U L U M

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• une Histoire des regroupements professionnels

• un modèle prospectif d'organisation socio-économique basé sur les Unions universelles de Métier

• les Fonctions associatives contemporaines des Professions

• des Ressources et des Liens indispensables pour approfondir vos recherches.

Merci d'en citer la source : © Claude Khal

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mardi 11 février 2014

ALLIANCES ET UNIONS UNIVERSELLES DE MÉTIER

Claude Khal © - COMMUNICATION PRONOV I



ALLIANCES ET UNIONS

PROFESSIONNELLES

UNIVERSELLES

Modèle prospectif
de la structure organisationnelle professionnelle
en Unions Libres Universelles de Métier (ULUM)


Nouvelle Charte Universelle du Travail Sociétaire



SOMMAIRE DE LA COMMUNICATION PRONOV I
Envoi
Une idée neuve : un modèle prospectif de structure économique
fondé sur les Unions Professionnelles de Métier

1 - Les Unions et Alliances professionnelles
I - 1 - A - Les « associations professionnelles » du corps
I - 1 - B – Anatomie
I - 1 - C - L'organisme social coopératif
I - 1 - D - Une Histoire millénaire foisonnante des regroupements par métier
et de compagnonnage
I - 1 - E – Définitions
Modèle d'organigramme de la structure organisationnelle professionnelle
novalienne en Unions Libres Universelles de Métier


I - 2 - Les Unions Libres Universelles de Métier (ULUM)
I - 2 - A - Structuration universelle des Unions libres de métier
Prospective en clair
I - 2 - B - Fonction associative des Unions de métier
1) - L'Union de métier prend en charge l'individu qui y est affilié
2) - L'Union de métier prend en charge les recherches professionnelles
3) - L'Union de métier prend en charge les travaux spécialisés
I – 2 - C - Rôle et pouvoirs régaliens de l'État
I - 2 - D - L'infrastructure planétaire
I - 3 - Entreprises affiliées - Entrepreneuriat individuel et/ou coopératif
I - 4 - Avantage mutuel et intéressement participatif
I - 5 - Financement des travaux
I - 6 - Déontologie professionnelle - Éthique individuelle - Honneur du travail bien fait
I - 7 - Coopérateurs et Compagnons
I - 8 - le Travail : Art et Métier
I - 8 - A - Le travail sociétaire : Un ART
I - 8 - B - L'artisan artiste, maître d'œuvre
I - 8 - C - L'initiation
I - 9 - Gouvernement Mondial des Métiers par les Unions Universelles de Métier
formant un « MAGISTERIUM » de compétences

Freins et oppositions prévisibles
Avantages

RESSOURCES et LIENS pour approfondir la recherche

Associations – Unions – Guildes – Syndicats – Corps – Alliances – Fédérations – Hanses

Histoire des regroupements par métier

Organisations professionnelles mondiales
Organisations professionnelles en France
Organisations patronales

Organisations syndicales interprofessionnelles de salariés

Organisations professionnelles dans le monde

au Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas,
en Italie, en Espagne, en Pologne, dans les pays scandinaves,
aux États-Unis d'Amérique, au Canada et au Québec,
en Inde et dans la Fédération de Russie
Autres organisations syndicales de salariés dans le monde
Organisations mondiales non-gouvernementales (ONG)
Sociologie du lien social

MOTS-CLÉS
                                                                                                                                    




ENVOI

Les structures existent. Alors allons droit au but et, d'un coup de pied magistral, cassons la vitre teintée de préjugés normatifs qui nous empêche de voir.
Essayons donc de penser autrement la structure économique, en polytechnicien qui se rend compte des difficultés non seulement sémantiques mais d'organisation pour refaçonner le monde... Nous n'utiliserons pas le discours, la terminologie et les lieux communs syndicaux ou patronaux, ni les concepts des économistes qu'ils soient atterrés ou en cour, ni les platitudes et les schémas normalisateurs d'une majorité de politiciens sans imagination déroutés par la complexité du monde. Et ne nous laissons pas décourager ou intimider par « ceux qui sont revenus de tout sans jamais être allés nulle part » (L. Macé-Scaron). Procédons par étapes, en architectes rompus aux méthodes directes et pratiques, et examinons la maquette avant de disposer le socle et de réunir les conditions les plus favorables pour commencer à bâtir.

UNE IDÉE NEUVE : UN MODÈLE PROSPECTIF
DE STRUCTURE ÉCONOMIQUE
FONDÉ SUR LES UNIONS PROFESSIONNELLES DE MÉTIER

Notre réponse au désordre du monde est radicalement «innovante». Nous la dirons sans simplification, approximation ou généralité.
Nous ne visons pas à augmenter ou à limiter la production, à réduire le chômage, ou à limiter les heures de travail ou la hausse des prix... (de multiples organisations locales ou internationales s'en chargent, sans trop d'effet, certes). Nous avons un projet reconstructeur qui consiste à transformer les structures de base de l'économie par une réorganisation radicale - qui, elle, a une ambition de salut public. Tenter sans connivences de corriger les injustices, d'éliminer complètement ou de réduire drastiquement le chômage, cet enjeu vaut la peine, non ?...
Dans la perspective d'une science de l'organisation ouverte, tout est-il vraiment à changer sans délai ? Est-il impossible d'imaginer une initiative et une mutation capables, hors du statu quo institutionnel et de ses bigots, de la pensée binaire et de ses dérives, d'asseoir une orientation différente de l'économie ? Un socle existe pourtant depuis des millénaires et nous passons à côté sans le voir. Notre besoin de l'utiliser est irréductible, si l'on veut vivre dans un monde régulé plus pacifié.
Nous avons la conviction de pouvoir recomposer le modèle social global sans heurts en proposant un modèle prospectif de structure économique organisationnelle fondée sur les Unions professionnelles de Métier (UPM) capable de créer une dynamique collective : Structure naturelle, universelle non artificielle, car elle se retrouve dans l'organisation cellulaire de tout être vivant - et qui pourrait, seule, selon une stratégie générale précise de rénovation, éliminer radicalement les principales causes de mal-être social et fonder une civilisation sociétaire. Nous avons nommé la structure organisationnelle unitive des associations professionnelles universelles.
La morphologie du corps socio-économique sociétaire, telle que la conçoit notre raisonnement central, se présente donc comme identique à la morphologie structurale du corps humain, formé de chaînes cellulaires différenciées spécialisées. Structure naturelle retrouvée de la vie. Mais en la dépassant, car l'Homme est bien plus que sa biologie. Il est maître d'œuvre d'un avenir constamment ouvert.
L'organisme social se trouvera régi donc par des Unions de métier, partenaires coordonnés et non plus concurrents, ayant d'autres attachements que les motivations exclusives de profit ou de rendement. Elles travaillent librement à concevoir, à planifier et à appliquer une programmation rationnelle à l'échelle locale, régionale ou universelle. Elles développent un plan stratégique et une gestion rigoureuse, technicienne et non technocratique, pour une régulation efficace de l'activité économique. Elles assurent la maîtrise des cycles conjoncturels par l'utilisation efficace de la totalité des connaissances et des technologies disponibles.
Le pouvoir économique serait ainsi unanimement partagé et non plus concentré entre les mains d'intérêts privés et de certains centres de décision intéressés exclusivement par le profit financier à court terme. Ce qui assurerait la redistribution coordonnée des tâches et des responsabilités de la répartition des tâches entre toutes les Unions, éliminant tout conflit ou du moins les réduisant, notamment dans les territoires aujourd'hui litigieux... Comment y aurait-il alors d'oubliés de la croissance ?
Cette communication fait figure d'une nouvelle charte universelle du travail sociétaire et sera lue comme telle. Nous y suivons un plan discursif régi par l'organigramme (voir infra) de la structure organisationnelle professionnelle. Sans littérature superflue.

Que le lecteur suive notre démarche jusqu'à son terme, même s'il ne se trouve pas d'accord avec nos prémisses et nos assertions- dont nous nous chargeons ultérieurement de prouver la validité. Quant à ceux, nombreux, qui ont « ce goût effréné des étiquettes » (J. Julliard), preuve d'une grande paresse de l'esprit, nous leur demanderons de tenter de raisonner juste et d'éviter toutefois les appellations abusives ou non-contrôlées, comme « biologisme », « néo-corporatisme », ou « néo-fonctionnalisme », à part, évidemment, celle de « novalien » qui caractérise notre démarche concertante et innovante de salut public...

I - 1 - UNIONS ET ALLIANCES PROFESSIONNELLES

Notre principal projet n'est pas de fabriquer à partir du néant de nouvelles structures socio-économiques, car le socle de l'organisation universelle des métiers existe, mais de retrouver l'ordre de la nature et appliquer ses lois structurantes à la société humaine. Le corps humain vivant nous servira, ici, d'exemple.

I - 1 - A - Les « associations professionnelles » du corps
Le corps humain est un organisme uni, un système complexe évolutif formé d'organes et de fonctions où tout se coordonne et interagit sans se subordonner. Et son unité n'est pas le fait du hasard mais de la mission cellulaire - propre à chaque cellule, à chaque ordre de cellules, à chaque ensemble partiel, de leur vocation fonctionnelle codée (préétablie), à réaliser un organisme sain et à le vivifier grâce à leur vitalité intrinsèque unitaire. Et aucune fonction ne peut se pétrifier dans cet ensemble vivant, stable (homéostasie), régulé, hautement harmonisé.
Chaque cellule, bien qu'elle soit à l'origine pluripotente, se différencie par son code épigénétique, se spécialise, s'ordonne finalement à un groupe de cellules régi par un objectif différencié, par un travail particulier et unique à accomplir : édifier les os, former les cheveux, la peau, etc. Aucune cellule ne travaille isolément, indépendamment et à sa fantaisie. L'activité de l'ensemble converge vers un objectif unique : l'harmonie, la santé.
Les kystes ne se forment que lorsque se dérègle un mécanisme fonctionnel. Les cellules programmées pour tel travail - et pour aucun autre - se retrouvent alors désorientées et prolifèrent dans un endroit éloigné de leur destination première préétablie, provoquant des douleurs, symptômes d'un dérèglement organique. En traiter la cause est vital pour la survie de l'organisme.
Ainsi, contrairement à l'opinion répandue et acceptée aveuglément, le corps vivant ne se présente pas comme un État totalitaire fabriqué, centralisé. Mais bien plutôt comme un vaste organisme composé d'associations de cellules singulières, décentralisées dans leur fonction, leur action (en mutualité économique), et centralisées pour leur coordination nourritielle informationnelle et décisionnelle, par les systèmes sanguin et nerveux spinal et sympathique.
L'harmonie - la santé - résulte fondamentalement de la concordance pleinement consciente et volontaire de tous les efforts singuliers vers un but commun, codé, préétabli. L'unité de l'être multicellulaire résulte de l'initiative de chaque cellule orientée dans un but commun. La logique cellulaire n'est pas une logique de majoritaires. Et la structure de l'ensemble n'est pas démocratique, totalitaire ou anarchique, mais coopérative, sociétaire. (cf  : Edgar Morin : Physique > biologie > anthropo-sociologie)
Tout dans la nature est échange entre complémentaires spécialisés. Les cellules techniciennes échangent entre elles leurs mutuels apports. La nature ne spécule pas. Elle ne vend ni achète par enchères. La nature procède par échanges et transactions complémentaires. C'est son commerce - au sens premier de relations qui consistent à donner et à recevoir.
Mais l'homme, lui, est un être différent de ce qui le compose et l'anime. Il se différencie des règles de sa biologie par son caractère indépendant, sa curiosité universelle, son inventivité sans cesse renouvelée, comme par son égoïsme ou sa volonté de puissance, nuisant souvent à lui-même, aux autres et à son environnement. La nature est «holiste », elle constitue des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties. Tout « biologisme » serait donc malvenu.
Essayons, toutefois, de modéliser la structure économique du corps social différemment.

I - 1 - B - Anatomie
Les associations cellulaires « professionnelles » du corps travaillent conjointement à assurer au corps vivant sa structuration continue, son entretien et son développement au moyen des spécialisations de base formant, en synergie :
1 - les structures osseuse et tissulaire ;
2 - les systèmes circulatoire et lymphatique ;
3 - les structures informationnelles complexes.

Le squelette : Structure de soutien de base. La charpente architecturale.
Le système musculaire : Structures préhensives de réalisations physiques. Formation tissulaire organique...
Les systèmes circulatoire et lymphatique : Circulation, utilisation et protection des ressources vitales. Activités biologiques. Structures de gestion. Assistance mutuelle. Pouvoir opérationnel dont l'exercice s'articule harmonieusement avec le système informationnel.
Les systèmes nerveux : Structures informationnelles. Mémoires associatives ou hiérarchisées. Matrices de codage et de décodage. Centres de références (centration du savoir en banque). La pensée volontaire et relationnelle. Planification centralisée. Aménagement en circuits logiques, organisation rationnelle de la vie cellulaire sociétaire relationnelle. Pouvoir synthétique décisionnel jamais arbitraire ou arbitral mais unanime. L'initiateur. Induction amplifiante de projets. Pour la nutrition bio-culturelle et bio-physiologique.
Enfin, l'énergétique vitale en synergie : le génie du corps vivant. Homocentre qui réalise l'unicentrie corporelle coopérative et sociétaire. Le dessein qui soutient et meut l'ensemble organique dans la voie qui est la sienne, pour aboutir finalement à l'individu avec non seulement ses pulsions mais sa liberté et l'intelligence de ses projets.

