
itinérance éducative à l’échelle nationale (période dite du
« Tour de France ») voire internationale, rituels
d’initiation, enseignement scolaire, apprentissage coutumier et
technique [...] La formation dure en moyenne cinq ans pendant
lesquels l’apprenti change régulièrement de ville, en France et à
l’étranger, pour découvrir divers types de savoirs et diverses
méthodes de transmission de ces savoirs. Pour pouvoir transmettre
son savoir, l’apprenti doit produire un « chef-d’œuvre »
qui est examiné et évalué par les compagnons. Le compagnonnage est
généralement perçu comme étant le dernier mouvement à pratiquer
et enseigner certaines techniques professionnelles anciennes, à
assurer une formation à l’excellence dans le métier, à lier
étroitement développement de l’individu et apprentissage du
métier et à pratiquer des rites d’initiation propres au métier. »
Par
l'institutionnalisation des organisations professionnelles
indépendantes, libérons l'avenir de la tutelle de la
doxa dominante et des
égoïsmes responsables des nuisances et qui nous ont conduit
gaillardement aux impasses actuelles, au mal-être, et confions notre
destin - davantage : bâtissons notre destin par/avec les Unions de
métier supranationales les plus aptes à traiter des affaires du
globe. Leurs animateurs et leurs membres possèdent la connaissance
d'une spécialité vitale pour la société humaine. Ainsi la
politique n'est-elle plus le jeu improvisé de politiciens en mal
d'applaudissements ou d'intérêts privés, mais un domaine réservé
à des compétences reconnues qui décident de l'avenir humain en
pleine connaissance de cause.
La
conception d'une programmation compétente, la planification de la
mise en application immédiate ou progressive des décisions, la
coordination et l'intégration, dépendent uniquement des Unions de
métier spécialisées.
Par
ce moyen d'intégration sociétaire coopérative dans la
diversification communautaire et territoriale (homogénéité dans
l'hétérogénéité), on stimule la génération d'idées à tous
les niveaux et on associe la créativité individuelle à l'effort
collectif dans un fonctionnement cohérent et planifié. Par
les nouveaux moyens de communication, l'emploi des ordinateurs et des
satellites, on élargit l'autorité aux niveaux de base, facteur
intensif de croissance. Ce qui motive l'importance accordée au
travail éducatif des Unions de métier.
Cette
transformation radicale des structures de base institutionnelles
physio-sociologiques, économiques et techniques, favorise le
développement universel de l'individu. C'est ce qui doit passionner
les jeunes qui investissent l'avenir.
Enfin assisterons-nous à la naissance d'une société réellement
sans classes d'exploitants et d'exploités, d'ultra-riches et
d'affamés. Enfin une société diversifiée née de la solidarité
de fait et unie dans une œuvre commune.
L'universalisme
(ou le supra-nationalisme, sans faux-semblant) de la communauté
confédérale est, politiquement, économiquement, culturellement,
plus efficace que toutes les coopérations inter-étatiques, que les
unions d'États, que toute fédération hybride d'États-Nations...
L'impulsion nouvelle que les partenariats stratégiques amorcent dans
les politiques macro-économiques prélude à une geste appelée à
refaçonner le monde.
Et
le progrès résultera de l'extension des compétences
professionnelles et des innovations exponentielles.
La
structure sociétaire unitaire n'élève pas des murs entre les
humains. Au contraire, elle unit par le centre - l'essentiel - et
offre une fraternité réelle et non de parade,
une égalité réelle de chances, et une
justice réelle qui n'est pas une justice de classe (économique ou
idéologique) rendue arbitrairement au nom du peuple. Cette structure
voit l'émergence de la femme, indépendante et centrale, et non plus
marginale et exploitée. En ne trahissant pas la poésie, la femme
devient centre réel d'activation et de renouveau.
L'institutionnalisation
des organisations professionnelles pousse l'individu à la recherche
d'une connaissance de plus en plus précise de la réalité, à
l'invention, libérant l'imagination de ce qui l'entravait,
et à une information qualitative
réelle. Nous
voulons un avenir qui soit à l'opposé de la standardisation et de
l'uniformisation de la culture et de l'enseignement comme des arts et
des biens.