I - 1 - C - L'organisme social coopératif
Le corps humain, tout comme le corps social coopératif sociétaire considéré dans son ensemble, n'est donc pas seulement un assemblage d'éléments matériels, mais un agrégat d'entités conscientes, actives, spécialisées, unies en vue de réaliser un dessein commun assigné, dans l'extension intégrale de leurs possibilités.
Les Unions de métier (UM) sont donc des associations professionnelles locales, régionales, supra-nationales ou universelles d'individus ou de groupes d'individus spécialisés dans une technique particulière et possédant une tradition et une orientation communes et exerçant entre eux une solidarité active. Ces Unions possèdent une personnalité juridique, morale et économique, sans tutelle de l'État.
Nommons UNIONS, ALLIANCES, GUILDES, COMPAGNONNAGES, COMPAGNONS DU DEVOIR, CORPS, HANSES, LIGUES, CONFRÉRIES, CENTRALES, COALITIONS, JURANDES, CARTELS, CONSORTIUMS, CONSEILS, SYNDICATS, SOLIDARITÉS, FÉDÉRATIONS, ces associations professionnelles autonomes mais unies dans une solidarité de besoins et d'aspirations communs, ORDRES DE MÉTIER RÉGLÉS qui s'auto-gouvernent, « classes » fonctionnelles, groupes d'intérêts publics, organismes syndicaux multiformes, fédérations d'indépendances et d'interdépendances par-dessus les frontières...
Il ne s'agit donc pas de créer des États corporatifs ou de régimes syndicalistes dans lesquels les Unions de métier seraient des organismes d'État soumis à la volonté d'un pouvoir politique, quel qu'il soit. Dans la nouvelle organisation économique dont nous dessinons à grands traits le modèle et la portée prospective, les principes d'autonomie et de solidarité interne sont inséparables des principes d'expertise et d'universalité. Le partenariat et la co-gestion universels sont bien la solution d'avenir. (Voir infra)

I - 1 - D - Une Histoire millénaire foisonnante des regroupements par métier et de compagnonnage
Je renvoie ici à des sites très bien documentés sur les regroupements par métier dans l'Antiquité puis au Moyen-Âge aussi bien en Grèce et à Rome qu'en Egypte, en Mésopotamie, en Inde ou en Chine, en terres d'islam comme dans les sociétés médiévales d'Occident... Les mutations des temps modernes y sont décrites également d'une manière exhaustive. De nombreux liens favorisent la lecture de cette abondante documentation.
Pour commencer, portons un regard sur l'histoire de l'Architecture, de la construction et de ses acteurs, les associations, collèges ou corporations d'ouvriers et d'artisans spécialisés. Périclès dans un discours énonce : « Nous avions la matière première, pierre, airain, ivoire, or, ébène, cyprès ; nous l’avons fait travailler et mettre en œuvre, par tout ce qu’il y a d’artisans : charpentiers, mouleurs, fondeurs, tailleurs de pierre, brodeurs, doreurs, sculpteurs en ivoire, peintres, orfèvres. Et nous employons sur mer, au transport de tous ces objets, les équipages et les vaisseaux du commerce, les matelots et les pilotes de l’État : sur terre, ces travaux occupent les charrons, les voituriers, les charretiers, les cordiers, les tisserands, les cordonniers, les paveurs, les mineurs. » (Wikipedia d'après Plutarque).
A Rome, « Le premier empereur qui se montra favorable aux associations ouvrières, fut Sévère Alexandre (222 à 235). Dans l'intérêt du commerce et de l'approvisionnement de Rome, il établit dans la ville un grand nombre de fabriques; pour y attirer les marchands, il leur accorda les privilèges les plus étendus. Enfin il organisa en collèges les marchands de vins, les marchands de légumes, les cordonniers et tous les métiers en général. Il fit plus : il leur donna une sorte de constitution municipale en mettant à leur tête des défenseurs tirés de leur sein, et en réglant la juridiction à laquelle ressortiraient leurs procès.» (Wikipedia).

En Egypte, au temps des Pharaons, les organisations corporatives avaient un rôle majeur, que ce soit dans le travail agricole, la chasse, la pêche ou la construction, dans le travail de la pierre et du bois, du cuir, du métal ou de la glaise, sans oublier l'importance des corps d'architectes, de mariniers, de tisserands, de scribes, de copistes, de musiciens, de sages-femmes, de vétérinaires et de la confrérie des embaumeurs. (cf Les métiers dans l'Egypte antique).

En Mésopotamie et en Perse, avec la naissance d'importants centres urbains, les associations de métier s'épanouirent et étendirent leurs ramifications jusqu'à la Méditerranée, comme la corporation des verriers, qui perdure jusqu'à nos jours à Venise. L'empreinte corporative la plus importante est celle qu'ont laissé les corps d'architectes qui ont construit les premières grandes cités-états comme Ur, Sumer. Suse et Babylone ont fait l'admiration d'Alexandre le Grand et d'Aristote, avec leurs ziggourats, leurs colonnades innombrables, leurs arts et leurs métiers organisés.

En Chine impériale, les Guildes professionnelles étaient les outils indispensables à une administration omnipotente, sans pour autant disposer de chartes ou de protection juridique.

Chez les peuples indo-européens, l'organisation de la fonction économique et technicienne dépendait des arts et métiers exercés par les agriculteurs-éleveurs et les artisans. (cf Persée. et Wikipedia.)

En Inde classique, dans l'Empire Gupta, « les activités artisanales et commerciales des villes sont encadrées par les « guildes » (shreni). Elles regroupent des métiers qui sont généralement concentrés dans un seul quartier. Elles ont leur propre organisation, avec leurs règles, des administrateurs, et exercent traditionnellement un pouvoir fort au niveau local, d'autant plus qu'elles peuvent prêter de l'argent... Ces institutions exercent donc une influence non négligeable dans la société, et le pouvoir royal doit les prendre en compte pour gouverner, ce qui explique qu'elles prennent part aux conseils urbains. »

Dans les cités-états aztèques, l'économie était organisée en métiers chargés de l'agriculture, de la chasse, du commerce, des transports... Les marchands par exemple, « les pochteca constituaient un groupe social très distinct des autres : ils habitaient des quartiers qui leur étaient réservés, se mariaient entre eux et avaient leurs propres tribunaux. » (cf Les Aztèques.)

Les débuts de l'Artisanat et des métiers en Grèce furent difficiles car les compétences exercées étaient souvent multiples. Quelques métiers, confiés à des esclaves, à des affranchis ou à des « mercenaires », étaient reconnus. A Rome, Artisans et Compagnons se sont regroupés et on commença à les distinguer fiscalement. Les professionnels sont reconnus grâce à leur talent ou à leur expertise : charpentiers, forgerons, architectes, orfèvres, agriculteurs, boulangers, potiers, filatiers, drapiers, teinturiers, cordonniers, graveurs, sculpteurs, négociants, armateurs et navigateurs (cf La navigation et ses métiers dans l'Antiquité), médecins (cf La médecine durant l'Antiquité romaine), parfumeurs (cf L'histoire des parfums et des corporations de parfumeurs de l'Egypte à nos jours), etc. L'irrigation et le drainage, les canalisations souterraines étaient l'œuvre de spécialistes dont les connaissances et le savoir-faire étaient hautement appréciés. (cf Pierre Briant : Irrigation et drainage dans l'Antiquité, qanâts et canalisations souterraines en Iran, en Egypte et en Grèce). L'influence de ces collèges ou classes fonctionnelles fut telle que le pouvoir politique leur conféra une personnalité juridique, notamment pour mieux organiser et encadrer la population. Chaque groupement professionnel avait ainsi un nom, un statut, une organisation interne, un culte, une caisse de solidarité, des privilèges...

Au Moyen-Âge, les collectifs ou Collèges d'Artisans gallo-romains ont subsisté, puis se sont transformés, grâce à la christianisation et au développement urbain et démographique, en Métiers réglés : Compagnons, Guildes, Corps, Confréries, Hanses... Chaque collectif se distinguait par un monopole professionnel patenté, un nom allié à un saint patron, (St Yves les Avocats, St Joseph les Menuisiers), un quartier réservé, des règlements spécifiques, une hiérarchie de compétences, une conscience de groupe, des rituels d'initiation et de formation au métier, une sécurité de l'emploi, une solidarité horizontale (Bourse de travail, assurance santé et secours mutuel, frais d'obsèques) ainsi que la mise en scène sociale de son prestige. Il fixait les salaires, les prix et veillait à la qualité de ses prestations et à la rigueur de ses pratiques professionnelles. Après leur formation et leur Tour de France, les Apprentis devenus Compagnons étaient encadrés par des Maîtres qui dirigeaient les ateliers et qui avaient pu créer un chef-d'œuvre, témoin de leur habileté.
Le Livre des métiers (Les Etablissements des Métiers de Paris) a été rédigé vers 1268 par le prévôt de Paris Étienne Boileau qui réorganise les communautés de métiers. C'est le premier grand recueil des statuts détaillant les métiers parisiens, registre sur lequel sont consignés leurs coutumes, leurs solidarités et leurs règlementations...

La concurrence entre ces collectifs de métier et leur esprit tourné toujours vers l'innovation technologique, permirent la découverte de nouvelles techniques, notamment dans le bâtiment, le tissage, la construction navale, la navigation, le transport, et, plus tard, dans les métiers de l'imprimerie et du livre (typographes, imprimeurs). De nouvelles corporations professionnelles virent aussi le jour comme les chapeliers, les tailleurs, les dentelliers, les bottiers, les couteliers, les bateliers, les tonneliers ou les ébénistes, tout comme, en 1321, la corporation des ménestrels, musiciens et saltimbanques (cf La Menestrandise)... L'essor des pôles commerciaux (Venise, Gênes, Florence, Bruges...), des transports, des lettres de change, de l'assurance maritime (Gênes), déclencha l'aventure de la renaissance et de la modernité.

En islam, « la structure initiatique des corporations est attribuée à un héros éponyme, Salman Al Farisi, mazdéen converti à l'islam... Il aurait organisé les corporations de 51 métiers reconnus... Salman établit une doctrine de l'honneur artisanal, appelée « futuwwa » dont la base reposait sur un consensus hiérarchique, un rituel initiatique et la qualité du travail bien fait. On eut ainsi un maillage presque complet de toutes les catégories professionnelles d'artisans reconnus, qui assuraient une formation professionnelle mais aussi humaniste, à l'image de celle des « Compagnons du Devoir » d'Europe. Elle s'étendait aux non-musulmans, chrétiens, juifs, mazdéens, sabéens, hindous très présents dans les métiers de l'orfèvrerie, de la décoration, ou comme médecins. » (cf Christian Lochon : Corporations et Confréries en islam).
Quant aux métiers du bâtiment, leur organisation suivit l'exemple et les pratiques architecturales de Byzance. On en a dénombré plus de vingt métiers différents interdépendants en Occident musulman (Andalousie). (cf Y. Benhima : Thèse Lyon 2). Leur savoir-faire contribua pour une large part à l'éclosion de l'architecture gothique.
A partir de la Sicile musulmane puis normande et les républiques maritimes italiennes, l'artisanat d'art s'étendit aux cités continentales européennes et y développa le travail des tissus importés d'Orient et de Byzance, notamment du coton d'Arabie et de la soie d'Orient, créa les broderies, le brocard, les draps d'or... Ce qui, grâce notamment aux négociants avisés et à l'essor commercial de leurs réseaux, enrichit considérablement les vêtements, les décors et l'ameublement médiéval occidental et remplaça avantageusement la rigueur monacale romane et la rugosité des mœurs qui codaient strictement le port de signes catégoriels ostentatoires, en introduisant le chatoiement flamboyant des couleurs et des étoffes, amorçant ainsi le faste de la Renaissance. (cf Le tissu au Moyen-Age)...
André Raymond, dans son texte remarquable sur « Les transformations des corporations de métiers au Caire du xviiie au xixe siècle », note, concernant les corporations de métiers traditionnelles en Egypte, «  qu’il n’y a pas de mot en arabe pour désigner la « corporation de métier. Dans l’usage courant les corporations de métiers sont appelées ṭā’ifa (pl. ṭawāif) un mot qui a le sens général de « groupe » et qui s’applique aussi bien aux communautés géographiques de quartiers (ḥāra), ethniques (communautés turque, syrienne...) ou religieuses (juifs et chrétiens) et aux soufis. Hirfa signifie « métier » plutôt que « corporation », et ce n’est guère que dans les expressions arbāb al-ḥiraf ou arbāb al- ḥiraf wa l-ṣanā’i’ (maîtres des métiers, maîtres des arts et métiers) que ḥirfa prend le sens de « corporation ». Les mots ṭarīq, ṭarīqa n’apparaissent que dans les « catéchismes » de corporations (futuwā) : ils appartiennent au vocabulaire du soufisme, ce qui est intéressant pour ce qui concerne l’aspect « initiatique » de la corporation. »

L'Histoire moderne fait également une très large place à ces groupes sociaux professionnels exceptionnellement dynamiques dans l'exercice de leur activité et leur créativité aussi bien que dans l'organisation de la société. « Les corporations et leurs productions très spécialisées ainsi que les contrôles de la qualité et des prix qu'elles réalisaient avaient créé des conditions favorables aux évolutions. Ainsi, dans la métallurgie et la mécanique de précision comme dans le textile, l'industrie minière et l'imprimerie, des innovations techniques révolutionnaires furent trouvées, qui purent être mises en œuvre à l'époque moderne. La plupart de ces découvertes étaient apparues dans le cadre des métiers organisés en corporations. » (cf Sabine (von) Heusinger : Les corporations de Strasbourg au Moyen Age).
Cependant, les ajustements et les régulations sociales et économiques aussi bien que les adaptations technologiques, modifièrent le champ d'action des collectifs de métier et leur organisation. L'émergence de nouveaux pouvoirs en limita l'influence ou contint leurs prérogatives. Les syndicats patronaux se dissocièrent des syndicats des salariés. Les démocraties firent jouer les influences des lobbies dans l'élaboration des lois et les prises de décision. Le tissu financier devint incontournable. Les intérêts des uns et des autres se contredirent dans un bruit de fond médiatique ou dans des mises en scènes bien agencées.

En Grande-Bretagne, le syndicalisme ouvrier moderne naît avec les Trade Unions, qui, longtemps interdits et réprimés, constituent aujourd'hui les forces vives du Labour Party. (cf Trades Union Congress). 59 organisations nationales dans 31 pays membres de l'OCDE y sont affiliées, regroupant et organisant près de 66 millions de membres et de travailleurs qualifiés (cf Trade Union Advisory Committee).

En France, les édits libéraux de Turgot suppriment en 1776 Jurandes et Maîtrises (qu'on nomme depuis Corporations), interdit les coalitions de métiers au nom de la liberté d'entreprise, ouvrant la voie à la prolétarisation des ouvriers, corvéables à merci, sans organisations pour en défendre les droits. Puis la Révolution abolit les privilèges de l'Ancien Régime au profit de la bourgeoisie. « La loi Le Chapelier du 14 juin 1791 interdit les syndicats ou toute forme d'association ouvrière de ce type. Les classes dirigeantes privilégient le contrat individuel reposant sur la volonté libre des deux intéressés, en l'occurrence le patron et l'ouvrier : entre les libertés, elles choisissent la liberté du travail contre la liberté d'association. En fait, le travailleur vend sa force de travail pour survivre et ce qu'il reçoit comme salaire est un salaire de subsistance. » (cf Le mouvement ouvrier et le syndicalisme – SUD)
Napoléon toléra le Compagnonnage, et, paradoxalement, organisa l'administration de l'État et de l'armée en décalquant pour une grande part l'organisation corporative et ses règlements : recrutement et formation des fonctionnaires, école militaire, grades, avancement et carrières, couverture santé, pensions, corps d'inspecteurs, intendance, logistique des approvisionnements et transport (cf les Trains des équipages militaires), médecins, chirurgiens et hôpitaux militaires, cantines et magasins avec leurs cantinières, blanchisseuses et vivandières, tribunaux administratifs et militaires, etc. L'État devint ainsi le premier employeur de France.

Pour défendre les travailleurs livrés à eux-mêmes au XIXème siècle, depuis l'interdiction des regroupements professionnels, et dénoncer les injustices qu'ils subissent, l'Église romaine, s'inspirant des études et des propositions des Jésuites et de l'Union de Fribourg, inaugure sa politique sociale en publiant en 1891 l'encyclique Rerum Novarum. Celle-ci condamne les causes de la misère des ouvriers. Elle encourage la création d'organisations capables de défendre leurs droits et de pratiquer une solidarité active au sein d'une société organique. Ces valeurs de référence se concluent principalement par la formation du syndicalisme chrétien et la constitution de la Démocratie chrétienne.

En Europe, durant la première partie du XXème siècle, s'affirment et se développent les organisations syndicales tandis que naissent des régimes dictatoriaux qui vont les contrôler et les embrigader. Le corporatisme d'association professionnelle est ainsi à distinguer du corporatisme autoritaire d'État totalitaire, qui ne fut qu'un leurre. (cf Encyclopædia Universalis) : « La distinction entre corporatisme d'État et corporatisme d'association est si importante qu'elle scinde pratiquement en deux l'école corporatiste. Le corporatisme d'État est le seul des deux qui, dans les temps modernes, ait eu des applications pratiques : il s'est alors agi de politiques autoritaires, créant de toutes pièces des organisations corporatives à objet économique et social, d'affiliation obligatoire et étroitement soumises aux directives et au contrôle de l'État. Ainsi du fascisme mussolinien, du corporatisme salazarien au Portugal, du phalangisme espagnol et, à certains égards, du national-socialisme hitlérien. En France, sous l'occupation allemande, le gouvernement de Vichy afficha des intentions corporatistes, mais les législations et réalisations ne furent que les articles d'un programme général d'économie dirigée. »

En Suisse, le journal l’Ordre professionnel « est publié par les groupements patronaux affiliés à la Fédération genevoise des corporations, ancêtres de la Fédération des entreprises romandes Genève. Les objectifs qu’il s’assigne : promouvoir la paix sociale, la solidarité professionnelle, combattre la lutte des classes et l’étatisme.... L’ordre social qui se généralise autour du partenariat social s’en inspire largement, à tel point que son héritage joue encore un rôle fondamental dans la Suisse contemporaine. Il se manifeste dans des concepts tels que la paix du travail ou le partenariat social, qui jouent un rôle essentiel dans la prospérité et la stabilité du pays. » « Alors que 150 entreprises étaient affiliées à la Fédération genevoise des corporations en 1932, la Fédération des Entreprises Romandes Genève compte maintenant 75 associations professionnelles et 26.000 entreprises membres, dont 9.000 indépendants. » Ses prestations : Passeport pour l'accès aux services, assurances sociales, prévoyance professionnelle, service d'assistance juridique, un service des salaires, offres d'emploi... (cf Fédération des Entreprises Romandes de Genève)

En Europe, les corporations des ébénistes, des menuisiers et des tonneliers forment une alliance qui perdure aussi bien en Belgique qu'en France. Leurs estampilles ou marques de fabrique, portent les initiales ou le nom d'un maître ébéniste. C'est à Bruxelles que l'on trouve, « construite en pierre en 1644, la Maison de la Corporation des Ébénistes, dont les outils décorent la façade. » (cf Corporation des ébénistes en Europe).

Dans Gouvernance et Emploi,(décembre 2008), Franz Clément aborde de manière complète la notion de « social-corporatisme » (Pierre Rosanvallon) et de « néo-corporatisme », son historique, ses théories, ses définitions génériques et ses applications au modèle luxembourgeois de relations professionnelles. Ses tableaux relèvent les différences entre corporatisme sociétal ou libéral, en précisant les distinctions établies par Durkheim, Cotta et La Tour du Pin, Suppiot et Allegrezza, Schmitter, Muller et Saez, etc.

Le modèle et l'esprit corporatif des compagnons bâtisseurs (construction des Temples égyptiens, du Temple de Salomon, des cathédrales, leurs ateliers opératifs, loges, outils, symboles, mots de passe, voyages et signes de reconnaissance, leurs rituels d'initiation aux secrets du métier selon les grades d'apprenti, de compagnon, de maître) a inspiré la constitution de la Franc-Maçonnerie dans son art d'initier à la symbolique philosophique et de bâtir une société fraternelle à travers leurs loges régulières et leurs diverses obédiences (regroupement de Loges) telles que la Grande Loge unie d'Angleterre, la Grande Loge de France (GL), le Grand-Orient (GODF), la Grande Loge Nationale Française (GLNF), le Droit Humain, l'Ordre de Memphis-Misraïm, la Grande Loge Féminine de France (GLFF), la Grande Loge suisse Alpina, la Grande Loge du Québec, Prince Hall aux États-Unis, ou le Grand Orient Arabe Œucuménique (GOAO)...

Au Canada, Éric Montpetit définit les enjeux du Compagnonnage professionnel corporatiste au Québec : « Qu’entend-on par « mode corporatiste de relations entre l’État et la société civile»? Le concept de corporatisme mérite d’être expliqué, car on lui accole souvent une connotation péjorative. On parle de corporatisme lorsqu’une relation quasi institutionnelle est établie entre l’État et des groupes représentant divers segments de la société civile. Ce mode de relations entre l’État et la société civile favorise la négociation des politiques gouvernementales. Le Québec est à peu près le seul endroit en Amérique du Nord où la relation entre l’État et la société civile est largement régie par le mode corporatiste. Les grands sommets, tels que le Sommet du Québec et de la jeunesse, en sont les manifestations les plus visibles. Ils ont pour but de définir les grands problèmes de la collectivité et de proposer des pistes de solutions. Ils contribuent à dresser l’ordre du jour du gouvernement. Les nombreuses tables de concertation institutionnalisées au niveau des différents secteurs sont les manifestations les moins visibles du corporatisme québécois. Ces tables ont pour objectif d’élaborer les politiques gouvernementales face à des problèmes bien précis. Contrairement aux grands sommets, les tables de concertation agissent au niveau de l’élaboration des politiques gouvernementales. » (cf une archive d'Options politiques).

Aux États-Unis d'Amérique, le terme « Corporation » correspond à une société anonyme (SA) en France. Ce sont les termes Association, Federation, Guild, Congress et Union qui désignent les groupements professionnels, tels que American Federation of Labour - Congress of Industrials Organisations, Air Line Pilots Association, American Federation of Musicians, Directors Guild of America (réalisateurs de films), National Education Association, Transport Workers Union, United Mine Workers of America, United Steelworkers, Writers Guild of America (scénaristes)... (cf le syndicalisme aux USA et droit du travail aux USA (Wikipedia).

Parmi les Organisations, Associations, Unions, Syndicats professionnels internationaux, citons : le Conseil national des Barreaux, l'Association internationale du transport aérien (IATA) , l'Union postale universelle (UPU), et parmi les institutions mondiales à vocation professionnelle d'encadrement des normes et des pratiques : l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO), l'Agence internationale de l'énergie (AIE), etc.

La liste des Syndicats dans le monde est impressionnante. La liste des syndicats professionnels, plus exhaustive, regroupe, en plus des organisations de salariés, les organisations patronales de chefs d'entreprise et d'entrepreneurs de tous les corps de métier qui participent au dialogue des partenaires sociaux. Mais les rationalisations toujours impeccablement justifiées ne suffisent plus à rendre cohérentes des sociétés déboussolées...
Il nous faut à présent passer un nouveau cap. Le modèle novalien que nous préconisons ouvre de nouvelles perspectives. C'est bien sur ce socle solide d'organisations professionnelles existantes, fortes d'une expérience multidisciplinaire séculaire, que notre modèle socio-économique va s'appuyer. Les Unions libres universelles de Métier représentent l'avenir, qu'elles soient locales, régionales, continentales ou universelles...

I - 1 - E - Définitions
L'Union libre professionnelle de métier est une sphère d'appartenance sélective et de référence. Elle permet à chaque trajectoire individuelle de définir sa socialisation par un engagement et un attachement motivé, une identité catégorielle de réseau facilitant la reconnaissance et la légitimité de son savoir et de ses missions, tout comme l'identification de ses compétences. Son implication dans ce cadre souligne sa motivation, sa mobilisation, ses performances tout comme son sentiment de justice et d'utilité sociale dans la réalité de son exercice.

L'Union libre professionnelle est un service public formé en corps auto-régulé pour l'exercice des arts et métiers dont il a le monopole.

Pour clarifier les enjeux, il nous faut à présent définir les différences entre emploi, fonction, métier et profession. J'invite le lecteur à se reporter à la thèse incontournable de Robert Holcman sur l'Ordre sociologique et l'appartenance professionnelle. Il note avec pertinence : « La profession se caractérise par le prestige et la position sociale qu’elle accorde à ses membres, ainsi que par le fait qu’elle s’exerce au sein de l’organisation de travail. La profession a davantage de points communs avec le métier qu’il n’en est généralement fait état – avec certains métiers en tout cas : la technicité, le besoin d’une formation longue, la nécessité de l’expérience et du compagnonnage, rapprochent certains métiers et certaines professions. »

Robert Holcman cite C. Dubar et P. Tripier (Sociologie des professions – Colin 1998) pour qui « le terme « profession » possède quatre sens : une déclaration (identité professionnelle) ; un emploi (classification professionnelle) ; un métier (spécialisation professionnelle) ; une fonction (position professionnelle). Ils voient dans le processus historique et culturel de constitution des professions dans les modèles protestants anglo-saxons et catholiques latins l’explication de la différence de sens accordé au même terme en anglais et en Français. Ils distinguent ainsi trois modèles professionnels : le modèle de la profession-corps, où la profession s’identifie à la notion théologique du Corps et à sa transposition organisationnelle dans les corps d’Etat ; la profession-confrérie, fondée sur un modèle collégial empreint du droit germanique et de l’éthique puritaine protestante ; la profession illégitime, définie par la critique des marchés fermés chez Smith et Marx ».