Elle
lui révèle que chaque vivant - et tout est vivant - vit en symbiose
avec tous les éléments composant la
réalité, que tout est un et que tout se tient. Que la réalité
existentielle est une. Et la science, la philosophie et les religions
parleront enfin un même langage.
Enseigner
n'est pas seulement renseigner mais élever. La structure sociétaire
unitaire initie l'homme à
ses devoirs envers lui-même, ses obligations envers les autres et
envers la nature, sans s'embarrasser de préjugés paralysants.
L'homme enfin n'apprendra plus la guerre et s'ouvrira à sa vocation
universelle de bâtisseur. La société unitaire l'initie à un monde
de réelle communication (et non plus de consommation passive) et
d'invention.
L'homme
apprend enfin à vivre ELAN et LIEN - base unique de l'éthique
sociétaire qui fonde tout l'espace de son intelligence.
Le
monde n'est pas absurde. Ce qui est absurde, c'est l'usage qu'on en
fait. On rend notre monde fatalement absurde, obscur,
incompréhensible, en multipliant, par ignorance,
veulerie et malentendus, les relations
humaines fausses ou arbitraires, les systèmes socio-économiques non
viables, et les impasses aléatoires, au lieu d'aller à l'essentiel,
au vivant. Les classes sociales, issues de la pratique quotidienne de
l'absurde, de l'injuste et du mépris, voient proliférer des
mentalités morbides par fixation maladive sur les bas-fonds, et qui
ne sont que des degrés dans la misère et les illusions.
Et
toutes les violences qui suintent des systèmes d'affrontements ne
sont que différents procédés de dissolution dans la perversion et
le goût de nuire, de détruire et de se détruire. Ce comportement
névrotique - « humain, trop humain ! » - est
provoqué par les différents ressentiments, les peurs et les
lâchetés. Et, de révulsion en révulsion, les désordres établis
sont continuellement renversés, rétablis et réorganisés en
nouveaux désordres. Au profit de quelques uns. La masse, soumise aux
slogans de l'heure, ne change que de caserne et que de cache-misère.
Il
est inutile de chercher des alibis pour camoufler encore les
faillites de nos sociétés. On se crée sa propre montagne qui
empêche d'avancer et on s'accommode trop facilement du joug. Contre
les famines et les gaspillages, contre les pollutions, contre les
révulsions sanglantes et les marches au pas, contre le nihilisme
dissolvant et la soumission des intoxiqués, il est une « troisième
voie » :
La
structure sociétaire unitaire fondée sur les Unions libres
universelles de métier constitue une révolution intégrale. Elle
n'est pas un système utopique, mais, bien au contraire, elle
appartient au domaine du réel et du seul possible qui nous reste
pour mettre fin dès à présent - et
non plus tard - pratiquement à tout le mal-être qui entrave l'homme
en tout homme.
La
structure logique sociétaire des Unions libres universelles de
métier n'est pas un palliatif temporaire. Elle permet, elle seule,
d'assurer, dès maintenant, les besoins réels des humains et de
rendre difficile sinon impossible désormais toute relation
d'exploitation.
Elle
a le pouvoir de bloquer tout arrivisme de tout aventurier politique
minoritaire fondant sa légitimité sur une prise de pouvoir par la
violence (l'intention a la valeur des moyens), ou encore sur une
majorité de suffrages, comme on l'a vu dans le passé, provoquant
une débâcle sociale sans précédent. Et puis comment y aurait-il
élection, majorité et minorité, au sein d'un ensemble organique
vivant ? La logique cellulaire n'est pas une logique de
majoritaires. Les éléments cellulaires ne votent pas la réponse
juste pour faire face aux nécessités de l'heure.
La
structure sociétaire institutionnalisée des Unions libres
universelles de métier exorcise les menaces pesant sur
l'approvisionnement alimentaire ou énergétique, le chômage forcé,
les aléas de l'incompétence ou des portefeuilles, en mettant fin au
jeu des luttes fratricides économiques, religieuses, ethniques,
politiques, idéo-illogiques marginales et artificielles. Dans cette
période d'extension de la crise économique
mondiale et d'inflation généralisée dus au taux de progression
démographique anarchique particulièrement dans les pays du
Tiers-Monde, et à un système pratiquant les affrontements par le
biais des variations brutales de l'offre et de la demande, la
structure sociétaire des Unions
universelles de métier délivre les
humains des oppositions sans cesse accrues et des affrontements entre
les intérêts qui dégénèrent rapidement en conflits armés non
maîtrisables. Et ce, au niveau individuel, comme au niveau
international.
Ce
qui devrait aboutir normalement à un nouvel ordre économique
mondial qui abolit effectivement les monopoles injustifiés et la
concentration abusive d'intérêts privés, toute possibilité de
spéculation sur les prix des produits de première nécessité et de
profit arbitraire, le gaspillage, les dégradations
environnementales, les nuisances, la fraude sur les quantités et la
qualité des produits et la corruption, issus tous du système de
concurrence déloyale...
Assurant
l'interdépendance absolue de toutes les régions, quel que soit leur
degré actuel de développement socio-économique, dans les
meilleures conditions de stabilité et d'équité, la structure
sociétaire des Unions libres universelles de
métier annonce la fin des rivalités territoriales,
d'affrontements et de guerres et enfin l'avènement d'une
civilisation d'intelligence. On peut rêver, non ?
Pourtant,
le socle existe bel et bien. Les structures n'attendent qu'une
volonté collective ferme pour unir les morceaux épars du tissu
économique et bâtir un autre monde plus équitable.
©
Claude Khal 2014
Contact :
claudePointkhalATgmailPointcom
TRAVAUX
INDIVIDUELS OU D'ATELIERS
La
présente communication, d'une importance capitale, nœud de notre
réflexion, ouvre des perspectives immenses à notre devenir
planétaire.
La
travaux se résumeront, pour chacun, à étudier dans le détail la
véridicité, la naturalité et la portée pratique de la structure
organisationnelle professionnelle sociétaire telle que nous la
définissons et à en chercher les prolongements, à tous niveaux :
sociaux, économiques, informationnels, culturels, éthiques,
écologiques... ainsi qu'à délimiter, déjà, les obstacles
prévisibles à surmonter...
RESSOURCES
& LIENS
pour
en savoir plus et approfondir la recherche
(Wikipedia ou
liens directs aux sites référencés)
Alliances
- Associations
- Compagnons
- Corps
- Fédérations
- Guildes
- Hanses
- Ordres -
Syndicats
- Unions
Histoire
des regroupements en métiers
-
Irrigation
et drainage dans l'Antiquité, qanâts et canalisations souterraines
en Iran, en Egypte
et en Grèce
et
Le
langage fleuri du « Parler
des Métiers »
Organisations
professionnelles mondiales
Association
internationale du transport aérien (IATA)
Union
postale universelle (UPU)
Parmi
les institutions mondiales à vocation professionnelle d'encadrement
des
normes et des pratiques :
l'Agence
internationale de l'énergie (AIE)
l'Organisation
internationale du travail (OIT)
l'Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO)
Organisations professionnelles en France
Organisations patronales
-
Chambre
nationale des professions libérales, confédération
interprofessionnelle
-
Confédération
de l'artisanat des métiers et des services (CNAMS)
-
Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment
(CAPEB)
-
Confédération
européenne des indépendants (CEDI FRANCE)
-
Confédération française
du patronat indépendant (CFPI)
-
Confédération générale de l'alimentation en détail (CGAD)
-
Confédération
intersyndicale de défense et d'union nationale des travailleurs
indépendants
(CIDUNATI)
-
Fédération
française du bâtiment (FFB)
-
Fédération
nationale entreprises modernes et libertés PME (FNEML)
-
Groupement des Entreprises Mutuelles d'Assurances (GEMA)
-
Mouvement
des entreprises de France (MEDEF) confédération
-
Société
française des Urbanistes (SFU)
-
Syndicat national des
hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat)
issu de la fusion du Syndicat national des restaurateurs, limonadiers
et hôteliers et du Syndicat français de l’hôtellerie, rejoints
par l’Union professionnelle des artisans cuisiniers.