Quant au terme « corporation », il est emprunté de l'anglais. Inconnu avant le XVIIIème siècle, il définit depuis, avec le sens de former un corps constitué à statut juridique, une communauté civile, une association de métier avec ses catégories hiérarchisées, ses règles et ses privilèges. Il y a donc un abus de langage lorsque l'on évoque sous ce vocable les Métiers, les Maîtrises, les Jurandes, les Guildes, les associations de Compagnons et communautés professionnelles de l'Antiquité ou du Moyen-Âge, telle que les Associations de Marchands ou des bâtisseurs des cathédrales. (cf Dictionnaire historique de la langue française – Alain Rey – Ed. Laffont)

Précisons encore la différence qu'il y a entre les deux organismes sociaux organisés que sont un Ordre professionnel et un Syndicat. Leurs missions se complètent. « Un Ordre n’est pas un Syndicat. Ils ne sont pas en opposition mais se complètent. Alors que le Syndicat défend les seuls intérêts des professionnels, le conseil de l'Ordre défend les intérêts de la profession. » (cf Ordre professionnel - Wikipedia)


Les associations de Compagnons remonte à la plus haute Antiquité lorsque se regroupaient les métiers pour s'entraider, se protéger mutuellement, transmettre leur savoir-faire par initiation non seulement aux secrets techniques du métier mais également à la déontologie à respecter. Plus proche de nous, le terme apparaît en 1420 en France : « lorsque le roi Charles VI rédige une ordonnance pour les cordonniers de Troyes dans laquelle il est dit que : « Plusieurs compaignons et ouvriers du dit mestier, de plusieurs langues et nations, alloient et venoient de ville en ville ouvrer pour apprendre, congnoistre, veoir et savoir les uns des autres. ». (cf Wikipedia - Le Compagnonnage)
Quant au terme Compagnonnage, « il n'apparaît dans la langue française que vers 1719, pour désigner le temps du stage professionnel qu'un compagnon devait faire chez un maître. Du latin populaire companionem, proprement, « celui qui partage le pain avec un autre », de cum, « avec », et panis, « pain ». Du cas sujet compain est issu copain ». (cf Wikipedia -op cit)
« Le compagnonnage a également été pratiqué plus marginalement en Belgique, et sous une forme un peu différente au Canada et en Allemagne. Mais il ne s'est jamais implanté en Grande-Bretagne, dans laquelle une autre forme d'organisation, les « sociétés amicales » ont succédé aux confréries et corporations du Moyen Âge. »


Le compagnonnage français a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2010 sous le titre « Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier ». Un comité intergouvernemental de l'UNESCO réuni à Nairobi y a vu « un moyen unique de transmettre des savoirs et savoir-faire ». (cf UNESCO Le Compagnonnage).

Modèle prospectif d'organigramme de la structure organisationnelle professionnelle
novalienne en Unions Libres Universelles de Métier (ULUM)


1- Collège et Directoire confédératif professionnel universel

2- Fédérations
Agriculture
et Industries alimentaires
Recherche / Développement

3- Fédérations
Travaux Publics
Architecture et Urbanisme
Recherche / Développement
4- Fédérations
Industries chimiques, mécaniques, numériques...
Recherche / Développement
5- Fédérations
Transports

Recherche / Développement

6- Fédérations
Recherche, Information
et Communication
Recherche / Développement

7- Fédérations
Education
et Arts Culturels
Recherche / Développement

8- Fédérations
Financement
et Crédits
Recherche / Développement

9- Fédérations
Protection santé
et Mutuelles d'assurances
Recherche / Développement


10- L'Organisme sociétaire universel


Le tableau suivant est certainement plus explicite. Il montre en effet les relations d'interdépendance entre les différents acteurs professionnels. (Pour le voir, téléchargez la version en PDF)

I - 2 - LES UNIONS LIBRES UNIVERSELLES DE MÉTIER (ULUM)

I - 2 - A - Structuration universelle des Unions libres de métier
A chaque métier, une Union ou une Alliance, un collège, une guilde, une hanse ou un syndicat, peu importe la dénomination. Les spécialistes qualifiés de chaque métier se regroupent au sein d'une Association professionnelle unique à l'échelle locale, régionale ou universelle régie par une Centrale et un Directoire uniques.
Toutes les Unions de métier affinitaire se réunissent en Fédérations d'unions libres de métier, différenciées dans leurs objectifs professionnels, mais complémentaires. A titre d'exemple, les principaux opérateurs économiques homologués, c'est-à-dire ayant une organisation, un pouvoir de décision et d'action autonome, seraient :
• Une fédération des métiers pour l'alimentation : l'eau, l'agriculture, les industries alimentaires, la sylviculture, la pêche, les parcs naturels...
• Une fédération des métiers pour l'urbanisme, l'habitat, l'architecture, le bâtiment et les travaux publics...
• Une fédération des métiers pour les industries textiles, chimiques, mécaniques et énergétiques...
• Une fédération des métiers du transport (postal, routier, fluvial, aéronautique et spatial)...
• Une fédération des métiers de la transmission des savoirs, la recherche, l'information, la formation, l'enseignement supérieur, l'édition, les communications audio-visuelles et numériques...
• Une fédération des métiers pour les arts culturels (musique, théâtre, danse, sculpture, peinture, mode, cinéma, arts numériques...), l'archéologie, la préservation du patrimoine (musées), le tourisme...
• Une fédération des métiers pour le financement, le dépôt, le crédit, l'expertise comptable et l'investissement...
• Une fédération des métiers pour la protection sanitaire, l'hygiène et la prévoyance santé (médecine, hôpitaux, polycliniques, recherche médicale, prévention...)
Réunies, toutes, en une Alliance confédérative universelle, base fonctionnelle de l'organisme sociétaire vivant.
Chaque Union ou Guilde, unité centrée, est graduée selon l'expérience ou les mérites cognitifs, inventifs de ses membres.
Une Centrale générale regroupe les experts-responsables de tous les corps, guildes, unions, etc. en un Directoire qui élabore les stratégies économiques, conseille les États nationaux, leur apporte leur expertise et l'aide de leur chaîne de transmission rapide pour appliquer les décisions prises, en parfaite cogestion.
Et pourquoi un tel Directoire ne pourrait-il pas former un jour lointain un gouvernement mondial ?

PROSPECTIVE EN CLAIR

La nécessité de remédier à la situation chaotique dans laquelle se débat le monde nous appelle à proposer à la conscience individuelle et collective une structure économique innovante issue d'une réflexion sur les méthodes biologiques structurales qu'emploie tout organisme vivant, quelle que soit sa dimension. Tout en sachant que l'homme est bien plus que sa biologie.
L'ordre réel structurant tout organisme vivant est basé sur la spécialisation compétentielle de ses différents ordres de cellules, travaillant, tous, en rigoureuse harmonie biologique pour le plus grand bien de l'ensemble et en vue du développement intégral de ses possibilités.
Nos propositions, se basant sur ce fait biologique patent et irrécusable, cherchent à appliquer la base bio-structurale naturelle à la structure socio-économique de l'humanité considérée elle-même comme un TOUT organique solidaire.
L'humanité devra donc, pour survivre aux conditions de sa précarité, essayer de se structurer, comme tout organisme universel, en se basant sur les chaînes professionnelles (cellulaires) différenciées spécialisées, et se fonder organisme uni où tout se coordonne sans se subordonner.

Voici sur quelles bases se fonde le modèle novalien de structure universelle d'Alliances et d'Unions autonomes de métier :

1 - La société humaine planétaire est considérée comme un vaste Ensemble organique vivant. Elle est le socle sur lequel bâtir des solidarités exigées par les mutations de notre temps.

2 - Cet Ensemble partage toutes les ressources disponibles nécessaires à sa survie comme un tout, sur la base d'une économie de solidarités effectives et de partenariats stratégiques multi-sectoriels.

3 - Les Unions, Corps, Syndicats Professionnels, Guildes, Associations et Ordres de Métier sont les seuls détenteurs réels de toute autorité et de tout pouvoir réalisationnel relevant de leur compétence. En partenariat avec les pouvoirs publics locaux, régionaux ou mondiaux.

4 - Structurer l'Ensemble humain sur la base (bio-)structurale supra-nationale des Unions, Corps Professionnels, Associations, Syndicats, Guildes et Ordres de Métier, regroupés en Fédérations ou Alliances, signifie qu'il faut confier à chaque Corps professionnel compétent, exclusivement et suivant sa spécialité spécifique, tous les pouvoirs réalisationnels relevant de sa compétence. Ainsi devrait-on

a) - déléguer à la Fédération supra-nationale mondiale des Unions et Syndicats pour l'Alimentation et l'approvisionnement alimentaire, comprenant les ingénieurs agronomes et tous les travailleurs de la terre, les pleins pouvoirs sur la gestion des ressources nourritielles de la planète, la revalorisation des terres et la juste répartition régionale et planétaire des denrées alimentaires et de l'eau potable, assurant autant que possible la satisfaction autonome des besoins régionaux. L'alimentation est l'activité fondamentale la plus urgente pour la survie du genre humain. La nature procède par échanges.

b) - déléguer à la Fédération supra-nationale mondiale de l'Architecture et du Bâtiment (les Ordres d'architectes et d'ingénieurs urbanistes, comprenant tous les travailleurs du secteur du bâtiment), les pleins pouvoirs concernant tous les travaux publics d'aménagement et d'urbanisation.

c) - confier à la Fédération supra-nationale des Syndicats du Génie industriel comprenant tous les travailleurs des secteurs industriels, les pleins pouvoirs sur la gérance, l'exploitation des industries textiles, chimiques, mécaniques, énergétiques et numériques (hardware) ainsi que la répartition des ressources et des biens industriels suivant les besoins communautaires les plus urgents.

d) - mandater la Fédération supra-nationale mondiale des Syndicats des Transporteurs, et lui confier les pleins pouvoirs sur les transports intra et interurbains (postal, routier, ferroviaire, fluvial, naval, aéronautique...)

e) - habiliter la Fédération supra-nationale mondiale des Guildes spécialisées, à la gestion de la transmission des savoirs, la Recherche fondamentale, l'information et la Communication médiatique, la Formation et l'Enseignement supérieur, leviers de la transformation des mentalités socio-culturelles et économiques.

f) - confier à la Fédération supra-nationale mondiale des Guildes d'artistes et d'artisans tous les arts culturels, l'enseignement et la pratique de tous les Beaux-arts, du Théâtre à la Chorégraphie, du chant et de la Musique à la Sculpture, de la Peinture à la Filmographie, de l'Archéologie à la préservation du patrimoine (Musées, Conservateurs) et au Tourisme…

g) - confier à la Fédération supranationale mondiale de Syndicats pour le financement, l'assurance et le crédit (Banques d'investissement, Banques coopératives, Banque centrale mondiale, etc.), les responsabilités relevant de leur compétence, notamment les études de faisabilité des projets avant tout investissement.

h) - charger la Fédération supra-nationale mondiale des métiers de la protection sanitaire et de l'hygiène (Ordres de Médecins et d'Infirmiers, de Sages-femmes et de Pharmaciens, de Guildes d'Ostéopathes et de Praticiens des diverses disciplines de soins...) et leur conférer les pleins pouvoirs sur la prévention et la protection sanitaire mondiale.
Ainsi les Unions de Métier pourront-elles prendre en charge, dans les plus brefs délais, les destinées de la société humaine et accélérer la mise en œuvre d'une rénovation intégrale de ses structures. Sous l'égide des États, des organismes régionaux ou onusiens, garants de leur fiabilité.

5 - Les Unions de Métier représentent l'ensemble des organes et services indispensables destinés à satisfaire tous les besoins de la communauté humaine et à la gérer. Chaque Corps de Métier est responsable des recherches prévisionnelles, des travaux spécialisés et de leur financement, s'auto-finançant par ses ressources propres, ou bien recevant les subventions que lui accordent les collectivités ou les organismes internationaux. Il est responsable de tous les services indispensables relevant de sa compétence.
Les priorités d'investissement dépendent des besoins et de la capacité d'absorption communautaires régionaux en fonction des conventions signées dans le cadre d'un plan stratégique universel, régional et local.

6 - Chaque Union de Métier prend en charge l'individu volontaire (à partir de 14 ans) qui a choisi la vocation qui l'exprime le mieux, ainsi que tout volontaire adulte qui en ferait la demande. Elle assure son initiation, sa formation et son information professionnelle et éthico-culturelle, la protection de son travail, sa rémunération, son recyclage en fonction des avancées technologiques, sa sécurité, son assistance, etc. Le chômage devient ponctuel entre deux affectations.

7 - Chaque Fédération de Métier jouit, pour ce qui concerne l'exercice de sa spécialité, d'une autorité universelle autonome, sans tutelle aucune et sans limites territoriales. Un Médecin du Monde est avant tout médecin et soigne les gens là où les nécessités l'appellent, sans préjugés d'ethnie ou de religion.

8 - Chaque Union de Métier est responsable de la protection de l'environnement. Elle évite tout gaspillage et coopère au recyclage des déchets de toute sorte.

9 -Tous les Corps de Métier travaillent en étroite symbiose, aucun ne pouvant se passer des autres. Chaque Union est responsable devant tous les autres et leur rend régulièrement compte de ses activités locales, régionales et universelles. Les Corps de Métier partagent, tous, leurs connaissances technologiques, dans la concordance de tous les efforts singuliers vers un but commun unanime.