-
Syndicat professionnel des
métiers et services de l'animal familier PRODAF
-
UIMM
(Union des industries et métiers de la métallurgie)
-
Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but
lucratif du secteur sanitaire médico-social et social (UNIFED)
-
Union des métiers et des
industries de l'hôtellerie (UMIH)
-
Union des syndicats et groupements
d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale (USGERES)
-
Union nationale des associations de soins et services à domicile
(UNASSAD)
-
Union
nationale des professions libérales (UNAPL)
confédération
interprofessionnelle
-
Union nationale des
syndicats français d'architectes (UNSFA)
-
Union
professionnelle artisanale (UPA)
Organisations syndicales interprofessionnelles de salariés
-
Confédération
française démocratique du travail (CFDT) affiliée à la CES
-
Confédération
française des travailleurs chrétiens (CFTC) affiliée à la CES
-
Confédération
générale du travail (CGT) affiliée à la CES
-
Force ouvrière
(CGT-FO) affiliée à la CES
-
Union
nationale des syndicats autonomes (UNSA) affiliée à la CES
-
Union
syndicale Solidaires regroupe les différents SUD
mais aussi des syndicats comme le SNJ
ou le SNUI
Organisations professionnelles dans le monde
-
Union
syndicale suisse USS
au
Royaume-Uni
-
UNISON
en
Belgique
-
Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB)
-
Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC)
-
Fédération générale du travail en Belgique (FGTB)
-
Vlaams
Economisch Verbond (VEV / VOKA)
en
Allemagne
-
Ver.di
Dans
les pays scandinaves
au Danemark
en Norvège
-
Utdanningsgruppenes
Hovedorganisasjon (UNIO - Confédération des syndicats
professionnels en Norvège)
en Suède
en
Italie
-
CGIL
Confédération générale italienne du travail
-
Confédération générale de l'industrie italienne Confindustria
en
Espagne
« Le
droit de se syndiquer existe depuis 1842
aux États-Unis. En 2002, le taux de syndicalisation était de
13,2 %. Le premier syndicat du pays fut l'Union nationale des
typographes née en 1850.
Le National
Labor Union (NLU) fut l'une des premières confédérations du
travail du pays ; fondée en 1866,
elle fut dissoute en 1872,
et remplacée par Les Chevaliers
du travail (1869)
qui réunissait quelque 750 000 membres en 1886. »
(Wikipedia)
-
AFL-CIO
-
Directors
Guild of America (Guilde des réalisateurs de films)
-
Writers
Guild of America (Guilde des scénaristes)
au
Canada et au Québec
-
Centrale
des syndicats démocratiques (CSD), Québec.
-
Centrale
des syndicats du Québec (CSQ), Québec.
-
Confédération
des syndicats nationaux (CSN), Québec presque exclusivement. -
Syndicat
des travailleuses et travailleurs de la RIO, membre de la CSN.
-
Fédération
des travailleurs du Québec (FTQ), section québécoise du
Congrès
du travail du Canada.
-
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ):
Regroupement des professionnelles en soins infirmiers et
cardiorespiratoires du Québec.
-
Métallurgistes unis
d'Amérique ou Métallos,
membre de la FTQ et de l'AFL-CIO
-
Syndicat
de la fonction publique du Québec (SFPQ), un syndicat
indépendant qui regroupe des fonctionnaires du gouvernement du
Québec.
-
Syndicat
de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec,
un syndicat indépendant.
-
Teamsters,
É.-U., Canada.
-
Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce
(TUAC).
dans
la Fédération de Russie
-
MPRA
: Syndicat interrégional de la construction automobile
en Inde
« Un
paysage syndical fragmenté et politisé »
(Etude)
-
UGTA,
Algérie
Organisations
mondiales non-gouvernementales (ONG)
Sociologie
du lien social
…
MOTS-CLÉS
Frontières
territoriales
Union
européenne (UE)