10 – Conférer à un Collège interprofessionnel autonome le pouvoir réel de gérer la réalité socio-économique collective. Et ce à travers toutes les Unions Professionnelles compétentes. Toute décision, soutenue par la plus large consultation possible, est-elle ainsi assurée d'une réalisation compétente dans les meilleurs délais.

11 - Renouveler la vie socio-économique et culturelle en favorisant la naissance d'entreprises et de communautés coopératives autarciques à personnalités différentielles (artisanales, industrielles, pédagogiques, thérapeutiques, de recherche, etc.). Foyers de civilisation, elles s'articulent entre elles localement, régionalement ou mondialement. Cette structure sociétaire à base atomaire forme une unité solidaire dans l'infinie diversité.
Le travail y est libéré de l'emploi pour la survie. Tous les travailleurs d'une entreprise ou d'une communauté coopérative prennent en charge solidairement la responsabilité de la réalisation d'un projet unanime, travaillant tous en coopération pour le plus grand bien de l'ensemble.

12 - Renouveler les réseaux des relations économiques et informationnelles intercommunautaires en développant les perspectives d'usage autarcique et d'industries complémentaires et non plus seulement concurrentielles, assurant ainsi, par des partenariats stratégiques, une coopération plus solidaire.

I - 2 - B - Fonction associative des Unions de métier
Grâce aux associations professionnelles, chacun passe d'une condition d'exploitant ou de main-d'œuvre exploitée, à la condition de Compagnon, technicien maître d'œuvre, universellement reconnu.
Chaque Union prend en charge les Compagnons volontaires qui ont choisi le métier qu'elle sert, les initie, les informe, les assiste, protège leurs droits, définit leurs obligations, les couvre contre les risques d'accident, de maladie, d'invalidité ou de chômage, leur assure une pension de retraite... D'autant qu'elle prend en charge les travaux d'orientation, de planification et de réalisation d'un objectif social précis requérant un niveau défini de technicité spécialisée et pour lequel l'Union s'est constituée.

I - 2 - B - 1 - L'Union de métier prend en charge l'individu qui y est affilié
Le corps de métier se charge lui-même de l'initiation, de la formation professionnelle et culturelle de chacun de ses membres, accueilli et pris en charge dès l'adolescence (ou plus tard), après les inévitables tests d'orientation. Cet apprentissage passe par différents avancements évolutifs expérimentaux jusqu'à la maîtrise et l'expertise.

L'Union recycle les compétences qui ne cessent d'évoluer de ses membres et les forme constamment, afin que chacun développe continuellement son savoir-faire professionnel et la maîtrise de son métier. La formation y est continue.

L'Union informe ses membres de l'avancement constant des sciences et des techniques, particulièrement de la branche concernant le métier servi par l'Union elle-même. Les informations sont communiquées dans les deux sens entre les Unions concernées et l'Union centralisatrice des informateurs.

L'Union informe ses membres des demandes et offres des ateliers-entreprises par la création de Bourses de travail.

L'Union protège les intérêts de ses membres, définit leurs obligations et défend leurs droits. Par solidarité organique, elle les couvre contre les risques d'accident, de maladie, d'invalidité ou de chômage et leur assure une pension de retraite. (Les organisations syndicales dans les pays scandinaves sont chargées de verser des allocations en cas de chômage)...

L'Union rémunère ses membres selon leurs compétences, leur « grade » ou leur échelon, et les conditions de travail.

L'Union assiste ceux de ses membres qui n'ont d'attaches avec aucun atelier-entreprise en subvenant à leurs besoins.

L'Union garde en dépôt en banque, l'argent des cotisations que ses membres lui confient.

L'Union collabore avec toutes les autres Unions, avec tous les autres corps de métier pour s'assurer de leurs services : Par exemple, avec l'Union des transporteurs; avec l'Ordre des médecins et des auxiliaires médicaux pour la protection sanitaire, la prévention des maladies professionnelles notamment, l'assistance médicale en polycliniques, préventoriums, chaînes thermales, etc.; avec les branches spécialisées de l'Union des assureurs afin d'assurer les risques pesant sur les travailleurs, les récoltes, etc.

L'Union assure le contrôle technique professionnel, veille au perfectionnement du niveau technique de ses membres, pour une protection qualitative optimisée du travail.

L'Union assure le contrôle des conditions de travail : dangerosité, pollution de l'air, pollution électromagnétique, niveau de bruit, normes d'intensité lumineuse, température, sol, réservoirs, pièces d'eau, wc, dépôts de déchets industriels et leur reconversion, etc.

L'Union prend en charge les membres devenus inaptes au travail par suite de maladie ou d'accidents, en collaboration avec les Unions et associations spécialisées.

L'Union met à la disposition de ses membres des constructions locatives, des hôtels, des cantines, des centres de formation, des bibliothèques, des clubs, des gymnasiums, des centres de vacance ou de repos, des centres hospitaliers, des résidences médicalisées, etc.

L'Union définit les grandes orientations, la ligne directrice de ses objectifs et un plan stratégique pour le plus grand bien de tous et réglemente l'activité économique par une convention collective annuelle, selon l'estimation des besoins en projets et en effectifs, en partenariat avec les autres Unions.

En restructurant un espace socio-économique de solidarité, sans rivage d'intérêts politiques nationaux ou idéologiques, se revitalisent et se reforment les mentalités :

L'identité par le Métier exercé. Par la structure sociétaire unitaire, chaque personne devient universellement reconnue par son Métier, indépendamment de toute autre condition. Le métier ignore toute frontière superficielle. Le métier est le seul pouvoir légitime que peut avoir un homme et que personne ne saurait dénier ou trahir. Car il s'agit d'une expérience et non d'une foi. Ainsi, par le travail compétentiel, seront respectées et préservées universellement les libertés fondamentales de chacun.

L'individu n'a d'autre allégeance régionale qu'affective - sa nationalité. Et il ne peut perdre ni renier cette géo-et bio-appartenance affective, ni en être déchu. Mais son identité professionnelle l'autorise à travailler partout dans le monde là où, par solidarité organique, l'appellent les nécessités. (cf Médecins du Monde)

Le travail se sacralise ART. Il devient joie de réaliser quelque chose de précis, d'important, de satisfaisant pour l'individu et pour le groupe. Et, le travail se libérant des nécessités de survie, l'individu, au sein de l'Atelier-Entreprise solidaire, devient Maître d'œuvre.
L'homme s'initie au rationnel par une action formatrice qui le centre en lui-même, fier et libre, au lieu de le dresser comme cheval de cirque en en faisant un élément anonyme d'une foule manipulée.

Il s'initie à la responsabilité, à une liberté autre que la liberté d'exploiter ou de se faire exploité. Il n'y a pas de société sans obligations, satisfaite de ses complaisances.
Il s'y initie à servir, à n'asservir jamais. A s'unir pour partager et non plus trafiquer, rivaliser et coloniser. A assurer les besoins des hommes simplement reconnus en tant qu'hommes, sans aucune servitude aux clientèles. Il n'est plus ni au service ni à la merci exclusives du rendement.

Il s'initie à se servir des outils disponibles, à ne pas chercher à les posséder au détriment des autres. Et la technologie, dans la structure sociétaire, libère l'homme plutôt qu'elle ne l'asservit.

I - 2 - B - 2) - L'Union de métier prend en charge les recherches professionnelles
L'Union, l'Alliance ou la Guilde professionnelle dégage, par une prévision normative et exploratoire, les besoins et les nécessités du moment, planifie son propre champ de production en vue d'un constant perfectionnement par l'emploi maximal des ressources et une meilleure utilisation du matériel.
Elle recherche, prospecte, étudie, examine, propose les innovations (idées, procédés technologiques, équipements...) de ses membres. Elle recycle la compétence de ceux-ci afin de les familiariser avec les innovations, introduit les acquisitions de la science et de la technique dans les ateliers-entreprises, en particulier l'automation industrielle et la miniaturisation.
Elle analyse les projets qui lui sont soumis par les méthodes de comptabilité financière actualisée et grâce à des modèles économétriques certifiés. Par exemple, elle analyse les paramètres suivants : la faisabilité stratégique, le taux d'utilité (valeur nette), d'actualisation, les risques liés à la dangerosité, les dépenses maximales justifiées, le mouvement financier différentiel, le taux estimatif de rentabilité intrinsèque du projet, l'estimation du coût des usines, des installations de service, des capitaux de roulement nécessaires aux frais de gestion, les moyens de recherches et de développement...

I - 2 - B - 3) - L'Union de métier prend en charge les travaux spécialisés
Après en avoir étudié la faisabilité stratégique, l'Union élabore sa stratégie économique et veille directement à son application en cogestion avec les autres Unions partenaires et veille à la bonne exécution des travaux spécialisés dont elle a la charge et qui la justifient.
Elle investit, prend directement à son compte la réalisation d'objectifs particuliers requérant un niveau avancé de technicité ou exigeant des conditions difficiles de travail (par exemple, pour la guilde des industriels, les travaux du sous-sol, de traitement de métaux à chaud : sidérurgie, forgeage, emboutissage, etc. ou les travaux exigeant des conditions de travail particulièrement insalubres : traitement des peaux, etc.)
Elle confie l'exécution des travaux, en partenariat stratégique, aux entreprises affiliées qualifiées et s'engage à en vérifier l'aboutissement dans les délais impartis et la qualité de la prestation.
En cas d'absence, au sein d'une entreprise, d'un membre au métier spécialisé, l'entreprise peut y suppléer en recourant aux services de l'Union du métier concerné. Celle-ci, par son service de placement, confie le service demandé à un membre intérimaire, choisi localement de préférence, reconnu et accepté de tous.

I - 2 - C - Rôle et pouvoirs régaliens de l'État
Au nom de l'intérêt général, l'État se réserve toutes les missions régaliennes héritées du droit romain. Ce sont les instruments qui lui permettent d'exercer les fonctions qui assurent sa souveraineté c'est-à-dire la sécurité extérieure (la diplomatie et la défense du territoire), la sécurité civile et le maintien de l'ordre public, la définition du droit et de la justice, la souveraineté économique et la régulation financière, la gestion des biens collectifs (patrimoine, écologie, zones protégées, réserves naturelles)...
Dans notre scénario prospectif de socio-démocratie directe, l'État ne peut faire l'impasse sur son rôle décisif dans la modifications des institutions, donnant l'impulsion nécessaire à la restructuration économique par l'organisation professionnelle sectorielle de la société. L'État confirme la constitution de chaque Union, à qui il transfère certaines de ses compétences, en précise les statuts, les modalités et les limites de leur exercice. Il transfère certaines de ses attributions qui relèvent strictement des professions exercées aux Unions et Associations de métier non-étatiques agréées - dont c'est le cœur de compétence, tels que les Bourses de travail, les bureaux de placements, les caisses de solidarité, de maladie, d'invalidité, de chômage et de décès. L'État veille, dans la concertation sociale intersectorielle, à optimiser les échanges catégoriels, à préserver les acquis sociaux, à mutualiser l'émergence des métiers d'avenir... Ainsi sera créée la synergie d'une union sacrée entre tous les acteurs de la société dans le cadre d'une décentralisation fonctionnelle.
Ce n'est donc pas une structure néo-corporatiste ou un socialisme corporatif d'État, dans lequel les Syndicats professionnels sont un rouage sinon un relais, mais une socio-démocratie directe où les Unions universelles de métiers qualifiés sont libres et indépendantes de tout pouvoir. Autogérées, elles s'auto-gouvernent et se régulent, pour le plus grand bien de tous.

L'État institutionnalise les Unions et Ordres de métier autonomes. Il se déleste de tout ce qui concerne directement ou indirectement ces organismes professionnels. Allégé, l'État, garant des institutions et de leurs libertés, se réserve le rôle d'arbitre et veille à la bonne exécution des accords paritaires entre les partenaires sociaux. Il n'exerce aucune tutelle sur les Unions professionnelles mais arbitre leurs éventuels litiges. Ainsi l'État n'assure-t-il que les services d'habitat, d'éducation, de protection sociale, d'assurance chômage, d'allocations et de pensions de retraite qu'aux non-professionnels, non affiliés à l'un ou l'autre des organismes professionnels.
L'État s'est organisé lui-même également en corps de métiers tout en en gardant la tutelle. L'Administration, le Trésor Public, l'Armée, la Police, la Justice, l'Education, sont des corps de services publics organisés depuis Napoléon, avec leurs propres codes, leurs structures, leurs hiérarchie, leurs protections sociales, leurs villages de vacances, etc. Cependant, « dans le processus de construction européenne, certaines fonctions parfois considérées comme régaliennes sont attribuées à des organismes supranationaux (par exemple, le pouvoir de « battre monnaie » avec la création et l’adoption de l’euro). » (cf Service régalien).
La sous-traitance privée (l'externalisation, voire la privatisation) ont ouvert des perspectives inconnues jusqu'alors dans les domaines de l'économie résidentielle, de l'habitat, de l'éducation, de la protection sociale (les Mutuelles), de l'infrastructure routière ou aéronautique, des industries énergétiques, la fourniture en eau, en électricité...
L’Union sociale pour l’habitat rassemble par exemple en France cinq fédérations d'organismes HLM, publics ou privés, qui bénéficient d'un financement public partiel, direct (subventions) ou indirect (privilèges variés : crédits, exonérations fiscales, etc). (Cf habitations à loyer modéré ou modique): la Fédération nationale des Offices publics de l’habitat, la Fédération nationale des Entreprises sociales pour l’habitat, la Fédération nationale des Coopératives HLM, la Chambre syndicale des sociétés du Crédit immobilier de France et la Fédération nationale des associations régionales.
Les Musées nationaux réunissent établissements publics et associatifs, gérés et contrôlés dans le cadre d'une convention passée avec l'État. EDF, d'Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) devient une Société Anonyme (SA). La Poste devient une société anonyme à capitaux publics...


I - 2 - D - L'infrastructure planétaire
Imaginons la terre entière recouverte d'un immense réseau d'Unions de métier, d'experts spécialisés, d'associations universelles professionnelles volontaires, souveraines planétairement, transmettant l'art du métier de maître à apprenti et organisant rationnellement les relations économiques et industrielles comme l'exploitation des ressources nourritielles de la planète. Une Internationale des métiers...
Toutes les activités sociales nécessaires à la vie communautaire et nécessitant la maîtrise d'un art et une organisation professionnelle, sont ainsi confiées à des Unions spécialisées plutôt qu'à des administrations bureaucratiques lentes à mouvoir.
Cette infrastructure sociétaire constitue enfin comme une omniarchie ou polyarchie, sinon une nomocratie, définition d'une authentique structure socio-démocratique régie par des lois simples et un sens développé des responsabilités. Elle dessine planétairement une gouvernance multipartite, séquence d'unités co-gestionnaires où chacune est liée à l'autre, dans un réseau mondial de solidarités, antidote aux égoïsmes et aux jeux spéculatifs des intérêts privés.
Et chaque oscillation d'un pendule gagne son amplitude à l'oscillation précédente.


I - 3 - ENTREPRISES AFFILIÉES
ENTREPRENEURIAT INDIVIDUEL ET/OU COOPÉRATIF

Précisons la nature et le rôle de ces micro-, petites, moyennes ou grandes unités d'entreprises personnalisées, affiliées à l'Union professionnelle de leur secteur d'activité...
Chaque entreprise est une association volontaire de partenaires ayant le même objectif. Elle forme un organisme coopératif autonome, fédéralisme de pluralités, un agrégat de tensions réciproques, qui, par un accord tacite d'association, se fonde en vue de réaliser un objectif unanime, en vue de gérer les intérêts communs, et qui réunit, autour d'un entrepreneur animateur d'un projet et de son directoire, autant qu'il est nécessaire de personnes spécialisées, de préférence membres des Unions professionnelles concernées.
Les relations inter-individuelles sont régies par le respect et la stricte responsabilité de chacun. Si l'entreprise prend la forme d'une coopérative (SCOP), il n'y a pas de subordonnés et tous les coopérants participent directement à sa gestion dynamique. Les limites dépendent de la seule volonté des membres de l'association.
Ainsi, dans l'entreprise, et quelle que soit sa forme juridique, il ne s'agit plus d'exécuter ponctuellement les ordres d'une administration autoritaire et tatillonne, mais de vivre ensemble, tous alliés dans l'exécution d'un projet, de participer, volontairement, en accord parfait, à la réalisation d'un objectif précis pour le plus grand bien de tous.
De même, il ne s'agit plus de chercher à augmenter le rendement d'un travail qui ne profite exclusivement qu'à des actionnaires lointains le plus souvent anonymes, mais de réaliser un travail rationnel efficace, d'améliorer la qualité de vie individuelle et sociale, et, par voie de conséquence, la qualité des objets produits.
Chacun observe évidemment les obligations de son engagement et les règles de sécurité technique, de l'hygiène professionnelle, de sa discipline technologique. Et chacun s'initie à tous les aspects de la vie en atelier afin d'être à même de soutenir un bras défaillant. L'atelier-entreprise devient ainsi une école de co-gestion collective.
Cela sera détaillé dans la prochaine Communication.


I - 4 - AVANTAGE MUTUEL ET INTÉRESSEMENT PARTICIPATIF

Faut-il, à présent, introduire un intéressement matériel, un stimulant autre que la satisfaction du devoir accompli ? En effet, cela nous paraît nécessaire mais uniquement afin de soutenir les relations d'échange.
Mais faut-il, au départ, redéfinir le rôle de l'argent comme outil d'échange commode pour l'acquisition et la transmission d'objets manufacturés, de biens individuels, d'objets d'art, de loisirs et de connaissance du monde, d'accessoires esthétiques, ce superflu culturel qui rend la vie intime et collective si attrayante...
L'interdépendance au niveau planétaire est soulignée par l'avantage mutuel, base de tout échange.
Chaque Union rémunère directement ses membres. L'intéressement se fait sans aucune discrimination, selon un barème souple de rémunération convenu entre toutes les Unions professionnelles lors d'une convention annuelle. Le répertoire des qualifications et des taux d'intéressement différenciés correspondant est publié à l'issue de cette convention et appliqué indistinctement par toutes les Unions pour tous leurs membres selon la portée de leurs qualifications, leur grade ou leur ancienneté.
Le taux d'intéressement unifié est ainsi calculé selon la tache, jamais aux pièces, par unité de temps, fixé pour toutes les branches et catégories professionnelles d'un secteur d'activité selon un système de points. Ainsi l'intéressement au sein de chaque Union est-il convenu selon, par exemple, les coefficients de base suivants :
1) - La capacité, l'expérience, la compétence, la qualification des contractuels selon un système de grades, de l'apprentissage à la maîtrise, à l'expertise, de 1 à 9 points.
2) - Les conditions adjacentes :
a) - L'effort fourni (de 1 à 7 points - qui ont la valeur de primes progressives d'encouragement...)
b) - Les conditions de travail (danger, complexité, difficulté du travail) : (de 1 à 7 points)
c) - Les conditions climatiques et naturelles (coefficients régionaux sectoriels) : (de 1 à 7 points )
3) - La qualité du résultat (de 1 à 3 points), le 3 étant la qualité exceptionnelle récompensée par une gratification spéciale, équivalent d'un prix Nobel…
NB : - L'indice d'intéressement pour chaque coefficient varie évidemment. La monnaie utilisée est universelle et basée sur l'or.
L'intéressement de tous les apprentis de tous les corps professionnels est, par exemple, au départ le même. Et il n'appartient au plus jeune ou au moins cultivé qu'à parfaire ses compétences pour mieux servir la communauté, et, par cela même, acquérir plus de points, donc une rémunération meilleure qui lui permettra d'acquérir ou d'échanger ce qu'il désire. Ainsi évitera-t-on la sécurité paresseuse de l'emploi ou l'assujettissement à une tâche stérile, et pourra-t-on vivre, authentiquement, toute sa capacité créative.
Chaque Union garantit, en outre, nombre d'avantages à ses affiliés et à ses contractuels qui cumulent travail et études, que ce soit au sein de l'un même corps de métier ou bien d'une autre guilde.


I - 5 - FINANCEMENT DES TRAVAUX

La rentabilité est actuellement l'indice essentiel du fonctionnement et de la réussite de chaque entreprise. D'aucuns distinguent une différence entre les profits, prétendant que cette différence n'est que dans la façon dont le profit est obtenu et à qui il est destiné. Le surprofit capitaliste provient surtout aujourd'hui de l'exploitation d'un monopole, d'une idée, d'un brevet, d'une application immédiatement adoptée par l'ensemble de la société... Il est concrètement le résultat de l'utilisation d'une main-d'œuvre salariée par des actionnaires lointains souvent anonymes, par des capitaux flottants ou des cartels d'intérêts, qui veulent assurer un rendement maximal aux capitaux investis, sans égards pour les salariés, cadres ou non, et élargir leur marché, leur appareil de production, leurs bénéfices, indifférents aux éventuelles nuisances engendrées. D'autre part, le surprofit provient aussi de la spéculation sur les prix des matières premières, calculés selon leur rareté et le profit à en retirer plus que sur leur utilité... Sans parler de fraudes, de falsifications ou de blanchiment d'argent...
Une autre rentabilité est déterminée par le résultat de l'exploitation par un État devenu abstrait de collectivités qui ne jouissent pratiquement jamais des fruits de leur travail. Les bénéfices - si bénéfices il y a - ne profitent en aucun cas à tous ceux qui ont participé à la gestion collective par l'effort qu'ils ont fourni, par l'organisation rationnelle de la production, mais profitent à une nomenklatura partisane ou à une bureaucratie imposée rarement élue, etc. Le profit ne sert dans ce cas qu'à l'expansion continuelle d'univers concentrationnaires, quels que soient les déguisements sémantiques dont on les affuble et les couleurs dont on les pare.
En revanche, par les structures de coordination, de coopération, de co-gestion ou de partenariat entre Unions professionnelles, États et entreprises, la spéculation est bridée c'est-à-dire toute possibilité de spéculation sur les prix de l'eau, des sources d'énergie, des métaux, des matières premières, ainsi que le profit arbitraire laissé à la rapacité d'intérêts privés, et les bénéfices dus aux hasards de la bourse des prix. Seules les Unions de métier spécialisées peuvent investir, directement ou par le moyen et l'entremise des entreprises affiliées, dans les produits de première nécessité (blé, beurre, riz, eau, etc.) ainsi que dans l'extraction de matières premières indispensables à la société, leur production, leur traitement, leur distribution.
Nul n'est possesseur éternellement de la terre. La terre ne peut en aucun cas appartenir à vie à des « exploitations » individuelles ou collectives, à des unions coopératives rurales qui, seules, avaient le droit d'en disposer, d'en mettre en valeur l'exploitation, de la céder ou de la transmettre. La terre n'est pas propriété privée coopérative ni familiale. Ce qui élimine au départ toute possibilité de spéculation foncière. La terre est allouée aux paysans qui la font fructifier par un bail emphytéotique d'une durée déterminée de 99 ans, comme en Grande-Bretagne, en Chine ou en France à Lyon dans le quartier de la Part-Dieu (cf le bail emphytéotique).
Seuls des corps de métier et leurs entreprises fermières spécialisées se voient allouer l'exploitation de la terre, selon la nature de l'exploitation et conformément aux statuts de l'Union agricole considérée. Evitant, toutefois, autant que possible, la spécialisation économique régionale et privilégiant la pluri-culture nourritielle.
Chaque entreprise s'autofinance par l'apport financier de ses membres en vue de réaliser un objectif économique précis, ou emprunte aux Unions spécialisées les capitaux nécessaires pour financer un investissement projeté.
Chaque projet est publié à des fins de consultation, afin d'optimiser les résultats par l'apport d'idées et d'initiatives nouvelles.

Un tout récent documentaire sur les cycles monétaires vient d'être mis en ligne par Gabriel Rabhi. Il explique clairement les lois qui régissent la monnaie et l'histoire des échanges depuis l'Antiquité. Il s'agit d'un document exceptionnel pour un usage pédagogique intelligent : http://youtu.be/JKX76J7j9os en version courte ou http://youtu.be/syAkdb_TDyo en version longue plus complète.

I - 6 - DÉONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
ÉTHIQUE INDIVIDUELLE
HONNEUR DU TRAVAIL BIEN FAIT

Que constatons-nous particulièrement aujourd'hui ? Une dégradation et une mutilation éthique. Le surprofit et le pillage sournois, sous quelque label ou habit qu'ils se déguisent, épuisent l'individu dans une course à la survie. N'est-il pas un sujet à traire par les monopoles concentrant les principaux moyens de communication de masse et dirigeant le « marché » du travail ? Le travailleur, notamment dans les pays du Tiers- ou du Quart-Monde, homme, femme ou enfant, remplit de sa sueur, de ses larmes, de son sang, la poche de financiers inconséquents dont les marchandages cyniques sur les produits de première nécessité (blé, beurre, riz, eau, etc.) provoquent disettes, famines, déplacements de population, voire guerres tribales...
Par les structures sociétaires des Unions de métier, les besoins matériels étant assurés, la survie n'est plus le principal aiguillon de la vie des hommes. On peut rêver, connaissant les intérêts contradictoires ou l'avidité des uns, la malveillance des autres ou leurs rancunes, chapeautés par la suffisance de chefs corsetés de certitudes et de platitudes...
Grâce aux structures sociétaires des Unions de métier, la société peut devenir enfin comme une association d'indépendances où le libre développement de chacun est réellement la condition du libre développement de tous. La qualité de la société est proportionnelle au pouvoir d'indépendance de chaque individu, à sa conscience responsable et à sa volonté sociale. Enfin une vraie vie où ne tient plus l'opposition séculaire entre l'individu et la société.
Chaque corps de métier régit ses membres par un code éthique professionnel particulier au métier. L'éthique professionnelle détermine l'attitude de chacun envers la société (le devoir et l'honneur professionnel du travail bien fait). Par exemple, le médecin ne verra plus dans le malade une source d'enrichissement.
Chacun est responsable des autres, de leur éthique, de leur apprentissage, de leur éducation. L'entraide fraternelle n'est plus un vain mot.
L'émulation sert, paradoxalement, à s'entraider, non à se nuire. On s'aide par l'expérience, la connaissance acquise, la comparaison des résultats, en restant ouvert à toute suggestion, à toute invention - mais sans confusion des responsabilités.
Les conflits de travail sont réglés exclusivement par l'Union professionnelle du membre concerné ou bien par des tribunaux interprofessionnels mixtes au cas où sont mis en cause des membres de plusieurs professions.
Un spécialiste expérimenté ne peut, bien sûr, accepter un travail non qualifié, en dehors de sa spécialisation et cela par pure efficacité et utilité sociale. Mais, en définitive, c'est sa convenance personnelle qui décide.
L'avancement et les promotions sont uniquement professionnelles et fondées sur la compétence. L'Union est une « armée » sans autres grades que ceux définis par la compétence. Un ajustement périodique définira constamment les responsabilités et les compétences selon l'avancement des sciences et des techniques et les besoins adaptatifs immédiats.
Les congés de repos servent à des voyages d'études, à des remises en forme... La femme enceinte prend, selon sa convenance, au moins 60 jours de repos avant et après son accouchement.
Les relations multiformes, par contrat social implicite ou explicite à travers décrets, constitutions et codes, coordonnent les intérêts de chaque collectivité professionnelle avec la société.


I - 7 - LES COMPAGNONS COOPÉRATEURS

Résumons-nous. Les systèmes actuels ne s'intéressent qu'au produit. Les Novaliens s'intéressent autant à l'entrepreneur qu'à l'ouvrier coopérateur ; autant au travailleur qu'à son travail, le « faire », l'adresse, le talent, l'art, la maîtrise en acte qui se prouve et s'éprouve ; autant aux conditions de son travail qu'à l'objet d'art final produit.
Le seul critère valable, et mieux que diplômes, titres et fortunes, c'est le métier. Par lequel chacun est maître de son travail à part entière. Ce qui le garantit contre toute tutelle oppressive, contre toute exploitation de monopoles ou d'États. Le travailleur est donc un technicien initié à un art choisi qui fait ses preuves, puis révèle et déploie librement ses talents par une activité inventive utile et fructueuse.
Le coopérateur devient, selon sa formation, membre de l'Union de métier qui l'agrée,. Puis il se lie également à une entreprise qui réalise un objectif unanime précis qui l'accueille pour ses compétences professionnelles.
Auprès de l'Union, il développe ses compétences, s'instruit auprès des plus expérimentés en vue d'acquérir une plus forte qualification intellectuelle et professionnelle, sans être atteint d'étroitesse professionnelle et sans s'habituer, se murer dans sa spécialité. Il peut également faire l'apprentissage d'autres spécialités que la sienne, ou de métiers polyvalents, afin de dépasser les cloisonnements et de mieux servir la communauté humaine.
Il se lie à une entreprise à laquelle il participe comme membre coopérant à part entière, rouage nécessaire qui anime, au même titre que les autres coopérateurs, la réalisation d'objectifs unanimes. L'atelier-entreprise est un groupe d'hommes et de femmes de diverses spécialités complémentaires unis par un même projet à réaliser, où chacun reconnaît sa stricte responsabilité. Il n'y a plus d'autre subordination qu'à la compétence reconnue. Les intérêts des uns et des autres ne sont plus inconciliables.
Le regroupement et la sélection, dans les deux sens, se font par appel d'offres.
Le coopérateur est un chercheur qui formule des propositions concrètes en vue de perfectionner l'outillage, la gestion, les conditions de travail, etc. propositions qui seront évaluées sérieusement par l'Union de métier.

I - 8 - LE TRAVAIL : ART ET MÉTIER

I - 8 - A - Le travail sociétaire : Un ART
Dans la communauté sociétaire, chaque Union, chaque atelier-entreprise, chaque homme, travaillent à la réalisation d'une œuvre utile au réel bénéfice de tous, exaltant les valeurs d'usage et d'esthétique. Par la maîtrise d'une technique efficace, on sacralise le métier et le travail hautement qualifié, et transforme le travail de corvée en source d'art, récital de vie sociétaire. C'est donc ne plus s'asservir à une corvée mais servir par son art.
Notre modèle novalien œuvre donc non pas pour éluder l'importance du travail, mais, essentiellement, pour modifier l'organisation du travail et des relations humaines... Réorganisation fondamentale pour allier le besoin individuel au besoin communautaire, et se centrer sur les besoins naturéels urgents, évitant gaspillage et pénurie.
Le travail, pour nous, se définit comme un instrument de vie en vue de la réalisation de chacun dans et par son propre objectif. Exister dans sa propre réalisation. S'épanouir. Développer l'ensemble des fonctions psycho-physiologiques de chacun. L'homme n'est pas pour nous un manœuvre plus ou moins spécialisé mais un maître d'art; non plus un instrument de rendement aliéné à un tout national abstrait, mais un maître d'œuvre. Sa dignité ne se fonde plus sur la sueur des autres mais sur son art et sur l'art de chacun. Travailler c'est créer. Relever la tête et jamais plus courber le dos. Travail volontaire, jamais plus commandé, tarifé, marchandé, évalué, dévalué selon les caprices du marché...
Chacun travaillant pour soi, sa famille, sa communauté, travaille pour toute la société humaine. Chacun, toute dignité retrouvée, sait enfin pourquoi il travaille, pour qui, comment, et goûte, lui et les siens, directement aux fruits de son travail.

I - 8 - B - L'artisan artiste, maître d'œuvre
L'art comme aboutissement du travail. Finitude de l'objet. Raffinement continuel. L'homme ne vit pas seulement de pain mais d'esthétique. Et seul l'artisanat est digne de l'homme sociétaire. Le travail : pratique conceptuelle et gestuelle. L'artiste écrit, grave son geste dans la matière.
Il ne faut plus travailler n'importe comment pourvu qu'on produise, ou bien n'importe quoi pourvu qu'on vende. Ce travail au rythme du halètement mécanique, pourrit au lieu d'épanouir. Le travail, pour un homme d'initiative, c'est faire ce qu'il faut, ce qui l'affirme, talent et volonté, pour le bien de la communauté humaine.
Il travaille sans rien attendre que la satisfaction du travail bien accompli. Il réalise à la perfection son œuvre mais sans s'y attacher. Il donne naissance sans s'approprier, crée sa trace. Utile, elle subsistera : d'où sa valeur. Son œuvre l'exprime car il construit par amour intégral de la perfection, de la beauté. Et il reste perfectible.
Il n'est rien de plus urgent que l'art et l'innovation : Saut mutatif qualitatif essentiel.

I - 8 - C – L'initiation au métier
Chaque Union de métier initie. Chaque maître d'œuvre est initiateur. Et la qualification est progressive, chacun gagnant des points de compétence professionnelle.
A travers les chaînes de transmission initiatique d'un art, l'apprenti volontaire se mue, grâce à son savoir-vivre autant qu'à son savoir-faire, en compagnon semi-qualifié, gagnant ses points de compétence, puis en maître qualifié, puis en expert à la compétence reconnue d'un très haut niveau, puis en initiateur, à son tour, après une longue expérience. Gradation dans la connaissance et la maîtrise d'un art. Et il n'y a pas de travaux, d'arts équivalents. Chaque art, chaque travail est différent.


I - 9 - GOUVERNEMENT MONDIAL DES MÉTIERS
PAR LES UNIONS LIBRES UNIVERSELLES DE MÉTIER
FORMANT UN « MAGISTERIUM » DE COMPÉTENCES

Le gouvernement mondial des Métiers, tel que nous le définissons, sera la conclusion logique de la structure sociétaire novalienne d'Unions universelles de métier.
Tous les animateurs du Collège central de tous les corps professionnels supranationaux se réunissent en une Confédération collégiale, « Magisterium » de compétences affirmées, ce qui élimine tout parasitisme intermédiaire, toute avidité d'égoïsmes aventureux et toute incompétence.
En commun, vivant une prospective innovante, exploratoire ou normative planétaire, continentale ou régionale, ils étudient les projets développés par les membres des Unions de métier respectivement concernées et présentés par leur Conseil central. Les avantages de ce centralisme professionnel sont évidents.
Après information active étendue à tous les membres des Unions professionnelles libres, et le recueil des avis et des idées, le Conseil central mondial dégagera une politique souple, jamais définitive, définira une programmation à court et à long terme, déclarée à la conclusion de la convention annuelle. Tandis que la « division du pouvoir » dispersait une autorité souvent contestée dans un manque de coordination et d'efficacité flagrant, notre modèle propose la seule autorité de la compétence professionnelle universellement reconnue, sans connotations idéologiques.
La décision est unicentrée et unanime et polycentrée dans la réalisation. Ainsi, les fonctions normatives et exécutives sont remises entre les mains des corps de métier spécialisés, seuls experts capables de manipuler l'outillage adéquat en vue d'une optimisation des résultats, par une coordination presque instantanée grâce aux moyens d'information récents.
Chaque Union de métier est à même de mener des études précises des besoins sociaux circonstanciés, de dégager des pronostics scientifiques des possibilités économiques par l'analyse et l'estimation des impératifs et des objectifs concrets et de leurs incidences immédiates ou éloignées. Chaque ordre de métier rend compte régulièrement aux autres ordres, au niveau planétaire, de son bilan, de ses engagements concrets, des nécessités, des devis, des recommandations même à l'intention des autres guildes.
Des coordinateurs régionaux (de même grade), des relais de toutes les Unions couvrent l'avancement des projets de développement. Des réunions de groupe permanentes ou périodiques sont tenues pour la mise au point continuelle des programmes, pour l'étude des recommandations diverses, surtout budgétaires, en fonction des objectifs et des possibilités, et enfin pour la stratégie commune à adopter, à tous les niveaux professionnels.

FREINS ET OPPOSITIONS PRÉVISIBLES
Nous ne sommes pas naïfs. Par soucis de réalisme - et non pour donner des armes à tous ceux qui préfèrent l'immobilisme à toute innovation visant à remodeler la réalité sociale et économique, reconnaissons d'emblée que notre modèle prospectif basé sur les Alliances et les Unions universelles de métier, libres et autogérés, va provoquer maintes oppositions. Les résistances à tout changement institutionnel sont innombrables. Et, sans évoquer la malveillance des banksters ou des Mafia, quels sont les groupes qui n'ont aucun intérêt à remettre une parcelle de leur pouvoir économique ou politique à des Unions qu'ils ne peuvent pas contrôler ? Et leurs antagonismes sont-ils définitivement inconciliables ?
Tout d'abord, les puissantes Multinationales. Elles sont organisées en cartels qui bloquent tout ce qui va à l'encontre de leurs intérêts privés ou qui menace directement ou indirectement leur monopole et les sources de leurs profits. Pourtant elles auraient un rôle important à jouer dans une organisation universelle de leur secteur d'activité.
Et c'est là où réside probablement le danger le plus sournois et un des effets le plus pervers: Des firmes internationales pourraient imposer leurs pratiques à toute l'Union de métier dont elles relèvent, et par conséquent à toute la société. Mais l'État et les collectivités, garants des institutions et des libertés, veilleraient à l'équilibre des dynamiques sectorielles et, par leur arbitrage, réduiraient la part d'arbitraire toujours possible, notamment les ententes, entre monopoles collectifs de bien commun et monopoles privés.
Quant aux pouvoirs politiques, prisonniers de leur propre histoire, ils n'admettent que très rarement et forcés par la voix des urnes, le partage de leurs prérogatives ou de leurs privilèges. Ils préfèrent régenter ce qu'ils ne peuvent contrôler, à l'exemple de ce qui, dans la première moitié du XXème siècle, provoqua le corporatisme d'État totalitaire, enrégimenté dans presque toute l'Europe.
Un autre danger guette les Alliances et les Unions de métier, leur sens moral et la défense du service public universel : les intérêts antagonistes et l'offensive des forces en présence. Les groupes d'intérêt internationaux, nationaux, régionaux ou locaux, les revendications territoriales pour la captation des sources d'eau, les dynamiques religieuses, les nationalismes étroits, les enjeux diplomatiques de puissances pour la possession exclusive des ressources minières... ont tous des intérêts contradictoires paralysants. Mais au lieu de se lamenter, en constatant les difficultés, et de se laisser envahir par le doute et l'impuissance, essayons de les surmonter en décrivant les avantages que tous les acteurs sociaux trouveront dans une telle réorganisation du monde.
Par ailleurs, dans plus d'un pays, entrepreneurs et salariés s'opposent (sans s'entendre comme en Allemagne) sur les horaires, la grille des rémunérations, les conditions de travail et la sécurité... Dans certains pays même, salariés et patrons ne peuvent s'unir, paradoxalement, au sein d'une Alliance commune car, au regard de la loi en vigueur, il y aurait « délit d'entente » ! On peut en sourire...

AVANTAGES
Le métier ignore les frontières politiques superficielles. Ce qui compte désormais ce n'est plus la race, la couleur du teint, l'idéologie, la nationalité, mais la compétence professionnelle. Et la seule loyauté sûre est la loyauté envers la profession. Comment la trahir ?
Prenons l'exemple du Compagnonnage inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO : « R.1 : Le compagnonnage est un système de transmission des connaissances par l’apprentissage qui est enraciné dans sa communauté et recréé en permanence pour s’adapter à l’évolution des environnements sociaux...» «Son originalité tient à la synthèse de méthodes et procédés de transmission des savoirs extrêmement variés : itinérance éducative à l’échelle nationale (période dite du « Tour de France ») voire internationale, rituels d’initiation, enseignement scolaire, apprentissage coutumier et technique [...] La formation dure en moyenne cinq ans pendant lesquels l’apprenti change régulièrement de ville, en France et à l’étranger, pour découvrir divers types de savoirs et diverses méthodes de transmission de ces savoirs. Pour pouvoir transmettre son savoir, l’apprenti doit produire un « chef-d’œuvre » qui est examiné et évalué par les compagnons. Le compagnonnage est généralement perçu comme étant le dernier mouvement à pratiquer et enseigner certaines techniques professionnelles anciennes, à assurer une formation à l’excellence dans le métier, à lier étroitement développement de l’individu et apprentissage du métier et à pratiquer des rites d’initiation propres au métier. »

Par l'institutionnalisation des organisations professionnelles indépendantes, libérons l'avenir de la tutelle de la doxa dominante et des égoïsmes responsables des nuisances et qui nous ont conduit gaillardement aux impasses actuelles, au mal-être, et confions notre destin - davantage : bâtissons notre destin par/avec les Unions de métier supranationales les plus aptes à traiter des affaires du globe. Leurs animateurs et leurs membres possèdent la connaissance d'une spécialité vitale pour la société humaine. Ainsi la politique n'est-elle plus le jeu improvisé de politiciens en mal d'applaudissements ou d'intérêts privés, mais un domaine réservé à des compétences reconnues qui décident de l'avenir humain en pleine connaissance de cause.
La conception d'une programmation compétente, la planification de la mise en application immédiate ou progressive des décisions, la coordination et l'intégration, dépendent uniquement des Unions de métier spécialisées.
Par ce moyen d'intégration sociétaire coopérative dans la diversification communautaire et territoriale (homogénéité dans l'hétérogénéité), on stimule la génération d'idées à tous les niveaux et on associe la créativité individuelle à l'effort collectif dans un fonctionnement cohérent et planifié. Par les nouveaux moyens de communication, l'emploi des ordinateurs et des satellites, on élargit l'autorité aux niveaux de base, facteur intensif de croissance. Ce qui motive l'importance accordée au travail éducatif des Unions de métier.
Cette transformation radicale des structures de base institutionnelles physio-sociologiques, économiques et techniques, favorise le développement universel de l'individu. C'est ce qui doit passionner les jeunes qui investissent l'avenir.
Enfin assisterons-nous à la naissance d'une société réellement sans classes d'exploitants et d'exploités, d'ultra-riches et d'affamés. Enfin une société diversifiée née de la solidarité de fait et unie dans une œuvre commune.
L'universalisme (ou le supra-nationalisme, sans faux-semblant) de la communauté confédérale est, politiquement, économiquement, culturellement, plus efficace que toutes les coopérations inter-étatiques, que les unions d'États, que toute fédération hybride d'États-Nations... L'impulsion nouvelle que les partenariats stratégiques amorcent dans les politiques macro-économiques prélude à une geste appelée à refaçonner le monde.
Et le progrès résultera de l'extension des compétences professionnelles et des innovations exponentielles.

La structure sociétaire unitaire n'élève pas des murs entre les humains. Au contraire, elle unit par le centre - l'essentiel - et offre une fraternité réelle et non de parade, une égalité réelle de chances, et une justice réelle qui n'est pas une justice de classe (économique ou idéologique) rendue arbitrairement au nom du peuple. Cette structure voit l'émergence de la femme, indépendante et centrale, et non plus marginale et exploitée. En ne trahissant pas la poésie, la femme devient centre réel d'activation et de renouveau.
L'institutionnalisation des organisations professionnelles pousse l'individu à la recherche d'une connaissance de plus en plus précise de la réalité, à l'invention, libérant l'imagination de ce qui l'entravait, et à une information qualitative réelle. Nous voulons un avenir qui soit à l'opposé de la standardisation et de l'uniformisation de la culture et de l'enseignement comme des arts et des biens.
Elle lui révèle que chaque vivant - et tout est vivant - vit en symbiose avec tous les éléments composant la réalité, que tout est un et que tout se tient. Que la réalité existentielle est une. Et la science, la philosophie et les religions parleront enfin un même langage.
Enseigner n'est pas seulement renseigner mais élever. La structure sociétaire unitaire initie l'homme à ses devoirs envers lui-même, ses obligations envers les autres et envers la nature, sans s'embarrasser de préjugés paralysants. L'homme enfin n'apprendra plus la guerre et s'ouvrira à sa vocation universelle de bâtisseur. La société unitaire l'initie à un monde de réelle communication (et non plus de consommation passive) et d'invention.
L'homme apprend enfin à vivre ELAN et LIEN ­- base unique de l'éthique sociétaire qui fonde tout l'espace de son intelligence.

Le monde n'est pas absurde. Ce qui est absurde, c'est l'usage qu'on en fait. On rend notre monde fatalement absurde, obscur, incompréhensible, en multipliant, par ignorance, veulerie et malentendus, les relations humaines fausses ou arbitraires, les systèmes socio-économiques non viables, et les impasses aléatoires, au lieu d'aller à l'essentiel, au vivant. Les classes sociales, issues de la pratique quotidienne de l'absurde, de l'injuste et du mépris, voient proliférer des mentalités morbides par fixation maladive sur les bas-fonds, et qui ne sont que des degrés dans la misère et les illusions.
Et toutes les violences qui suintent des systèmes d'affrontements ne sont que différents procédés de dissolution dans la perversion et le goût de nuire, de détruire et de se détruire. Ce comportement névrotique - « humain, trop humain ! » - est provoqué par les différents ressentiments, les peurs et les lâchetés. Et, de révulsion en révulsion, les désordres établis sont continuellement renversés, rétablis et réorganisés en nouveaux désordres. Au profit de quelques uns. La masse, soumise aux slogans de l'heure, ne change que de caserne et que de cache-misère.
Il est inutile de chercher des alibis pour camoufler encore les faillites de nos sociétés. On se crée sa propre montagne qui empêche d'avancer et on s'accommode trop facilement du joug. Contre les famines et les gaspillages, contre les pollutions, contre les révulsions sanglantes et les marches au pas, contre le nihilisme dissolvant et la soumission des intoxiqués, il est une « troisième voie » :
La structure sociétaire unitaire fondée sur les Unions libres universelles de métier constitue une révolution intégrale. Elle n'est pas un système utopique, mais, bien au contraire, elle appartient au domaine du réel et du seul possible qui nous reste pour mettre fin dès à présent - et non plus tard - pratiquement à tout le mal-être qui entrave l'homme en tout homme.

La structure logique sociétaire des Unions libres universelles de métier n'est pas un palliatif temporaire. Elle permet, elle seule, d'assurer, dès maintenant, les besoins réels des humains et de rendre difficile sinon impossible désormais toute relation d'exploitation.
Elle a le pouvoir de bloquer tout arrivisme de tout aventurier politique minoritaire fondant sa légitimité sur une prise de pouvoir par la violence (l'intention a la valeur des moyens), ou encore sur une majorité de suffrages, comme on l'a vu dans le passé, provoquant une débâcle sociale sans précédent. Et puis comment y aurait-il élection, majorité et minorité, au sein d'un ensemble organique vivant ? La logique cellulaire n'est pas une logique de majoritaires. Les éléments cellulaires ne votent pas la réponse juste pour faire face aux nécessités de l'heure.
La structure sociétaire institutionnalisée des Unions libres universelles de métier exorcise les menaces pesant sur l'approvisionnement alimentaire ou énergétique, le chômage forcé, les aléas de l'incompétence ou des portefeuilles, en mettant fin au jeu des luttes fratricides économiques, religieuses, ethniques, politiques, idéo-illogiques marginales et artificielles. Dans cette période d'extension de la crise économique mondiale et d'inflation généralisée dus au taux de progression démographique anarchique particulièrement dans les pays du Tiers-Monde, et à un système pratiquant les affrontements par le biais des variations brutales de l'offre et de la demande, la structure sociétaire des Unions universelles de métier délivre les humains des oppositions sans cesse accrues et des affrontements entre les intérêts qui dégénèrent rapidement en conflits armés non maîtrisables. Et ce, au niveau individuel, comme au niveau international.
Ce qui devrait aboutir normalement à un nouvel ordre économique mondial qui abolit effectivement les monopoles injustifiés et la concentration abusive d'intérêts privés, toute possibilité de spéculation sur les prix des produits de première nécessité et de profit arbitraire, le gaspillage, les dégradations environnementales, les nuisances, la fraude sur les quantités et la qualité des produits et la corruption, issus tous du système de concurrence déloyale...
Assurant l'interdépendance absolue de toutes les régions, quel que soit leur degré actuel de développement socio-économique, dans les meilleures conditions de stabilité et d'équité, la structure sociétaire des Unions libres universelles de métier annonce la fin des rivalités territoriales, d'affrontements et de guerres et enfin l'avènement d'une civilisation d'intelligence. On peut rêver, non ?
Pourtant, le socle existe bel et bien. Les structures n'attendent qu'une volonté collective ferme pour unir les morceaux épars du tissu économique et bâtir un autre monde plus équitable.

© Claude Khal 2014
Contact : claudePointkhalATgmailPointcom

                                                                                                                                          



TRAVAUX INDIVIDUELS OU D'ATELIERS

La présente communication, d'une importance capitale, nœud de notre réflexion, ouvre des perspectives immenses à notre devenir planétaire.
La travaux se résumeront, pour chacun, à étudier dans le détail la véridicité, la naturalité et la portée pratique de la structure organisationnelle professionnelle sociétaire telle que nous la définissons et à en chercher les prolongements, à tous niveaux : sociaux, économiques, informationnels, culturels, éthiques, écologiques... ainsi qu'à délimiter, déjà, les obstacles prévisibles à surmonter...



                                                                                                                                          

RESSOURCES & LIENS

pour en savoir plus et approfondir la recherche

(Wikipedia ou liens directs aux sites référencés)


Histoire des regroupements en métiers
et
Le langage fleuri du « Parler des Métiers »
Organisations professionnelles mondiales
Association internationale du transport aérien (IATA)
Union postale universelle (UPU)

Parmi les institutions mondiales à vocation professionnelle d'encadrement
des normes et des pratiques :
l'Agence internationale de l'énergie (AIE)
l'Organisation internationale du travail (OIT)
l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO)

Organisations professionnelles en France
Organisations patronales

- Chambre nationale des professions libérales, confédération interprofessionnelle
- Confédération de l'artisanat des métiers et des services (CNAMS)
- Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB)
- Confédération française du patronat indépendant (CFPI)
- Confédération générale de l'alimentation en détail (CGAD)
- Groupement des Entreprises Mutuelles d'Assurances (GEMA)
- Mouvement des entreprises de France (MEDEF) confédération
- Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat) issu de la fusion du Syndicat national des restaurateurs, limonadiers et hôteliers et du Syndicat français de l’hôtellerie, rejoints par l’Union professionnelle des artisans cuisiniers.
- Syndicat professionnel des métiers et services de l'animal familier PRODAF
- UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie)
- Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire médico-social et social (UNIFED)
- Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH)
- Union des syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale (USGERES)
- Union nationale des associations de soins et services à domicile (UNASSAD)
- Union nationale des professions libérales (UNAPL) confédération interprofessionnelle
- Union nationale des syndicats français d'architectes (UNSFA)


Organisations syndicales interprofessionnelles de salariés

- Force ouvrière (CGT-FO) affiliée à la CES
- Union syndicale Solidaires regroupe les différents SUD mais aussi des syndicats comme le SNJ ou le SNUI

Organisations professionnelles dans le monde

en Suisse
- Unia, Syna ou le SIT à Genève
au Royaume-Uni
en Belgique
- Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB)
- Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC)
- Fédération générale du travail en Belgique (FGTB)
en Allemagne
Dans les pays scandinaves
au Danemark
en Norvège
- Utdanningsgruppenes Hovedorganisasjon (UNIO - Confédération des syndicats professionnels en Norvège)
en Suède
en Italie
- CGIL Confédération générale italienne du travail
- Confédération générale de l'industrie italienne Confindustria
en Espagne
en Pologne
Solidarność

aux États-Unis d'Amérique
« Le droit de se syndiquer existe depuis 1842 aux États-Unis. En 2002, le taux de syndicalisation était de 13,2 %. Le premier syndicat du pays fut l'Union nationale des typographes née en 1850. Le National Labor Union (NLU) fut l'une des premières confédérations du travail du pays ; fondée en 1866, elle fut dissoute en 1872, et remplacée par Les Chevaliers du travail (1869) qui réunissait quelque 750 000 membres en 1886. » (Wikipedia)
au Canada et au Québec


    - Le premier syndicat au Canada : Union des travailleurs des chantiers maritimes de Halifax (1816)
    - Le premier syndicat au Québec : La Société amicale des charpentiers et menuisiers de Montréal (1818)
    Union des artistes (UDA), Québec (ne constitue pas un syndicat relevant du Code du Travail).
dans la Fédération de Russie
- MPRA : Syndicat interrégional de la construction automobile
en Inde

Autres organisations syndicales de salariés dans le monde
Cf Liste de syndicats dans le monde

Organisations mondiales non-gouvernementales (ONG)

Sociologie du lien social

MOTS-CLÉS
Frontières territoriales